25 octobre 2016
Racine ou la leçon de Phèdre au Théâtre de Poche Montparnasse
« La leçon de Phèdre : Racine à corps perdu »
Entre récit biographique, cours d’élocution et expérimentations artistiques, Anne Delbée raconte sa passion pour son poète.
« Racine est le plus pur, le fort, le grand… Après Racine, le jeu moisit. » Telle est la déclaration du jeune Arthur Rimbaud, dans une lettre qu’il écrit à 17 ans. Cette phrase, Anne Delbée la connaît bien et la sent retentir au plus profond d’elle-même. Depuis plus de 30 ans, cette grande dame de théâtre a fait de Racine le seigneur de son œuvre ; elle l’a joué, mis en scène, enseigné, transmis.
Presqu’obsessionnellement, elle est allée chercher des détails biographiques, a lu tout ce qu’on pouvait trouver sur le dramaturge, s’est imprégnée de chacun de ses vers. Après 10 ans de travail, l’artiste nous livre un spectacle personnel sur son amour viscéral pour Racine et sa langue.
Une déclaration d’amour
Racine ou la Leçon de Phèdre, c’est avant tout l’histoire d’une passion qu’Anne Delbée veut partager avec son public. Dans son costume de music-hall, elle nous présente tour à tour le petit orphelin de Port-Royal, l’adolescent impertinent et talentueux, le poète aimé et protégé de Louis XIV, le génie envié, l’amant terrassé par le deuil. Anne Delbée fait tomber la perruque du Grand-Siècle, et avec, le masque austère trop souvent prêté au maître de la tragédie.
La comédienne nous plonge avec générosité dans l’intimité de Racine, et ce jusqu’à l’écriture de Phèdre, qu’elle a elle-même mise en scène à la Comédie Française, et qu’elle considère comme « le diamant noir dans lequel Racine a enserré toute sa vie. » Dans ce spectacle profondément subjectif, Anne Delbée nous entraîne dans sa relation privilégiée avec « son poète », pour mieux le faire revivre, et nous donner le goût de la tragédie classique.
L’art de « dire Racine »
Car les anecdotes sur la vie de Racine ne sont qu’une partie de ce texte original et personnel, qui fait avant tout honneur à la langue racinienne. Le récit est donc ponctué d’alexandrins sublimes, dont Anne Delbée n’hésite pas à nous apprendre la prononciation. C’est là qu’intervient la leçon : patiemment, et passionnément, la tragédienne nous confie ses réflexions sur l’art de « dire Racine » ;
La comédienne nous plonge avec générosité dans l’intimité de Racine, et ce jusqu’à l’écriture de Phèdre, qu’elle a elle-même mise en scène à la Comédie Française, et qu’elle considère comme « le diamant noir dans lequel Racine a enserré toute sa vie. »
Dans ce spectacle profondément subjectif, Anne Delbée nous entraîne dans sa relation privilégiée avec « son poète », pour mieux le faire revivre, et nous donner le goût de la tragédie classique.Et les vers de Racine deviennent de véritables « partitions“, qu’Anne Delbée déroule avec fougue, pour nous rendre sensibles à la musicalité du texte. Elle se fait professeur pour mieux nous faire aimer Racine, et nous donne les clefs pour comprendre son œuvre, au regard de la vie et de la personnalité du dramaturge.
Tout cela avec un plaisir communicatif et une générosité sans borne. Anne Delbée ose. Sa présence est éblouissante. Le théâtre devient le lieu de tous les possibles, au rythme des cabrioles, des danses et des vers déclamés sur fond de rock’n’roll (peut-être un peu trop récurrents malgré tout…). On en ressort le cœur exalté de cet amour pour la langue française… Et l’oreille délectée des vers du plus grand auteur de tragédies de notre histoire.
Maëlys Delvolvé
Informations :
Racine ou la leçon de Phèdre, conception, mise en scène et interprétation d’Anne Delbée.
Au Théâtre de Poche, Paris VIe. Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h.
Prix des places : de 10 € (moins de 26 ans) à 26 euros.
Extrait du site http://fr.aleteia.org/2016/10/22/la-lecon-de-phedre-racin...
02:51 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine, Littérature, Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anne delbée, racine, théâtre poche montparnasse | Facebook | | Imprimer |
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