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23 février 2011

L'oeuvre d'Haussmann dans le 14ème. (VII)

La Voix du 14ème, maintenant site web d’information, a décidé de republier sous la forme d’une série de notes, le dossier paru en 1994, sous la direction de R.L. Cottard, sur l’œuvre d’Haussmann dans le 14ème, dans la Voix du XIVème, alors journal papier.  Lire la note précédente

La mutation du 14e
Notre arrondissement, le 14e, reçut le nom de son principal monument, l’Observatoire, et fut, comme tous les autres, divisé en quatre quartiers : le n° 53, horizontal, Mont-parnasse ; les n° 54, 55 et 56, verticaux, d’Est en Ouest, la Santé (rebaptisée parc de Montsouris en 1935), le Petit-Montrouge et Plaisance. Dessinant un beau fer de hache, le 14e fut délimité au nord par le boulevard du Montparnasse qu’allait bientôt continuer le boulevard de Port-Royal ; au Sud par le boulevard des Fortifications ; à l’Est par l’ex-chemin de Gentilly (actuelles rues de la Santé et de l’Amiral-Mouchez) ; à l’Ouest par la ligne du chemin de fer et de l’Ouest.
Dans ce vaste périmètre, Haussmann va, comme on dit, s’en donner à cœur-joie, et ce n’est pas ici qu’on pourra lui reprocher d’avoir démoli sans états d’âme des édifices anciens qui eussent mérité d’être conservés.

Futur14eme en 1855.jpg

Le plan dit d’Alexandre (cliquez pour agrandir) montre qu’en 1855 les espaces vides de toute construction étaient considérables dans toute la partie sud du futur 14° arrondissement : terrains de rejets de déblais des carrières à l’Est ; ailleurs champs d’horticulteurs, pépiniéristes ou maraîchers.

Parmi les voies créées, il faut citer le boulevard de Port-Royal, déjà mentionné ; le boulevard Arago, toute la partie Est de la rue d’Alésia, l’avenue Reille (qui était prévue pour aboutir au boulevard Jourdan); l’avenue de Montsouris (actuelle René Coty) ; la rue Sarrette ; la rue Gazan, y compris sa partie finale, devenue la rue de la Cité-Universitaire (entre les deux guerres) à la limite Est du parc de Montsouris; quantité de petites rues établissant un maillage serré de desserte du voisinage; enfin, tout à l’Ouest, le prolongement de la rue Vercingétorix jusqu’au boulevard Brune. Une rocade, tombée malheureusement à l’abandon dès avant la dernière guerre, ne doit pas être oubliée : c’est la ligne en tranchée de la Petite-Ceinture, ouvrage ferroviaire de premier ordre, qui jetait déjà les bases d’un futur chemin de fer intra urbain (et qui permettait — qui le sait ? — la jonction de toutes les grandes lignes de chemins de fer). Cette rocade en tranchée fut ouverte pour l’Exposition universelle de 1867.

Parmi les voies aménagées, viabilisées ou élargies sous les ordres d’Haussmann, il convient de faire état de la partie ouest de la rue d’Alésia (sous le nom du chemin du Transit, c’était une simple voie de terre empierrée); la rue des Plantes, rectifiée à travers des terrains maraîchers et des espaces vagues; la rue Didot, formée par la jonction d’antiques sentiers (du Terrier-aux-Lapins, des Mariniers...); les boulevards Jourdan et Brune, qu’on pourrait même dire créés de toutes pièces sur la « rue militaire » originelle, laquelle n’était pas autre chose qu’un chemin de terre non chaussé de pavés, réservé aux convois du roulage de l’armée, à destination des bastions occupés par les troupes garnissant en permanence les fortifications...

Une mention spéciale doit être réservée à une transformation spectaculaire celle des boulevards extérieurs au mur de la Ferme. Haussmann, par la démolition de ce mur, les fit fusionner, après mise à niveau, avec le chemin intérieur de ronde des employés de l’Octroi, élargissant ainsi les boulevards Saint-Jacques, d’Enfer (Raspail actuel), de Montrouge (Edgar-Quinet), etc… L’avenue du Maine resta, certes, à sa princière largeur originelle, mais fut «  rechaussée »  en nouveaux pavés réguliers.

R.L. Cottard

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