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31 janvier 2007

« Je vais bien, ne t’en fais pas » de Philippe Lioret

medium_18649422.jpgDans la sélection des nominations pour l’attribution des Césars, ce film est particulièrement émouvant. Vous pouvez encore le voir dans les cinémas d’art et d’essai tels que le Denfert ou l’Entrepôt.

Lili (18ans) revient de vacances. Elle s’inquiète de l’absence de son frère jumeau, Loïc, ses parents lui répondent de manière très évasive. Elle apprend seulement qu’il est parti à la suite d’une dispute avec son père. Commence l’attente de plus en plus désespérée de Lili qui se laisse mourir jusqu’au moment où elle reçoit un mot de lui qui la tire de sa dépression. Elle quitte le domicile de ses parents où l’ambiance est de plus en plus lourde et triste. Elle devient caissière et part à la recherche de Loïc pendant les week-ends.

Le film décrit avec une très grande justesse cette quête angoissée, et l’inertie apparente des parents dont on découvre peu à peu la souffrance insurmontable et l’impuissance totale à expliquer la situation à leur fille et à lui apporter le soutien qu’elle attend d’eux.

Les relations entre les parents et les enfants, au moment où ceux-ci deviennent adultes et où l’amour qu’ils éprouvent les uns pour les autres n’arrive plus à se dire, sont admirablement rendues grâce à une mise en scène dépouillée et au jeu des acteurs toujours retenu : un regard, un dos plus voûté  de Kad Mérad expriment sa solitude, sa culpabilité. Isabelle Renauld incarne parfaitement, la mère, totalement déchirée. Mélanie Laurent, Lili, est tout à la fois charmante et émouvante, elle passe de la révolte au désespoir avec une grande sincérité. Toutefois le scénario, bâti à partir d’un roman d’Olivier Adam, comporte des invraisemblances gênantes qui affaiblissent un peu cette description si fine et attachante d’une famille en plein désarroi.

Monique Garrigue