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16 novembre 2011

Intouchables

Un film de Eric Tolédano et  d’Olivier Nalcache

intouchables-.jpgOn ne peut être que conquis par cette comédie, qui en fait, cache un drame : celui que vit l’handicapé face à son insertion sociale, face au regard condescendant que l’autre c’est-à-dire nous-mêmes, doué de toutes ses facultés mentales et physiques, porte sur lui.

 Mais ici, il se trouve que les différences de milieu social sont un atout pour démontrer que l’impossible rencontre entre deux humains si opposés – l’un est noir, l’autre blanc, l’un est issu des banlieues, l’autre de la grande bourgeoisie – peut déboucher sur une réelle amitié, une fraternité « naturelle », en dehors des a priori et des tabous sociaux habituels.

 C’est une belle leçon d’humanité et d’amour que nous devrions méditer,  à seule fin de régénérer notre faculté de poser un regard bienveillant sur notre prochain, quel qu’il soit, et quels que soient ses fragilités, ses handicaps, la marginalité ou la détresse morale qu’il porte en lui.

 C’est un film drôle, mais où cependant apparaissent en demi teinte, les images cachées d’une pudique et profonde humanité. R.R.

19 octobre 2006

Un lieu chaleureux le « Café-Signes »

33 avenue Jean Moulin.
Du lundi au vendredi vers 8h, le flot des voitures partant vers la banlieue se calme et l’avenue Jean Moulin prend des airs de province. Une salle claire égayée par des tableaux, s’ouvre largement sur la rue, c’est le Café-Signes. Les employés du service de propreté de la Ville de Paris y prennent un café après leur service matinal. Les jeunes gens du CAT Jean-Moulin traversent la rue, les écoliers partent en rang vers le stade voisin…le teinturier et le retoucheur de vêtements sont au travail. Les habitants voisins savent qu’après la solitude du week-end, ils vont pouvoir retrouver les familiers de ce lieu. Vers midi, les convives s’attablent petit à petit. Ils sont accueillis par de jeunes serveurs souriants et très attentifs : 3 d’entre eux sont sourds et grâce aux signes, le service se fait vite (des petits dépliants sont à notre disposition). La cuisine est très soignée et variée, et l’on se sent bien dans ce lieu chaleureux qui accueille des habitués et des gens de passage attirés par la convivialité du Café-Signes. Dans l’après-midi, jusqu’à 19h, on peut consulter Internet sur deux ordinateurs installés dans une petite salle confortable et prendre des consommations.
Une initiative très originale
La création du Café-Signes en 2003 est l’aboutissement d’une réflexion menée par la directrice, Madame Lejeau-Perry, et l’équipe d’encadrement du centre d’aide par le travail et la communication (CATC) situé au 40 avenue Jean Moulin. Ce CATC, soutenu par l’Entraide Universitaire accueille 45 adultes sourds avec des troubles associés. Plusieurs ateliers de conditionnement, repassage, mailing et affranchissement de courrier permettent une insertion professionnelle. Avec le Café-Signes c’est une activité insérée dans la vie de la cité qui est proposée à 6 sourds : 3 travaillent en cuisine et 3 assurent le service. Le chef cuisinier et, pour la salle et le bar, deux encadrants entendants, s’exprimant en langue des signes et formés à l’accompagnement des personnes fragilisées, assurent la coordination de l’ensemble. Toutes ces personnes sourdes ou entendantes ont choisi de travailler ici.
Et on peut dire qu’il règne au Café-Signes une ambiance très agréable ! Ici on apprend à regarder ses interlocuteurs grâce à cette langue qui s’exprime en gestes très imagés. Ce lieu attire les artistes, jusqu’au 20 octobre, Jean-François Beauquin expose ses œuvres : compositions de feuilles séchées peintes en bleus ou de rouges vifs… Du 2 au 12 novembre, il y aura une exposition photographique.

Monique Garrigue