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23 novembre 2009

Nicolas de Staël, la rue Gauguet...

Si vous êtes flâneur invétéré, alors, allez vous promener du côté de la rue de l'Aude et de la rue des Artistes. Vous découvrirez une rue "oubliée", propice à la rêverie, celle qui conduit là où vous n'avez jamais voulu aller. Vous vous laisserez ainsi porter par le sens de la marche, celle qui offre mille surprises.

ndestael.jpgQue peut-on voir rue Gauguet ? Un peintre ou plutôt l'atelier d'un peintre devenu célèbre, qui à 41 ans en 1955 a préféré quitter ce monde. Il s'agit de Nicolas de Staël.

Simple rue en impasse d'ailleurs. C'est là que Nicolas de Staël a donné toute sa démesure. En effet, l'atelier dont la hauteur de plafond atteignait les 8 mètres, permit au peintre de se "donner" à la peinture, celle-ci sauvage, à la mesure du physique de Nicolas. Délaissant le chevalet, accessoire suranné à ses yeux, il peint à même le sol, faisant exploser littéralement le cadre par trop conventionnel de ses prédécesseurs.

nicolas destael rue gauguet.jpg

"Rue gauguet", Nicolas de Sataël, 1949, Museum of Fine Arts de Boston

Mais si la rue Gauguet focalise ainsi l'attention par son aspect un peu démodé d'une rue de province, elle se découvre comme la mémoire revivifiée par le vent invisible de l'Art. Et d'ailleurs, cette rue à travers une toile du peintre, n'a-t-elle pas déjà voyagé en s'expatriant aux Etats-Unis : le Museum of Fine Arts de Boston l'ayant recueillie ?

Mais là, ne s'arrête pas la seule découverte essentielle à notre flânerie. Ce quartier, si proche du parc Montsouris, a vu un autre "initiateur" de Nicolas de Staël : Georges Braque. Celui-ci en a été un des premiers admirateurs et a reconnu de suite la violence, la puissance qui  émanaient des œuvres de Nicolas, le recevant dans sa maison située non loin, face au parc et baptisée rue Georges Braque...

Ainsi, de la rue Gauguet à la rue Georges Braque, un lien secret, une "correspondance" s'établit. C'est un couloir où l'imaginaire du promeneur  peut se nourrir des ombres qui ont fui depuis longtemps, mais qui par la magie de leur écho, sont toujours aussi présentes à notre esprit. Le bruit de nos pas s'inscrit alors dans la longue marche de deux peintres,  qui habitèrent en leur temps notre quartier et dont la renommée est devenue universelle.

R.R

21 août 2009

(I) Les chemins de traverse

 

La ligne droite n'est pas toujours le moyen adéquat pour découvrir un pays ou une ville. Le chemin de traverse est cette échappée qui brise les habitudes, le train-train, la paresse. Il permet de découvrir des horizons inconnus, il délivre les choses de leur état de réserve pour nous révéler leurs ombres secrètes. Il ouvre les portes à l'imaginaire, source d'émerveillement, il favorise la poésie du voyage, il flirte avec l'aventure.

Notre arrondissement avec ses rues, ses avenues et ses impasses peut-il être « traversé » en dehors de toute ligne droite ? Oui, sans doute, à condition que la curiosité nous accompagne, que le goût de l'insolite, la fantaisie du regard, la surprise de l'émotion ou tout simplement le geste gratuit qu'offre la poésie cachée sous le boisseau des apparences, se révèlent.

Les textes courts qui suivent pourront peut-être inciter le lecteur à visiter nos quartiers avec un œil nouveau, une approche originale de notre environnement urbain, et pourquoi pas lui permettre de nous confier ses découvertes sous la forme de textes que lui-même aura écrits, et que nous pourrions éventuellement publier. Alors, bonne promenade, nous attendons votre moisson d'impressions.              R.R

 

Qu'est devenu l'ancien chemin de Chevreuse ?

Ici, plane les ombres et le chant

de Jean Moulin le résistant.

La route est toujours droite pour celui qui accepte le sacrifice.

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Place Hélène et Victor Basch

le clocher de l'église Saint-Pierre

régule la circulation à la verticale

d'un essaim d'automobilistes énervés.

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Impasse du Rouet, le long du mur décrépi de l'ancienne auberge

s'ouvre le volet d'une fenêtre aveugle.

Alors, le temps passé s'enfuit

à bord d'un nuage célibataire et nostalgique.

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Je ne sais si le jardin partagé de la rue de Coulmiers

fleurira le ciel de roses et de lilas,

mais je sais que la salade et la fraise

se portent bien et sont ici à leur aise.

***