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La Voix du 14^ème publie aujourd’hui le témoignage  de Mme Ogé, après la disparition de Jeanne Emard, connue de tous les paroissiens de Saint Pierre de Montrouge. La Voix s’associe d’autant plus à cet hommage, que Jeanne Emard a été une très active collaboratrice de notre journal, quand il était sous la forme d’un journal papier.

Jeannette Emard nous a quittés au mois d'octobre: "physiquement" car je suis sûre qu'elle continue à veiller sur tous ceux qu'elle aime et tous ceux avec qui elle a travaillé toute sa vie dans sa chère paroisse de Saint Pierre de Montrouge. Installée avenue du Maine avec sa famille en 1951, sa vie fut toute donnée à sa famille et au service de l'Evangile. (photo lors de la remise de décoration par Lionnel Assouad, Maire du 14ème, en présence de Yves Ogé, adjoint au Maire - cliquez pour agrandir)

Elle savait accueillir, faire confiance, mettre en route des personnes, que ce soit pour prendre des responsabilités ou rendre de menus services. Les premières années elle anima des équipes d'action catholique, créa "les heures d'amitié" pour des personnes qui souffraient de solitude. Puis, elle s'investit dans la catéchèse pendant de nombreuses années. Mais tout cela ne suffisait pas...

Elle avait la responsabilité des journées d'amitié, la responsabilité des nombreuses réceptions données par nos curés qui recevaient les différents groupes de bénévoles, et en tant que doyens, les prêtres du doyenné. Ses repas étaient si succulents qu'il y avait toujours une bonne raison pour recevoir...Elle partait au petit matin faire ses achats à Rungis pour avoir les meilleurs prix, les repas étant souvent pour plus de 100 personnes .

Puis elle décida de se donner entièrement à l'art floral. Nous avons tous profité à St Pierre de ses bouquets qu'elle composait chaque semaine avec une équipe autour d'elle. Elles s'inspiraient des textes liturgiques de la semaine pour que cette décoration florale devienne "prière". Progressivement Jeannette s’est mise à organiser des cours, des sessions d'art floral, jusqu'en Italie. Lorsque Jean-Paul II est venu à Paris pour les JMJ, le diocèse l’a chargée de la décoration florale à Notre-Dame de Paris et au Champ de Mars. (photo: simulation en fleurs des armes de la ville)

Je terminerai ces quelques lignes par un témoignage° du Père Francesco Platania: ( son fils spirituel, disait elle): " Si j'ai toujours affirmé que je tenais de Jeanne l'apprentissage de l'art floral au service de la liturgie, c'était pour témoigner de la richesse insoupçonnée qui s'origine grâce à la rencontre de ces acteurs d'Evangile, que sont ces nouveaux auteurs qui écrivent les pages vivantes des Actes des Apôtres d'aujourd'hui dont Jeanne Emard fait partie, comme l'a si bien souligné le Père Michel Guittet dans son homélie d'obsèques". (cliquez ici pour lire ce témoignage)

Marie-Charlotte Ogé

Michel Guittet est né en 1930 dans la région d’Autun; c’est au début des années 50 qu’il entre au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Il a été prêtre 9 ans à Notre-Dame de Lorette, un an à la Villa d’Alésia pour s’occuper du patronage. Puis pendant 4 ans, il a eu la responsabilité diocésaine des aumôneries des collèges et des lycées. Il a été membre du conseil épiscopal du cardinal Marty, responsable de l’apostolat des laïcs. Il a été ensuite quelques mois à Saint Christophe de Javel puis curé de Saint Lambert de Vaugirard pendant 10 ans. Devenu vicaire à Saint Pierre de Montrouge, il est, depuis septembre 1991, aumônier sur le site de l’hôpital Notre-Dame de Bon Secours.

Qu’est-ce qui constitue le fondement de l’engagement de Michel Guittet ? Pour Michel Guittet : Le Christ s’incarne actuellement dans les hommes que nous rencontrons et dans l’Eglise. La solidarité avec les hommes et travailler à la communion de l’Eglise, c’est s’enraciner dans la personne du Christ : « Fêtant cet  anniversaire, c’est d’abord la joie qui me traverse et un grand merci à Dieu et à vous tous rencontrés au cours de ce temps sans oublier tous ceux qui m’ont accompagné depuis ma naissance. Je leur dois la vie. Là sont mes racines ».

Dieu s’incarne dans le Christ « Depuis 1953 c’est une phrase inscrite sur pierre tombale d’un Père abbé mort accidentellement au début des années 50 : « Jésus-Christ c’est tout ». Depuis avril 1953 ces mots résonnent profondément en moi. Quand j’essaye de relire ma vie, ils surgissent dans ma mémoire croyante et j’y puise un souffle nouveau. »

Je veux ainsi « exprimer combien toutes les rencontres faites, même les difficiles, ont modelé ma vie. »….…Quand je cherche à en faire une relecture les visages défilent. Famille, compagnons d’études tant à Autun qu’à Paris, scouts dans ces deux lieux, compagnons de service militaire tant en Algérie qu’au Maroc, compagnons de cordée dans les Alpes, confrères de séminaire, toutes les personnes rencontrées dans les différents lieux où j’ai été nommé

« La fraternité Charles de Foucauld m’accompagne depuis 1962. Elle est un peu le fil rouge de ce parcours. Les auteurs des livres de la Bible, je ne les ai peut-être pas rencontrés personnellement mais ils comptent dans mon itinéraire. Ils ont permis que le visage du Christ se précise en relation avec le Père et l’Esprit Saint sans perdre son mystère qui fait marcher jusqu'au bout »

 Sur cette photo, publiée par La Voix du 14e en 1967, on reconnait le Père Guittet au centre, derrière le curé de Saint Pierre. Le Père Gourdon et l'Abbé keller sont premier  et deuxième à partir de la gauche.

Les rédacteurs de la Voix désirent s’associer à la joie de Michel Guittet et lui adresser tous leurs remerciements pour tout ce qu’il a initié dans la Paroisse Saint Pierre de Montrouge et à l’aumônerie de Notre-Dame de Bon Secours, dont nous ne citerons qu’un exemple « la halte-prière » qui est proposée un samedi par mois à tous ceux qui le désirent. Rappelons aussi que Michel Guittet a collaboré plusieurs fois à la rédaction de La Voix.

Rendez-vous à la messe de 11h du 22 juin 2008.

M. G.V.

P.S. Vous pouvez lire le texte complet de la lettre du Père Guittet, en cliquant ici.