05 août 2010
Bernard Giraudeau "L'Aventure c'est du temps pris à la mort"
Bernard GIRAUDEAU « L'Aventure c'est du temps pris à la mort ».
18 juin 1947- 17 juillet 2010
Bernard GIRAUDEAU est né le 18 juin 1947 à La Rochelle, en Charente-Maritime, ville posée sur la mer...Arrière petit- fils de cap-hornier et fils de militaire de carrière, il s'engage pour 7 ans dans la Marine Nationale, à l'âge de 16 ans, et entre à l'École des apprentis mécaniciens de la flotte de Toulon comme « arpette ». IL sort major de sa promotion, matelot breveté. Il a ensuite embarqué sur la Jeanne d'Arc, comme quartier-maître, sur la frégate Duquesne et enfin sur le Clémenceau. Il aura ainsi fait deux tours du monde...
Il quitte la marine, se lie à une troupe de théâtre itinérante de La Rochelle. A 22 ans il intègre le Conservatoire national d'art dramatique. Il décrochera le 1 er prix de comédie classique et moderne.
Peu après il rencontre Anny DUPEREY, avec laquelle il vit 18 ans, et aura 2 enfants, Gaël et Sara, l'actrice pleine d'avenir...révélation féminine de la 21ème nuit des Molières le 14 mai 2007. (C'est à cette époque qu'il a habité le 14ème, tout près de la rue Daguerre.)
Bernard Giraudeau était acteur, réalisateur, producteur, écrivain, et navigateur.
Un artiste, qui fit ses premiers pas à l'écran dans « Deux hommes dans la ville » en 1973, avec Jean GABIN. Il enchaîne les rôles au théâtre et au cinéma. En 1987, il passe de l'autre côté de la caméra en devenant réalisateur.
Il tournera au Sénégal « Les caprices d'un fleuve ». Il y tiendra aussi le 1er rôle. Un film magnifique, Richard BOHRINGER amoureux du Sénégal joue au côté de Bernard GIRAUDEAU.
En 2000, un cancer l'oblige à subir l'ablation du rein gauche, puis une métastase au poumon, de lourdes opérations...en 2005 l'obligent à changer le cours du fleuve de sa vie...à ralentir...à changer de vie. Une autre vie commence, un autre voyage, long, immobile et douloureux.
Voyage immobile, on pense alors à ce merveilleux livre « Le marin à l'Ancre».
Son premier livre, une correspondance avec une personne qui voyage par procuration (handicapé), grâce aux lettres parfumées, colorées de Bernard GIRAUDEAU. Un voyage immobile somptueux. A lire absolument, si ce n'est pas encore fait.
Bernard GIRAUDEAU deviendra membre des « Écrivains de marine », il en est très fier. Le roman «Les dames de nage» s'est classé 15ème des ventes en 2007. Son dernier titre « Cher Amour », publié en mai 2009 s'est classé 8ème.
Bernard GIRAUDEAU a été le président de la 23ème nuit des Molières le 26 avril 2009.
Mais la mer toujours revient...Profondément attaché à la Marine Nationale, il est le parrain de la promotion de l'École des mousses, baptisée « Frégate Thétis », du nom de la frégate qui a accueillit la première promotion en 1856. Le 10 octobre 2009, Bernard GIRAUDEAU participe à la cérémonie de réouverture, aux côtés du ministre de la défense Hervé MORIN et de l'amiral Pierre-François FORISSIER, chef d'état- major de la Marine. Bernard GIRAUDEAU était heureux.
Un mois plus tard, le 4 novembre 2009, Bernard GIRAUDEAU ne peut se rendre, pour raison de santé, à la cérémonie de la remise du prix Mac Orlan pour son livre « Cher Amour ». Ce livre, il l'a dédié à sa dernière compagne Tohra. Celle-ci dit : « Bernard GIRAUDEAU a œuvré un VOYAGE à l'intérieur de la maladie ».
Bernard GIRAUDEAU venait juste de terminer une B D qui paraîtra en octobre 2010 : « Carnet de voyage de Bernard Giraudeau, un ami chilien ».
Bernard GIRAUDEAU a jeté l'ancre le 17 juillet 2010...
Je le verrai toujours, lors de mes escales à La Rochelle, où je l'apercevais parfois, sur le port, derrière lui, les tours, terriennes et gardiennes et les voiles des bateaux, claquant au vent annonçant un proche départ sur l'Océan...
Quelques phrases de Bernard GIRAUDEAU :
« l'Aventure c'est du temps pris à la mort ».
« Regarder les choses différemment, être plus aimant, arrêter les colères, comprendre ».
« La violence est une absence d'amour »
« La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent ».
Le 10 mai dernier Bernard GIRAUDEAU évoquait encore des fragments de bonheur dans son quotidien, les traitements lourds lui enlevaient un peu de la vie.
Une vie à multiples facettes, qui scintilleront toujours sur la mer, où ses cendres seront dispersées.
Marie BELIN.
Anny DUPEREY, je l'avais rencontrée, pas par hasard...rue Daguerre, après la parution de son 2ème livre « Chats de hasard », où Titi le gris, Mina la douce et Missoui la plus fragile et la plus aimée, se glissent entre les lignes. ( Un article avait été écrit pour la « Voix du 14ème). « Les chats, points de repère de la mémoire et donneurs de leçons silencieux et habiles »...plus tard elle écriera « les chats - mots »...Anny DUPEREY avait également parlé du « Village Daguerre » où elle aimait vivre, avec l'atmosphère un tantinet provinciale.
Marie Belin
05:00 Publié dans Figure de quartier, Film, La Voix ci, La Voix là, Livre/BD/Mangas, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bernard giraudeau | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Great and nice post thank you.
Écrit par : online degree | 02 septembre 2010
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