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26 avril 2020

Bouquet printanier

bouquet printanier photo marie Belin avril 2020.jpgphoto Marie Belin avril 2020

Eclats de rêves et de vers

Février à Mai, confinés ? ... Alors que faire de nos désirs d’évasions ? Se poser, méditer, écrire les petits pas de nos journées, lire, relire, grappiller peut être quelques Eclats de rêves et de vers, poèmes de Marie-Lize Gall ? Elle s’interroge sur le devenir de la nature au seuil du IIIe millénaire, au cours de promenades artistiques en Beauce, en Quercy, à Paris, ou de méditations  symboliques à travers les signes du temps.

eclats de reves et de vers de marie-lize gall.jpgCe recueil illustré que j’avais préfacé avec Michel Cointat, ancien ministre et historien, est paru en 2001 suite aux Journées du Printemps de la Poésie Aux Deux Magots. Son directeur avait convié Eugénie Gall à présenter ses propres poèmes avec quelques tableaux de son époux François Gall (1912-1987) sur l’animation de Saint-Germain-des-Prés, l’un de ses thèmes favoris pour avoir habité quelques années le 6e arrondissement.

Accompagnée à la harpe par Marie-Pierre Cochereau, ils furent lus ou chantés avec ceux de leur fille Marie-Lize, par Louise, une habituée de l’émission dominicale La Chance aux Chansons.

C’était le 22 mars, date de naissance de Gall, c’était le soir, il faisait chaud sur ce parvis des Deux Magots, et parmi le vaste public on comptait de nombreux éditeurs, dont Decaedre-Findakly des Relais Artistiques. Il décida d’éditer à son compte un choix de poèmes illustrés de quelques œuvres de l’artiste et de sa fille, représentée à la terrasse d’un Café, sur la couverture.

Comme Michel Cointat, également collectionneur, j’appréciais les œuvres picturales de François Gall qui transmit sa passion créative à ses trois enfants, mais nous ignorions encore les talents de poétesse de Marie-Lize.

Une première présentation de ses écrits eut lieu à l’Opéra Garnier, lors du concert de Marie-Pierre Cochereau et Louise à l’issue de la remise des Prix Métiers d’Art du Spectacle.

Revenant au confinement de ce mois d’avril 2020, je vous propose l’une de ses flâneries parisiennes, C’est le printemps des poètes.

Jacques Graindorge

Ancien administrateur du FIAP Jean Monnet

Ancien président de Finances - Méditerranée.

C'est le printemps des poètes à Saint -Germain -des- Prés

C’est le printemps des poètes
à Saint-Germain-des-Prés
 
C’est le printemps des poètes
la fête à Ferré, à Desnos, à Brassens.
C’est le printemps de la poésie,
au pays, à Paris, à la Closerie.
et ici, Aux Deux Magots.
Jours créatifs à La Palette,
le ciel se lave de bleu sur les quais.
Après-midis récréatives,
Prévert colore le gris des pavés
et se teint en vert,
Sonia Rykiel, belle,
se peint en fauve,
Le Bonaparte ravive son tricolore,
les rubans fleurissent aux arbres,
les feux en bleu-outremer,
renversent le trafic.
Soirée magique, poétique,
lumineuse trompette de Vian,
écriture appliquée de Sagan.
 
Et le soleil qui jaillit,
qui sourit, qui se rit,
s’enfuit des Deux Magots
aux rues Jacques Callot,
Dauphine, Mazarine.
Et le vent qui surgit
rue de Buci,
s’envole rue de Conti,
blêmit sous les intempéries,
s'engouffre au Pont-Marie.
C’est le printemps à Paris.
Giboulées de mars,
picoti-picota.
Grêle de rires aux éclats,
perles de joie
sous les doigts de la harpe.
 
Se déhanche en cadence
la cloche par-dessus son toit,
se balancent les heures
au cadran Saint-Germain,
chante Greco,
s’étonne Gide,
marmonne Sartre
sous les raclées de Jacques Laurent.
... il fait-beau-voir
à Saint-Germain-des-Prés !
 
Marie Déa, Damia,
Cora, Barbara...
Maria Casarès vêtue de noir
de l’autre côté du miroir.
S’anime le triangle magique,
Flore, Deux Magots, Lipp.
L’Oeil Écoute et relit
Apollinaire, Cocteau, Max Jacob.
La Hune fait toujours la une,
Le Divan a plié bagages.
Genevieve Dormann et Régine Desforges
broderies à petits points, Point de Hongrie.
François Gall arrivé de Transylvanie,
a fréquenté Marquet, Kisling, Léger,
pêcheurs et bouquinistes,
a flâné dans les ruelles
autour de sa mansarde-atelier
peint Segonzac et Durand Ruel,
lu Eluard, Brel et Victor Hugo,
ouvert sa galerie rue Jacques Callot,
traversé ponts et quais, respiré la Liberté,
à Saint-Germain-des Près...
 
C’est le printemps des poètes,
La Chance aux Chansons.
En dormance, Monsieur le Temps,
puissantes créations de Louise.
Vibre sa voix déclamant Marie-Lize,
se passionne récitant Eugénie.
Soirée de mars en rimes et chansons
ruisselle la harpe de Marie-Pierre
sous ses doigts estampillés Cochereau.
Virtuosité des cordes
quatuor des cœurs
pétillance des sons.
Félicité au rivage des peintres et poètes,
des écrivains, muses et musiciens.
 
Marie-Lize Gall