10 juin 2009
Pleure pas grosse bête, tu vas chez Noblet !
Un charcutier - traiteur bien connu, une enseigne un peu provocatrice, mais non dénuée d’humour représentant un cochon allant au sacrifice, des décennies de présence au croisement de la rue d’Alésia et de la Place Victor Basch, voilà pour le décor. Aujourd’hui, tout est fini. Noblet n’est plus. Sur le billot de la rentabilité et du changement des modes de consommation, on verra s’installer bientôt, paraît-il, une « sandwicherie » ! Quel vilain mot pour définir les nouvelles normes d’une « certaine gastronomie », en faisant oublier toutes les nuances du goût, et même du bon goût… Les rillettes de porc sont bien mortes ! Quant au pâté de canard, le volatile qui consentait à lui prêter sa chair, a sans doute pris la poudre d’escampette pour aller s’installer ailleurs, sur les berges du lac du Parc Montsouris, par exemple !
C’est ainsi. Les lieux de nos quartiers changent comme les humains. Qui se souvient encore qu’il y avait un café, juste en face de chez Noblet : le café Biard, remplacé par une banque, que l’impasse du Rouet était flanqué à son entrée d’une petite auberge : l’auberge du Rouet, appellation bien bucolique, et qu’en face de cette auberge, une petite charcuterie était tenue par M et Mme Lapouyade ? Quant à l’agence B.N.P. située sur la place, à l’angle de l’avenue Jean Moulin et de l‘avenue du général Leclerc, elle a fait suite à une succursale du C.N.E.P. ( Comptoir National d’Escompte de Paris), elle-même implantée dans les locaux vétustes d’une ancienne auberge et relais de poste : « le Puits Rouge ».
Je pourrais poursuivre ce pèlerinage, mais à quoi bon ? « Le cœur des villes se transforme plus vite que le cœur des hommes », disait un certain poète… Et en attendant la réouverture de Noblet, je vous invite à déguster un jambon persillé ou une savoureuse tranche de pâté de campagne. Bon appétit !
R.R.
05:00 Publié dans En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : commerces, alesia, noblet | Facebook | | Imprimer |