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10 novembre 2006

Le Chant de la Création selon François d’Assise

De Bernard Forthomme

Le Frère Bernard Forthomme, franciscain, vient de publier aux éditions franciscaines une méditation du « Cantique des Créatures » que St François écrivit un an avant sa mort, déjà aveugle et très affaibli corporellement. Ce livre très dense est illustré par de belles reproductions des vitraux de la Chapelle St François montrant St François, chantant la gloire de Dieu dans ses créatures et vibrant de joie en les évoquant.

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Bernard Forthomme analyse ce texte à la lumière des grandes étapes de la vie du saint, dont ce cantique est l’aboutissement. Lors de sa conversion, St François a rejeté  tout attachement à la terre productrice de bien ou à un paysage, si beau soit-il. Cette pauvreté libératrice est celle du Christ «qui n’a pas une pierre où reposer sa tête.» Elle seule permet de se sentir frère du monde qu’on a renoncé à posséder. D’ailleurs François, privé de vue, recrée et chante les éléments naturels dans lesquels on ne peut demeurer, le soleil, la lune, le vent, le feu, l’eau… . Il les appelle frères et sœurs en raison de leur origine divine et de leur primitif état d’innocence. Cette fraternité a aussi un sens féodal, elle est un signe de la loyauté due au suzerain de toutes les créatures : « Dieu, Souverain et Seigneur »
Le corps pour François ne nous appartient pas plus que les éléments : c’est en quelque sorte un compagnon fraternel jusqu’à la mort célébrée comme notre sœur parce qu’elle seule permet le détachement nécessaire à la vraie connaissance. Il peut être délabré par la maladie mais redevient frère si un geste comme le baiser de St François au lépreux le réhabilite dans sa dignité.

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Bernard Forthomme nous fait comprendre que la vie de pauvreté radicale, de chasteté, d’obéissance et de pardon de St François, à l’imitation de celle du Christ, l’a conduit à la vraie connaissance du monde, tel que Dieu l’a créé : « Dans la nature, l’homme devient capable de mettre le Christ au monde quotidiennement…
 La terre est à la fois une mère, source de biens et de soutien qu’on doit respecter et une sœur, notre égale qu’on ne doit pas dilapider.
C’est en cela que St François, frère de toutes les créatures, peut inspirer une écologie pour notre temps.

Isabelle Constans

  « Le chant de la création » selon François d’Assise de Bernard Forthomme
aux éditions franciscaines 9, rue Marie Rose, 75014 PARIS