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05 juillet 2012

La mer à Paris

catacombes,denfert-rochereau,carrières,paris 14e,75014Sous les pavés, la plage ! Les inventeurs du slogan de mai 1968 ne croyaient pas si bien dire. Il y a 45 millions d'années, la mer recouvrait la région où a été bâti Paris, beaucoup plus tard. Les spécialistes précisent que l'on était alors à l'époque de l'éocène, exactement au lutétien.

Une exposition, présentée aux Catacombes, place Denfert-Rochereau, met en valeur ce patrimoine géologique. Au fil de la visite du célèbre ossuaire de Paris, installé dans d'anciennes carrières de calcaire, des panneaux explicatifs, des coupes de terrain, des photos rappellent ce qu'était le Bassin parisien : une mer chaude due à un climat alors tropical, peu profonde. Ses eaux grouillaient de poissons, de coquillages, que l'on retrouve fossilisés dans la roche. Il y avait aussi des crocodiles, des tortues, des mammifères marins. Le réchauffement climatique était alors effectif !

Le célèbre « bain de pied des carriers », un puit profond creusé au fond des carrières, dans un but de recherche scientifique, est une référence internationale, un vrai cours de géologie. Le long de ses parois, il est facile de déceler les différentes couches de sables, de marnes, de différents calcaires qui se sont déposées au fil des centaines de milliers d'années.

Gérard Desmedt

La mer à Paris, les Catacombes, place Denfert-Rochereau. Jusqu'au 3 mars 2013. Tél. : 01 43 22 47 63 - 10h – 17h tous les jours sauf lundi et jours fériés.

Visionnez la vidéo de l'exposition

17 septembre 2011

Les Carrières-Catacombes dans le XIVe

Depuis l’époque romaine, les bancs de calcaire situés sur la rive gauche de la Seine ( Montagne Sainte Geneviève, et site des arènes de Lutèce ) avaient été exploités  à ciel ouvert, pour fournir de la pierre destinée aux constructions civiles et religieuses. Au Moyen Age, afin de préserver le sol agricole situé au-dessus, l’exploitation s’enfonce dans le sous-sol. Ainsi naissent peu à peu des couloirs  et les excavations correspondantes à l’exploitation des bancs de calcaire.

Au XVe et XVIe siècles, voleurs et coupe-jarrets infestaient les communes de la banlieue sud : Arcueil, Gentilly et Montrouge, se cantonnant dans les ruines du château de Bicêtre. Sous François Ier, des bandes de mercenaires, débris des armées d’Italie après la défaite Pavie  en 1525, se répandent dans les vastes carrières de Montrouge et de Montsouris.

paris 14e,lavoixdu14e.info,catacombes,denfert rochereau On sait que ces carrières sont devenues les Catacombes de Paris, vers la fin du XVIIIe siècle, alors qu’il devenait nécessaire de supprimer  du centre de Paris, les cimetières qui ceinturaient les églises de l’époque. Plus de 6 500 000 corps ont ainsi été évacués, surtout de nuit  puis  répartis dans les vastes excavations des anciennes carrières.

Singulière curiosité sont les escaliers qui permettent d’y accéder. Dans le Paris-Souterrain de M. Gérard, auteur d’une magistrale histoire des carrières, il est fait état dans le XIV°, de onze escaliers qui permettent de pénétrer dans les dites Catacombes. Le plus profond est avenue Reille ; il compte 117 marches… Par ailleurs, au 21bis de l’avenue du président Coty, existe un singulier puits par lequel sont jetés les ossements provenant d’anciens cimetières parisiens ou de tombes abandonnées dans les cimetières actuels.

Ainsi, sous nos pieds, le passé  de l’Histoire parisienne continue de témoigner de l’intarissable présence de l’homme au cours des siècles, et ce n’est pas fini…

N.D.L.R.  Documentation  extraite du N° 23 de la Revue de la S.H.A. du 14e

14 avril 2011

Le tabac des catacombes

Sans doute, l’avenue du Général Leclerc est-elle peu propice à l’exercice du grand art que devrait être tout flânerie, tant est oppressant cette agitation exsudant de toute part : piétons stressés, voitures hoquetantes, motos-fumigènes, etc…

L’enfer est à porté de nos yeux, de nos oreilles et de nos esprits assiégés ! Nous titubons presque lorsque, glissant notre regard – et sans y prêter attention - notre esprit est surpris par l’inscription portée au-dessus de la vitrine d’une boutique où se présente une annonce bien curieuse : « Le tabac des Catacombes » ! Qu’est-ce donc ? Doit-on comprendre que le tabac proposé ici est issu de souterrains mystérieux et tout proches, où l’empire de la nuit règne sans partage sur un paysage fait de zombis et d’ombres spectrales ? Devons-nous écouter la mélancolique mélopée  chantée par un visiteur malchanceux de ces lieux et, qui égaré à tout jamais, continue d’espérer de revoir la lumière, en fumant une pipe débonnaire et consolatrice ? Ainsi, le  tabac consommé accompagnerait-il  les propres cendres de l’étourdi flâneur cataphile, qui au fil des kilomètres parcourus en souterrain, aurait semé les petits cailloux de la distraction, ou ceux plus mystiques,  d’une éternité bien mal engagée ?

Mais ne soyons pas trop assujettis à nos hypothèses, gardons les pieds sur la terre, à défaut de laisser leurs traces en dessous… Nous sommes bien avenue du Général Leclerc, à Paris, dans le 14e, et si l’envie nous prend, nous pouvons pousser la porte de cette boutique pour nous y approvisionner de cigares et autre calumets, tirer sur une Gauloise, s’amouracher d’une Gitane, sucer le culot d’une bouffarde, ou s’envoler sur des nuages de tabac, en craquant une allumette. Cela nous mettra sur les routes de Cuba, du Brésil ou de la Virginie ! A cet instant précis, il ne sera plus question de Catacombes, mais de savoir apprivoiser, sans qu’elle nous tue, l’herbe à Nicot !   R.R