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19 août 2009

Inconnus et oubliés dont les noms sont inscrits sur nos murs : Henri LIORET ( 1848 -1938)

L'homme auquel nous consacrons cette "microbiographie" mériterait assurément le titre de prince des Oubliés. Et, pourtant, au cours d'une vie de huit décennies (abstraction faite de ses années d'enfance), il déploya une si prodigieuse activité que nous devons nous borner à une énumération chronologique :

Fils d'un horloger de Moret-sur-Loing (où il naquit en 1848, aube des temps modernes), il est élève dès sa 14e année à l'Ecole d'Horlogerie de Besançon et en sortira premier en 1866.

    Il "monte" alors à Paris et, vers la fin du Second Empire, il est à la tête d'un très important atelier d'horlogerie rue de Turbigo, où il emploie de nombreux ouvriers spécialistes.

      Après 1875, il installe dans notre Arrondissement une véritable petite usine en un bâtiment épargné par l'incendie (1868) de l'imprimerie de l'Abbé Migne, au N° 18 de la rue Thibaud.

        L'année 1893, il est chargé par le gouvernement de construire une pendule indiquant heures, jours, mois et saisons, qui sera offerte au Tsar Alexandre III en visite à Paris.

          La même année, il rend parlante la célèbre poupée "Jumeau" (du nom même du fabricant de ce jouet). Enregistrement sur cylindre, puis disque à gravure latérale.

            En 1894, Lioret sort le Lioretgraph : premier phonographe produit en France.

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              Les années de la fin du XIXe siècle et les premières du suivant, il travaille avec les Gaumont, Pathé, Laudet, Maret, Marage, Rousselot et Maréchal à des appareils pour toutes sortes d'enregistrements.

                Mentionnons encore en 1896 une des plus géniales inventions de ce pionnier hors pair : grâce au procédé de la galvanoplastie, il permet l'enregistrement à l'infini de la parole en continu au lieu de la production disque par disque. On a pu dire que Lioret avait été le précurseur du microsillon...

                  A l'Exposition universelle de 1900 (Paris), Lioret présente des disques d'enregistrement de la voix extrêmement perfectionnés par rapport aux cylindres primitifs. Toutes les vedettes du spectacle viendront chez Lioret pour y déposer leurs "archives vocales".

                    Après ce grand succès sur le plan international, Lioret transfère son établissement de la rue Thibaud au N° 270 du boulevard Raspail, toujours dans notre 14e arrondissement.

                      En 1911, associé avec Ducretet, il concentre ses recherches sur la réalisation du film parlant.

                        Pendant la Grande Guerre, il met au point des appareils permettant de repérer la position des canons ennemis ; puis, d'autres, celle des sous-marins...

                          Honnêtement cité dans le Grand Larousse encyclopédique, Henri Lioret est absent des autres ouvrages publiés en France avec même vocation. Mais il est salué de la mention bien justifiée : "Promoteur de l'industrie phonographique française" dans le "Dictionnaire universel des noms propres" des Editions "Le Robert".

                          R.L.C.

                          31 janvier 2007

                          « Je vais bien, ne t’en fais pas » de Philippe Lioret

                          medium_18649422.jpgDans la sélection des nominations pour l’attribution des Césars, ce film est particulièrement émouvant. Vous pouvez encore le voir dans les cinémas d’art et d’essai tels que le Denfert ou l’Entrepôt.

                          Lili (18ans) revient de vacances. Elle s’inquiète de l’absence de son frère jumeau, Loïc, ses parents lui répondent de manière très évasive. Elle apprend seulement qu’il est parti à la suite d’une dispute avec son père. Commence l’attente de plus en plus désespérée de Lili qui se laisse mourir jusqu’au moment où elle reçoit un mot de lui qui la tire de sa dépression. Elle quitte le domicile de ses parents où l’ambiance est de plus en plus lourde et triste. Elle devient caissière et part à la recherche de Loïc pendant les week-ends.

                          Le film décrit avec une très grande justesse cette quête angoissée, et l’inertie apparente des parents dont on découvre peu à peu la souffrance insurmontable et l’impuissance totale à expliquer la situation à leur fille et à lui apporter le soutien qu’elle attend d’eux.

                          Les relations entre les parents et les enfants, au moment où ceux-ci deviennent adultes et où l’amour qu’ils éprouvent les uns pour les autres n’arrive plus à se dire, sont admirablement rendues grâce à une mise en scène dépouillée et au jeu des acteurs toujours retenu : un regard, un dos plus voûté  de Kad Mérad expriment sa solitude, sa culpabilité. Isabelle Renauld incarne parfaitement, la mère, totalement déchirée. Mélanie Laurent, Lili, est tout à la fois charmante et émouvante, elle passe de la révolte au désespoir avec une grande sincérité. Toutefois le scénario, bâti à partir d’un roman d’Olivier Adam, comporte des invraisemblances gênantes qui affaiblissent un peu cette description si fine et attachante d’une famille en plein désarroi.

                          Monique Garrigue