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13 juin 2009

Les caprices de Marianne au théâtre 14

affiche_Caprices_Gd.jpgMusset, poète de la jeunesse ? La pièce aurait pu être écrite aujourd’hui, car la recherche de l’absolu, la provocation, le délire, l’affranchissement des tabous et des conventions est de tous les temps, et particulièrement en cette période dite romantique, mais toutes les époques ne gardent-elles pas le souvenir du Romantisme ?

Se fuir soi-même pour mieux se découvrir est une constante de la vie. Assumer ses contradictions  à travers l'amour, la folie, les distorsions faites à l'ordre moral, Octave et Coelio sont l’envers et l’endroit d’un même personnage. Marianne devient alors le lieu géométrique autour duquel se noue le drame existentiel de l’être écartelé  entre la fête échevelée, les sens débridés,  les attitudes  éphémères et aléatoires, qui ne sont en définitive qu’illusions, perditions, face à la réalité qui finira par soumettre tout l’être au vertige, celui de se substituer à un autre : « l’ivresse passagère d’un songe » .

Mais la vie n’est-elle pas pour certains de nous, essentiellement un songe , où l'excessive recherche de soi, peut conduire au naufrage et à la solitude face à la tentation du néant ? Ici, Marianne, accompagnée de son vieux mari de juge, est sur le chemin de l'adultère ; elle se pose en femme  expérimentant  les premiers pas d'une liberté revendiquée, face aux conformismes d'une époque. Elle est fière de pouvoir imposer son choix, et d'affirmer son amour pour un jeune homme. Elle est l’image même de la femme contemporaine, ayant conquis son autonomie. Certes, elle sait qu'elle fait souffrir, mais elle revendique cette souffrance, cette part d’elle-même afin d’asseoir sa victoire encore fragile de femme libre,  imparfaite dans sa démarche, mais  celle-ci combien libératrice à travers le modèle qu'elle offre à ses semblables.

Entre légèreté et gravité,  Marcel Maréchal, par sa mise en scène, offre un éclairage  tout en nuance, qui fait apparaître toute l’ambiguïté de la pièce. L’ambiance carnavalesque appuyée, dévoile toute la richesse cachée du jeu, la joie factice, mais aussi la souffrance, le doute, la folie, la recherche d’un bonheur éphémère pourtant si proche, mais en définitive inaccessible.

Marcel Maréchal a su tenir le gouvernail d’une pièce à la complexité multiple, qu’endossent  tous les personnages, ceux- ci dévoilant  dans  leur rôle toutes les couleurs troubles de l'intrigue, celle-ci baignée dans une atmosphère, où le naturel semble parfois, devoir être totalement exclu.

Musset nous ouvre, par cette pièce, les pages « nocturnes » du livre de la vie, celles que la tempête des sentiments déchire parfois.

R.R

- Théâtre 14 – Jean-Marie Serreau : 20, avenue marc Sangnier – 75 014- jusqu’au 11 juillet 2009. Réservations : 01 45 45 49 77

11 octobre 2007

Chateaubriand, jardinier romantique

Chacun sait que Chateaubriand habita au 88/92 de l'avenue Denfert-Rochereau. Il s'agit-là de l'infirmerie Marie-Thérèse, fondée par sa femme en 1819, avec l'aide de la duchesse d'Angoulême, Marie-Thérèse, fille de Louis XVI. L

Lorsque Chateaubriand s'y installa, il engagea immédiatement des travaux de plantations d'arbres, dont il parle dans ses Mémoires d'Outre-Tombe (4ème partie – livre 3).

Sachons apprécier les quelques lignes qui suivent pour leur approche sensible et bucolique du lieu qu'il nous a légué, bien qu'aujourd'hui il soit réduit à des dimensions plus que modestes. Mais lisons :

"Par dessus un mur d'appui que surmonte une barrière blanche losangée, est un champ variant de cultures et consacré à la nourriture des bestiaux de l'Infirmerie. Au delà de ce champ, vient un autre terrain séparé par un autre mur d'appui à claire-voie verte, entrelacée de viornes et de rosiers du Bengale ; cette marche de mon Etat consiste en un bouquet de bois, un préau et une allée de peupliers. Mes arbres sont de mille sortes. J'ai planté 23 cèdres de Salomon et 2 chênes de druides… Un mail, double allée de marronniers, conduit du jardin supérieur au jardin inférieur ; le long du champ intermédiaire, la déclivité du sol est rapide. Ces arbres, je ne les ai pas choisis comme à la Vallée aux Loups, en mémoire des lieux que j'ai parcourus…"

La Vallée aux loups ? Si nous abordons la commune de Chatenay-Malabry, en ayant traversé Fontenay-aux-roses, un parc romantique s'offre à nous. Noyé dans un massif forestier dense, le domaine qu'acheta Chateaubriand en 1807, est devenu un superbe sanctuaire qui résume à travers ses 14 hectares de prairies et de frondaisons, toute l'âme romantique attachée à ce lieu.

On sait que Chateaubriand y fit de nombreuses plantations d'arbres et d'arbustes. Cela donne au parc quasi l'aspect d'un arboretum, sans doute restreint, mais significatif. En outre, cette belle demeure – propriété du département des Hauts-de-Seine – est devenue au fil du temps  un lieu de mémoire littéraire et artistique, un pôle culturel de premier plan.

Des expositions, des concerts, des représentations théâtrales, des conférences animent cet ermitage, et ceci tout au long de l'année. La beauté du parc  est si propice à la méditation, que vous ne pourrez pas regretter votre venue lors d'une promenade dominicale.

Signalons dès à présent les manifestations suivantes :

-le mardi 9 octobre : les grandes heures de la duchesse de Berry sous la Restauration.

-le mardi 16 octobre : Charles X sur la route de l'exil.

-le mardi 23 octobre : Bellini au théâtre italien à Paris, à l'époque romantique.

-le mardi  13 novembre : promenade dans le Paris de Chateaubriand et des mémoires d'Outre Tombe.

Si  vous êtes intéressé par ces manifestations, prenez contact à la Maison de Chateaubriand : 87 rue de Chateaubriand  - 92 290 à Chatenay-Malabry -. Tél : 01 55 52 13 00 de 9h à 12h et de 14h à 18h du lundi au vendredi.

Informations diffusées sur le net : www.maison-de-chateaubriand.fr