23 octobre 2011
Le P. Marc Lambret à Saint Pierre de Montrouge : « Je découvre une paroisse pleine d'énergie »
Marc Lambret est le nouveau curé de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge. Il a été installé le 2 octobre dernier. Portrait d'un prêtre qui souhaite que les baptisés « revivifient leur être chrétien ».
C'est ce qu'on appelle une vocation précoce. Le P. Marc Lambret, 61 ans , nouveau curé de Saint Pierre de Montrouge, le raconte volontiers : il a décidé de devenir prêtre alors qu'il était encore un petit enfant ! « Je suis né d'une famille de cinq enfants. Ma mère, professeur de Lettres classiques, était très croyante. Mon père, officier de Marine, était... Républicain bienveillant. Ma mère nous a nourri à la fois de la mythologie grecque et latine et de récits bibliques. J'ai ressenti que la littérature antique disait ce qu'était la vie. Et que l'Ecriture sainte offrait la vérité sur la vie. Très jeune, j'ai été saisi de la Parole de Dieu, et j'ai voulu être l'homme de cette Parole... Je répétais donc à tous : « je veux devenir prêtre »
A l'âge de 10 ans, un incident change la donne. Après une bagarre avec un de ses frères, celui-ci lui lance « Si c'est ça, un futur prêtre, bravo ! » De ce jour, il cesse de proclamer sa vocation. Mais elle demeure, elle s'intériorise. Marc Lambret fait des études brillantes, devient ingénieur, spécialisé en mathématiques appliquées. Son service militaire s'effectue dans la lignée paternelle, comme officier de réserve de la Marine, dans le Pacifique. Il travaille ensuite comme journaliste à « 01 Informatique »... puis entre au séminaire, en 1978. En parallèle il étudie l'anthropologie, et soutient un doctorat en Sorbonne sur le philosophe allemand Jürgen Habermas. Il est ordonné en 1983.
Le P. Lambret, qui est né à Oran (Algérie) au hasard des affectations de son père, vit à Paris depuis l'âge de dix ans. Et il a vécu toute sa vie de prêtre dans la capitale. Il est nommé successivement à Notre-Dame de Passy (16e), Saint Pierre de Chaillot (8e), Saint Hyppolyte (13e), puis deux longues charges de curé (onze années) à Saint François de Molitor (16e) et Notre-Dame de Clignancourt (18e). Des paroisses à la sociologie très différentes ! Il est arrivé à Saint Pierre de Montrouge le 17 août, pour une prise de fonction le 1er septembre et une installation officielle le 2 octobre.
Ses impressions ? « Je découvre une paroisse très vivante, une vie paroissiale dynamique, une énergie, un foisonnement d'actions et d'initiatives – grâce à des multiples groupes et associations. L'équipe de prêtres (et du diacre) est remarquable. Je suis aussi frappé par les messes dominicales belles, participantes... avec de nombreux fidèles, ce qui se fait rare. Mon impression se vérifie pour les quatre messes du dimanche, chacune avec ses spécificités – plus de familles le dimanche à 11h, plus de jeunes le dimanche soir, par exemple. Mais toutes sont « habitées » ! Je suis étonné aussi par l'implication très forte des salariés comme des bénévoles dans la vie paroissiale. »
Le nouveau curé de Saint Pierre arrive avec des idées, des convictions. Il vient de changer les méthodes de catéchisme, du catéchuménat des adultes, et de la préparation aux sacrements. « J'ai créé une méthode, « Proposer Jésus-Christ », lorsque j'étais à Saint-François de Molitor. Elle se décline pour tous les âges, et est basée sur une liturgie de la Parole, un rapprochement de textes de l'Ancien et du nouveau Testament, suivi de temps de prières silencieuses, de chants, d'intentions de prière. Mes propositions ont été discutées et adoptées par les prêtres et les laïcs » Même s'il y a eu des interrogations de la part des catéchistes.
Dans la vie de l'Eglise, pour le P. Lambret, le conflit entre progressistes et traditionalistes s'apaise. « Les progressistes des années 1970 se sont assagis. Nous assistons à un rééquilibre. C'est vrai, l'Eglise est fragilisée par la baisse de la pratique, la diminution du nombre de prêtres, notamment en France. D'où une tentation de réassurance, de repli identitaire de certains traditionalistes... qui croyaient que le champ était ouvert, et qui enragent de ne pas remporter le morceau !»
Maintenant installé à Saint Pierre de Montrouge, le nouveau pasteur est confiant. pour l'avenir. « Nous avons une paroisse active, réjouissons-nous, et profitons-en pour travailler pour aujourd'hui, et pour l'avenir : Qu'elle « porte du fruit, et du fruit qui demeure », disait le Christ. »
Gérard Desmedt
Marc Lambret est l'auteur d'un livre utile en ces temps d'élection : « La religion pour la démocratie – Et si nous étions chrétiens ? » Ed. du Cerf, 2007. Une réflexion (assez difficile d'accès) sur la religion, la démocratie, la foi et la raison. Avec une constatation : la foi catholique est bien plus intéressante pour le monde d'aujourd'hui que ne l'imaginent la plupart des catholiques eux-mêmes !
06:03 Publié dans 7- Chrétiens dans le 14e, Saint Pierre de Montrouge | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris 14e, marc lambret, curé, saint françois de molitor, notre-dame de clignancourt | Facebook | | Imprimer |
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