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02 février 2009

TWO LOVERS. Film de James GRAY, 2008.

Ce film n’est pas comme les autres parce que le héros n’est pas comme les autres. Il ressent mille fois plus que les autres, il souffre mille fois plus, il aime mille fois plus, il est mille fois plus mal à l’aise dans la vie. En clair, il semblerait que Léonard souffre de «handicap  psychique » sévère. C’est pour cela que, dès son apparition sur l’écran, on est hypnotisé par son comportement étrange, sa façon de bouger , sa façon de regarder, de répondre, de fuir les questions, de chercher des affaires, de s’asseoir sur son lit, de regarder par la fenêtre, de se lever comme un animal et de se glisser dehors sans que personne le voie.
Comme le héros du « scaphandre et le papillon », Léonard (Joaquin Phoenix, hors norme)

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est enfermé dans une prison émotionnelle-corporelle. Le monde lui fait mal et peur. Le jour où, pour la énième fois  il a essayé sans succès de mettre fin à ses jours, il va, en rentrant chez ses parents, croiser la route d’une petite midinette, une voisine de palier, alors qu’elle cherche à fuir dans le couloir de l’immeuble les hurlements d’un père indigne. Elle aussi est en overdose de souffrance. On a compris que ces deux étaient faits pour se rencontrer. Mais la demoiselle n’est pas libre, elle vit une situation qui la rend dingue; son petit ami est marié, et c’est son patron. Belle comme le jour, naturelle en diable, amicale comme une petite sœur incestueuse, Michelle (Gwyneth Paltrow) est, elle aussi, incarcérée dans sa vie. Léonard devient son confident.

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Touchée par l’amour inconditionnel du jeune homme, paumée, elle forme avec lui des plans de voyage au loin. Les billets sont prêts, il est fou de joie, enfin, il va vivre, et …non, elle ne part plus, son ami quitte sa femme pour elle, il va l’épouser. Léonard n’était qu’un bon chien fidèle. Léonard a très très mal. A nouveau le gouffre l’attire….
La fin , optimiste et familiale, ne convainc pas vraiment mais réjouit le cœur. La vie l’emporte.

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C’est une émotion particulière que de voir évoluer dans ce film des personnages convenus, la voisine jolie fille évaporée, la mère sensible (formidable Isabella Rossellini), le père encourageant; l’autre famille,  mesquine, leur fille si belle (Vinessa Shaw, magique) un à un  happés  par la spirale invisible accrochée à Léonard  qui froisse tout dans son sillage. Sauf lui. Il est comme anesthésié, et pourtant il ressent, il vit, il arrache ses choix, vite, à une vie qu’il ne comprend pas, mais qui a  soudain besoin de lui.

M.J.C.

Ce film se joue au MK2 Parnasse