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19 avril 2020

Le Petit Montrouge et son histoire

Aujourd’hui, nous connaissons la rue Thibaud qui, venant de l’avenue du Général Leclerc, débouche sur l’avenue du Maine.

l' abbé Migne Portrait_of_Jacques-Paul_Migne_(1800-1875).jpgJusqu’au milieu du XIXème siècle, cette rue se dénommait la rue d’Amboise, et c’est là qu’un prêtre, du diocèse de Saint -Flour, l’Abbé Migne, venu à Paris, parce qu’il ne pouvait exercer son ministère paroissial, fonda la maison d’édition des Ateliers Catholiques en 1845.

La Révolution avait dispersé et souvent détruit les trésors de sciences et d’érudition que l’on trouvait dans les monastères. Un grand nombre de prêtres furent requis par l’Abbé Migne afin de les employer à publier les œuvres des Pères de l’Eglise, des Orateurs sacrés et à composer des Encyclopédies sur l’Ecriture Sainte, la Philologie sacrée, la Liturgie, le Droit Canonique, l’Histoire des Conciles, l’Histoire des Ordres religieux, l’Histoire des religions, la Théologie morale, ascétique et mystique etc… Divers ouvrages complétaient ce travail, en particulier sur la chimie, la minéralogie, les Sciences occultes, sans oublier l’Astronomie, la Physique et la Météorologie.

Les ateliers eurent un succès immédiat Evêques, Séminaires, Universités, Bibliothèques des grandes villes désirèrent posséder les collections Migne.

Le succès grandissant, des ateliers réalisaient des autels, des statues religieuses, des chemins de croix, des bronzes et des ornements d’édifice. On comptait aux alentours des fondeurs de caractères d’imprimerie, des typographes, des dessinateurs, des doreurs sur bois…

L’imprimerie prospéra pendant 20 ans, lorsque le 13 février 1863, un incendie gigantesque  détruisit ses bâtiments ainsi que les œuvres entreposées.  Les ateliers détruits, le terrain fut vendu et remplacé par les immeubles portant les numéros 189 et 191 de l’avenue du Maine et les numéros 18-20- 21 de la rue Thibaud.   

Illustration : Portrait de Jacques-Paul Migne (1800-1875), théologien et imprimeur français. Gravure de E. Tailland                                                                              

19 août 2009

Inconnus et oubliés dont les noms sont inscrits sur nos murs : Henri LIORET ( 1848 -1938)

L'homme auquel nous consacrons cette "microbiographie" mériterait assurément le titre de prince des Oubliés. Et, pourtant, au cours d'une vie de huit décennies (abstraction faite de ses années d'enfance), il déploya une si prodigieuse activité que nous devons nous borner à une énumération chronologique :

Fils d'un horloger de Moret-sur-Loing (où il naquit en 1848, aube des temps modernes), il est élève dès sa 14e année à l'Ecole d'Horlogerie de Besançon et en sortira premier en 1866.

    Il "monte" alors à Paris et, vers la fin du Second Empire, il est à la tête d'un très important atelier d'horlogerie rue de Turbigo, où il emploie de nombreux ouvriers spécialistes.

      Après 1875, il installe dans notre Arrondissement une véritable petite usine en un bâtiment épargné par l'incendie (1868) de l'imprimerie de l'Abbé Migne, au N° 18 de la rue Thibaud.

        L'année 1893, il est chargé par le gouvernement de construire une pendule indiquant heures, jours, mois et saisons, qui sera offerte au Tsar Alexandre III en visite à Paris.

          La même année, il rend parlante la célèbre poupée "Jumeau" (du nom même du fabricant de ce jouet). Enregistrement sur cylindre, puis disque à gravure latérale.

            En 1894, Lioret sort le Lioretgraph : premier phonographe produit en France.

            photoEUREKAressort.jpg

              Les années de la fin du XIXe siècle et les premières du suivant, il travaille avec les Gaumont, Pathé, Laudet, Maret, Marage, Rousselot et Maréchal à des appareils pour toutes sortes d'enregistrements.

                Mentionnons encore en 1896 une des plus géniales inventions de ce pionnier hors pair : grâce au procédé de la galvanoplastie, il permet l'enregistrement à l'infini de la parole en continu au lieu de la production disque par disque. On a pu dire que Lioret avait été le précurseur du microsillon...

                  A l'Exposition universelle de 1900 (Paris), Lioret présente des disques d'enregistrement de la voix extrêmement perfectionnés par rapport aux cylindres primitifs. Toutes les vedettes du spectacle viendront chez Lioret pour y déposer leurs "archives vocales".

                    Après ce grand succès sur le plan international, Lioret transfère son établissement de la rue Thibaud au N° 270 du boulevard Raspail, toujours dans notre 14e arrondissement.

                      En 1911, associé avec Ducretet, il concentre ses recherches sur la réalisation du film parlant.

                        Pendant la Grande Guerre, il met au point des appareils permettant de repérer la position des canons ennemis ; puis, d'autres, celle des sous-marins...

                          Honnêtement cité dans le Grand Larousse encyclopédique, Henri Lioret est absent des autres ouvrages publiés en France avec même vocation. Mais il est salué de la mention bien justifiée : "Promoteur de l'industrie phonographique française" dans le "Dictionnaire universel des noms propres" des Editions "Le Robert".

                          R.L.C.

                          12 août 2008

                          Parcs et jardins de notre XIV°

                          Notre arrondissement est parsemé d’espaces verts plus ou moins importants. Nous allons essayer de les repérer. Ils offrent au passant des havres de paix, parfois de silence et ils nous font oublier la pollution tenace de nos quartiers.

                           Le premier à avoir été ouvert est le square Ferdinand Brunot d’une superficie de 3 943 m2. Il fut ouvert en 1862, donc sous le Second Empire. A l’époque le maire du 14ème était Dareau qui exerça ses fonctions de 1860à 1866.

                          Anciennement appelé square de Montrouge, il est l’un des 24 squares parisiens aménagés au Second Empire par Alphand et  que Napoléon III offrit sur sa cassette personnelle. Depuis 1947, il est dédié à Ferdinand Brunot, grammairien, historien de la langue française et maire du 14e de 1910 à 1919. Parmi les arbres et arbustes qui l’agrémentent, signalons un arbre de Judée planté en 1996 en hommage à Y. Rabin, Prix Nobel de la Paix. Il est ornée de trois sculptures : un buste de la République, un groupe «  aux mères du XIV° arrondissement », et la « femmes assise » datant respectivement de 1881 –1951- 1969 qui sont autant de témoins de leur époque.

                          Passons au square de l’abbé Migne d’une superficie de 1518 m2 et qui fut ouvert en 1880. Quatre espaces verts entourent la place Denfert-Rochereau. Ils correspondent à l’emplacement de la barrière d’Enfer du mur des Fermiers généraux. Ce sont les squares de l’abbé Migne, Claude Nicolas Ledoux, Jacques Antoine, Georges Lamarque. Le premier est dédié à l’abbé Migne, théologien, éditeur, imprimeur. Ses ateliers situés près de l’église Saint-Pierre employaient 600 personnes environ et furent anéantis par un incendie en 1868. Du monument initial dédié à Charlet, il ne reste plus que sa stèle dénudée.

                          Une prochaine étude nous fera découvrir d’autres espaces verts de notre 14ème .

                          R.R -  Documentation extraite du numéro 47 édité par la S.H.A du 14e.