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12 janvier 2018

Journal d'un homme heureux

delermOn connaît Philippe Delerm pour sa "Première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules". Son dernier ouvrage "Journal d'un homme heureux", paru en octobre 2017 mérite une attention toute particulière.

Sous la forme d'un journal débutant le 6 septembre 1988 et s'achevant le 31 décembre 1989, l'auteur nous décrit son environnement immédiat à travers des impressions souvent intimes, mais toujours parcourues par un climat de poésie immédiate. Il sait donner à ces tableaux réalistes, parfois relevant de la miniature, une atmosphère très subtile, où les détails observés et révélés enveloppent et pénètrent le lecteur d'une belle sensation de bonheur simple, où la joie de vivre peut parfois nous surprendre, nous étonner dans la mesure où nous sommes devenus aujourd'hui, à notre insu, imperméables à la beauté simple du jour qui se lève, ou de la subtile couleur bleue d'un champ de lin...

C'est un livre à lire dans le climat d'une méditation silencieuse, rejetant les spasmes d'un quotidien agité. Delerm est sans doute l'explorateur le plus sensible d'une philosophie à la recherche du bonheur simple, immédiat dans l'instant, mais toujours universel.

R.R.

05:00 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : delerm |  Facebook | |  Imprimer |

25 janvier 2012

Ecrire est une enfance, de Philippe Delerm

Eloigné de toute pose littéraire, Philippe Delerm dans son dernier livre, se dévoile  pour nous faire parcourir les arcanes de la création. Ici, il nous fait partager sur le ton de la confidence, de la pudeur et de l’intimité les plus proches, le cheminement qui l’a engagé à devenir un écrivain. Ce fut une maturation lente et progressive. Il remonte loin sur ses origines familiales, parents et grands-parents. Il parle de son destin qui l’amena à s’échapper du conditionnement familial. Il évoque ses goûts en matière de littérature – Proust et Dickens y sont évoqués -  mais aussi ses amitiés avec le Clézio, les encouragements de Jean d’Ormesson, ainsi que ses échecs de débutant : refus de Gallimard.... Il parle de ses goûts pour la chanson : Brel,  Brassens, Anne Sylvestre, Souchon ... 

C’est à l’apprentissage du métier qu’il nous fait assister, en y laissant entrevoir une part secrète de lui-même, sa personnalité, un certain climat de mélancolie, toujours présente à propos de la reconnaissance longtemps recherchée. Il dit ainsi : « La mélancolie de l’attente était plus forte que le bonheur du succès. Dans la mélancolie, on préserve davantage l’enfance, l’adolescence surtout, on est plus intensément soi ». Alors, Delerm, adolescent pour toujours, à la recherche constante de lui-même ? Mais l’adolescence n’est-elle pas la porte perpétuellement ouverte sur la voie de la création, dans une recherche de soi qui vous échappe et vous poursuit cependant ?

Devant la page blanche, le temps ne s’arrête pas. Il ne fait que passer pour mieux  se mesurer à l’éphémère instant, à l’indicible mouvement de sa propre et inéluctable disparition.

P. Delerm est cet écrivain  qui sait nous transmettre l'intense présence d'une infime  émotion, et par là-même le désir inssouvi de l'éternité de celle-ci.      -  R.Rillot -

-  Ecrire est une enfanceEd. Albin Michel – 15 €