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16 septembre 2006

Fair play : place à un univers impitoyable

medium_affiche_fair_play.jpgEn servant d’exutoire aux perversions qui hantent la vie de bureau , le squash, le golf et l’aviron trouvent une fonction que le baron de Coubertin n’avait pas imaginée. Si l’essentiel est de participer, ce concept revêt une drôle de signification ici, tous les coups bas de la manipulation au chantage étant permis, dans le but non de gagner mais de rester à bord.

 Les personnages  sont des archétypes : le chef odieux a bénéficié d’une nomination de complaisance, la jeune femme harcelée essaie de protéger son père, le jeune arriviste prêt à tout et le cadre manipulateur jouent les faux amis pour mieux se tirer dans les pattes

 Or, ce n’est pas un hasard. Lionel Bailliu manie la caricature et le symbole pour traiter des thèmes qui sont généralement abordés sous l’angle du réalisme le plus strict : dénonciation de l’univers du travail transformé en lieu de guerre, mise en cause de la course systématique au profit, bref critique sociale.

 Sur ce, il met ses personnages à l’eau. Au sens propre. Tout le monde en stage de canyoning. Le film bascule alors, mais il serait fort dommage de dévoiler ce qui va suivre.

 Il en résulte une œuvre qui ne devrait laisser quiconque indifférent. On peut lui reprocher des maladresses, au niveau technique par exemple ( les dialogues, sur la fin, sont difficilement audibles), ou ne pas apprécier le mélange de genres, ou en vouloir à l’auteur de sa férocité nihiliste, mais sauf exception personne ne devrait s’endormir.

 Un film de Lionel Bailliu, avec Benoît Magimel, Marion Cotillard, Jérémie Rénier, Eric Savin, Mélanie Doutey, Jean-Pierre Cassel  et Malcolm Conrath.

Josée Cathala