Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20 juillet 2007

Le scaphandre et le papillon

                                                                                

 

                                                              Un film de Julian Schnabel à partir de l’œuvre de  Jean-Dominique Bauby

Une lumière éblouissante, des images d’abord  floues, puis des visages penchés sur un homme qui respire difficilement. Il ne sait pas où il se trouve, il ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé. Peu à peu, il réalise que personne ne semble l’entendre, qu’il est totalement paralysé. Cet homme, c’est Jean-Dominique Baudy, rédacteur en chef du magazine Elle, qui vient d’être victime d’un accident vasculaire cérébral. Un médecin (Patrick Chesnais ) lui explique qu’il a été plongé dans un profond coma et que le tronc cérébral est touché et qu’il est atteint d’un syndrome extrêmement rare « le locked in syndrome ».  

Cet homme de 41ans, rédacteur en chef de « Elle », brillant, un peu superficiel, séduisant, à qui tout a réussi jusqu’à présent, se trouve enfermé dans son corps comme dans un scaphandre. Il ne peut ni parler, ni bouger ni manger, ni respirer sans assistance. Il entend, voit d’un œil et peut bouger une paupière. Une orthophoniste, (Marie-Josée Croze) va lui apprendre à communiquer grâce à des clignements de paupière. Après avoir eu envie de mourir, il décide d’écrire un livre qu’il va, dicter lettre par lettre, à une jeune femme envoyée par sa maison d’édition Il formule dans sa tête le texte, l’apprend par cœur et répond avec un mouvement de paupière à chaque lettre épelée : les mots, les phrases, le récit prennent ainsi forme grâce à l’énergie farouche de l’auteur et à l’attention compréhensive et à la persévérance de la secrétaire (incarnée par l’excellente Anne Consigny).  

Julian Schnabel filme en caméra subjective ce que voit, ressent et pense Jean-Dominique Bauby qui garde un imaginaire libre et plein de fantaisie (le papillon). L’approche qu’il a de son entourage est exprimée avec beaucoup d’humour, l’image s’attarde sur un décolleté, une jambe gracieuse de femme, la statue de l’impératrice Eugénie (Emma de Caunes) qui s’anime, la crinoline bouge, on imagine le sillage parfumé…  

Jean-Dominique Bauby reste le même dans son scaphandre, il lui arrive même d’avoir des pensées voluptueuses, ou des instants d’irritation lorsqu’on lui masque l’écran juste au moment d’un match, des moments de désespoir, en particulier lorsqu’il ne peut embrasser ses enfants. Mais il garde un humour décapant par rapport à lui-même.  C’est un témoignage bouleversant de ce que peut ressentir un malade immobilisé et de sa relation aux autres, de sa réflexion sur sa vie passée ou actuelle.

La voix de Mathieu Amalric exprime magnifiquement les pensées du personnage principal. Emmanuelle Seigner joue avec beaucoup de finesse l’ex-femme de D. Bauby, par un pincement des lèvres, une pâleur soudaine qui disent sa souffrance ou sa gêne.   Julian Schnabel a pris certaines libertés par rapport à l’œuvre de Jean-Dominique Bauby, mais il en conserve bien le ton sarcastique. Ce très beau film est poétique et émouvant et donne envie de lire «  Le scaphandre et le Papillon » qui est un récit tout à la fois plein d’humour et poignant écrit dans un style imagé et alerte.                                                                                                                                                                                           Monique Garrigue

09:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : film, handicap |  Facebook | |  Imprimer |

Commentaires

Je voulais signaler que le livre "Le scaphandre et le papillon" était réédité chez Robert Laffont et disponible en librairie pour 16€. Il décrit avec une totale sincérité les pensées d'un homme emmuré dans son corps par une paralysie totale, il voit d'un oeil et entend, mais il lui faut une assistance pour toutes les autres fonctions vitales: son seul moyen d'expression est le clignement de sa paupière.
Ce récit assez court est tout à la fois profond, amusant parfois et bouleversant. Le ton reste toujous léger et pudique.

Écrit par : monique | 26 juillet 2007

Les commentaires sont fermés.