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La Sainte Famille 
Année Saint Matthieu 
28 décembre 2025 

QU’EST-CE QUE L’HOMME POUR QUE TU PENSES À LUI ? (Ps. 8) 

« Celui que le ciel des cieux ne peut contenir se laisse contenir dans une crèche » s’émerveillait saint Grégoire de Nazianze (IVe s.) Que l’habitude de fêter Noël ne nous fasse pas perdre de vue l’extraordinaire de l’événement. Le Verbe de Dieu, le Fils du Père, Celui sans qui rien n’a été fait, a pris notre chair. 
Il a assumé notre humanité fragile et limitée. 

Et ce, non pas pour un intérêt personnel que cela lui aurait procuré, mais « pour nous et pour notre salut » comme nous le professons dans le Credo. Quel amour et quelle humilité nous sont là manifestés ! Nous sommes donc si précieux à ses yeux qu’il n’a pas renoncé à naître dans une mangeoire ? Nous sommes donc si chers à son cœur qu’il n’a pas hésité à suspendre la manifestation de la gloire qu’il tient du Père ? Jamais nous n’aurions reconnu une telle valeur à notre pauvre vie humaine s’il ne nous l’avait révélée par son incarnation. 

Cette contemplation est un antidote puissant à la honte que le péché du jardin de la Genèse (Gn 3) avait jeté sur l’homme. Dépouillé de la conscience de l’amour de Dieu, sa pauvreté, sa nudité, lui paraissaient une condamnation à mort dont il prétendait se soustraire en se cachant de Dieu, de son conjoint, de lui-même. Il avait pris en horreur sa nature-même, désespérant de lui et du prochain. 

À nous tous qui nous demandons si nous sommes aimables dans nos fragilités, le Christ répond « Bien plus : tu es aimé ! Et j’ai pris ta nature pour que tu en aies l’attestation ». Dégageons le temps, en cette octave de Noël, de contempler avec saint Joseph et la Vierge Marie cette parole de chair et d’amour qu’est le Fils de Dieu, venu petit enfant couché dans une mangeoire à Bethléem. Au sein même de notre nature fragile, nous serons revivifiés dans l’espérance de la sainteté : la nôtre et celle de nos frères.  

Père Gabriel WÜRZ, Curé +