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16 juillet 2011

Une séparation, un film de Asghar Farhadi

Nous sommes en Iran. Un couple est en instance de divorce. La femme quitte le domicile conjugal. Le mari doit s'occuper de son père atteint de la maladie d'Alzheimer; il embauche à cet effet une aide-soignante, enceinte de quatre mois. Celle-ci fera une fausse couche suite à un accident survenue dans la rue et qu'elle essaiera de camoufler à son mari. A partir de là, la situation dégénère : la violence, les mensonges, l'appât de l'argent, les rivalités entre classes sociales se croisent.

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Les familles s'entredéchirent dans un climat délétère où surgit la lutte pour survivre à tout prix, alors que la menace de la prison pour le mari de l'aide-soignante, criblé de dettes, se fait de plus en plus forte. Les scènes où la violence conjugale éclate sont particulièrement réalistes.

Ce film montre avec brio, mais aussi avec force, finesse et une certainseparation,iran,asghar farhadie pudeur dans l'évocation des sentiments, l'état d'une société où une évolution vers plus de liberté et d'autonomie  perce à demi-jour, alors que les archaïsmes moraux et sociaux, la rigidité du fait religieux, et le machisme omniprésent restent toujours aussi oppressifs.

Nous sommes au coeur d'une société qui aspire à se transformer. Une plus grande liberté reconnue pour chacun, où le ressentiment social aurait disparu, où l'égalité entre les sexes serait un fait reconnu, où la justice serait rendue au nom de la loi, dénominateur commun régissant les rapports humains.

Utopie ? Le film ne donne pas la solution, mais il nous permet d'y réfléchir longtemps après.   R.R

12 août 2009

La résidence Avicenne à la Cité U

Anciennement Maison de l'Iran, la Résidence Avicenne est le dernier bâtiment construit à la Cité Universitaire.

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En octobre 1961, le Shah d'Iran posa la première pierre et rappela à cette occasion les liens culturels unissant son pays à la France et comment la diffusion de la langue française, au 19ème siècle, ouvrit son peuple à de vastes connaissances occidentales.

Confiée d'abord à deux architectes iraniens, la réalisation du bâtiment se vit adjoindre un ingénieur-conseil, René Sarger, un plasticien-conseil, André Bloc, et un architecte chargé de l'exécution, Claude Parent.

L'inauguration eut lieu en octobre 1969 par le Shah accompagné de son épouse Farah Dibah qui connaissait bien la Cité pour y avoir séjourné durant ses études en France.

Mais rapidement, la politique, au sein de cette réunion d'étudiants opposés au régime du Shah, obligea la fermeture de la Résidence qui fut alors complètement abandonnée par l'Etat iranien.

Reprise par la Fondation Nationale de la Cité Universitaire, elle fut réouverte en 1972 sous le nom d'Avicenne, en hommage au grand savant persan ( médecin, philosophe, 980 – 1037).

Une cafétéria, une salle de réunion, 100 chambres réparties en deux groupes de quatre étages dans un cadre typique, les étudiants ne se sentent pas dépaysés.

S.E.

 

14 novembre 2007

Persépolis

6b9c7c5920977adaa024cd55fdfc27cc.jpgC'est le titre d'un recueil d'albums de bande dessinée et d'un film d'animation réalisé par l'auteur, Marjane Satrapi, et par Vincent Paronnaud.
Cette oeuvre retrace avec humour l'enfance et l'adolescence de Marjane Satrapi de 1979 à 1994, date de son départ en France.

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Ce récit évoque le quotidien d'une jeune iranienne issue d'une famille privilégiée dans un contexte très particulier : la révolution islamique, le durcissement du régime, la répression contre les opposants, la guerre contre l'Irak....Viennent ensuite son adolescence en Autriche, puis sa vie d'étudiante et de femme à son retour en Iran.

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Tous ces événements sont présentés du point de vue de l'enfant puis de la jeune fille, ce qui permet un ton décalé et un humour caustique sous une apparente naïveté. C'est une critique virulente des excès du régime islamique avec sa morale contraignante et hypocrite, les emprisonnements arbitraires, les exactions,  mais aussi du régime antérieur du Chah. Les conséquences dramatiques sur le peule iranien de la guerre avec l'Irak sont mentionnées(bombardements, difficultés au quotidien...) Marjane Satrapi dresse un portait au vitriol des tares de la civilisation occidentale individualisme égoïste, désespérance des jeunes, drogue...

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Le film est très beau, la BD a , à mon avis, un graphisme un peu dur. Mais je vous conseille les deux :le film , primé au festival de Cannes, est encore à l'affiche des salles d'art et d'essai .

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L'album se trouve en librairie, il édité par l'Association , collection Ciboulette. 

«Avis aux lecteurs qui ne sont pas amateurs de BD : il vous faudra un temps d'adaptation car les nuances d'un style littéraire manquent, mais peu à peu vous vous laisserez prendre par l'intérêt du scénario qui fait redécouvrir tout un pan de l'histoire iranienne.»

Monique Garrigue