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11 juillet 2007

LE MAS DES ALOUETTES

Attention, grand film!

289aa91016f90adf7c5128255b3febde.jpgAutant par le thème, dramatique, que par la vérité de la reconstitution historique, voilà un film remarquable, LE film du génocide arménien, des frères Paolo et Vittorio Taviani. En Anatolie, au début du XX è siècle, une famille arménienne aisée connue dans la région pour ses services rendus à la communauté turque qu’elle inonde de ses largesses, est menacée par le décret de mise à mort des membres mâles de la communauté arménienne et la déportation des membres féminins. Les bonnes relations avec la hiérarchie militaire de la région n’y feront rien. La tragédie se mettra en marche et suivra son lugubre accomplissement, pas tout à fait quand même. Le salut interviendra par là -même où le mal est entré. Le dénonciateur du lieu de refuge de la famille, le mas des Alouettes, Nazim, mendiant  musulman tirant sa subsistance de ses bienfaiteurs chrétiens, son forfait une fois accompli, n’aura de cesse de sauver les survivants. Il fera jouer, à cette fin, le réseau des mendiants de tout le Moyen-Orient.

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Belle réflexion sur la trahison et la réparation, sur la charité chrétienne et le devoir de reconnaissance des musulmans obligés de trahir leurs bienfaiteurs des temps de paix quand ils sont décrétés  ennemis de l’Etat en temps de guerre . Une très belle actrice, Paz Vega dans le rôle de Nunik, la jeune fiancée à un soldat turc, Tchéky Kario dans le rôle du père de famille arménien, André Dussolier dans celui du Colonel turc contrarié dans son amitié impuissante, sont impressionnants et donnent toute sa force et toute sa grandeur tragique à cette fresque historique bouleversante. Les images ne sont pas édulcorées mais telle est la tenue du film que la mémoire retient d’autres épisodes  puissants par le degré d’engagement des protagonistes et le courage auquel ils seront tous tenus. Le ton est celui du récit de souvenir d‘un survivant, avec ses flash back où alternent des scènes de dureté et celles, pleines de charme, de la  vie bourgeoise d’une famille aisée d’Orient , avec ses traditions de minorité religieuse en terre d’Islam.

 Le cœur de l’homme est un paramètre jamais totalement prévisible. C’est dans cet imprévisible que le meilleur peut parfois avoir une dernière chance de se  manifester. Pour toutes ces  raisons vous aurez peut-être envie de voir ce «  Mas des Alouettes »qu’un  certain Alphonse Daudet,  celui des Contes du Lundi, célèbre pour d’autres mas… n’aurait pas désavoué .

M.J.C.