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09 mars 2013

Démission de Benoît XVI: l'opinion d'un lecteur

Que de gorges chaudes à propos de la démission de Benoit XVI ! La question n’est pas de savoir s’il devait ou non se résigner à quitter sa charge. Que ce soit la mort ou l’aveu de son incapacité à conduire l’Eglise qui mette un terme à sa mission, quelle importance ? La question est de savoir pour quelles raisons précisément, il a mis fin à son pontificat.

Il se pourrait que ce soit, comme on le dit, pour des raisons de santé. Mais je ne le crois pas. Ce ne sont pas les voyages effectués ou à venir qui occupaient l’essentiel de son emploi du temps. Si comme Jean Paul II, il avait sillonné le monde ou envisageait de le faire, nous pourrions le comprendre. Mais depuis bien longtemps, l’Eglise a abandonné le terrain de la mission aux Evangélistes de toutes obédiences, aux Imams, pire encore, à la presse qui manipule l’opinion de façon éhontée, en tronquant les interviews, en coupant la parole à ses invités, qui ne peuvent que rarement aller au bout de leurs arguments.

Mais il se pourrait également, que l’Eglise soit en partie responsable de l’image qu’elle reflète.

Je veux parler de l’absurdité du mode de gouvernance du Vatican. Que font tous ces cardinaux, ces évêques, ces prêtres à Rome, alors que leur place est sur le terrain, pour l’évangélisation du monde ? Lorsque les apôtres ont institué les diacres, n’était-ce pas  pour se consacrer eux-mêmes à la Parole ? Aujourd’hui, nos prêtres sont difficilement accessibles. Ils courent de réunions en réunions, dans le cadre restreint de leur paroisse, s’adressant aux mêmes fidèles déjà convertis, alors qu’ils devraient arpenter routes et chemins, rues et cités pour prêcher la Bonne Parole. Avec lucidité, on pourrait même dire qu’ils ont disparu de notre champ de vision en adoptant la tenue vestimentaire des quidams que nous sommes. L’Eglise, sous couvert de modernité et d’humilité doit-elle se diluer dans la masse, comme si elle en avait peur ?

Pour sa crédibilité, l’Institution doit à nouveau occuper le terrain. Même si le terme prête à sourire, c’est d’une nouvelle croisade dont elle a besoin, pacifique celle la. Et pour ce faire, elle doit mobiliser ses  effectifs, non pas pour administrer des paroisses, des évêchés ou le Saint Siège, mais pour prêcher la Bonne Nouvelle, dont la population a inconsciemment besoin. Elle doit redonner un caractère sacré à ses cérémonies, non pas par l’usage du latin, mais par le recours à l’Esprit Saint qui ne saurait se satisfaire de la tiédeur ambiante. Elle doit aussi et avant tout, cesser de fonctionner dans le désordre de ses lobbies, et exclure sans ménagement les brebis égarées qui salissent son image, tels ces prélats dévoyés, se donnant en spectacle dans des soirées à caractère homosexuel et dont les médias se délectent.

C’est dans la transparence et la fermeté qu’elle retrouvera sa crédibilité.

                                                                                                        Jacques NICOLAS

29 mai 2007

Un « grand homme » des missions : la mère Javouhey (3 / 4) )

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[ Le temps de bonheur de la Mère Javouhey ]

" Le temps d'Afrique devait être, pour la mère Javouhey, malgré les difficultés innombrables, un temps de bonheur et de plénitude. Elle était là où Dieu la voulait. « J'aime les Noirs, disait-elle, ils sont simples et bons. Ils n'ont de malice que celle qu'ils tiennent de nous. Il ne serait pas difficile de les convaincre par l'exemple. » Donner l'exemple aux Noirs, faire d'eux des chrétiens ; tel allait être son seul but, et, pour y atteindre, les aimer d'un grand amour.

Ce  que  devait faire cette femme,  ce qu'elle devait inventer, préludant aux réalisations de l'avenir, est incroyable. Alors qu'il advient que de très grands missionnaires — tel saint François Xavier — soient uniquement des défricheurs, des pionniers, la mère Javouhey était une bâtisseuse. Elle savait concevoir de vastes desseins, mais elle était aussi loin que possible des chimères, en paysanne de Bourgogne, peu encline à prendre des vessies pour des lanternes.L'hôpital était en délabre ! Elle le remonta.

Les Noirs souffraient du mépris des Blancs? Malgré tout ce qu'on put lui dire, elle décida que chez elle tous seraient également traités, sans distinction de peau. Les mœurs, à la colonie, étaient déplorables? Elle créerait, elle, en pleine brousse, une exploitation agricole où les cultivateurs vivraient en communauté, dans l'honnêteté et la loi morale. L'idée même que saint François Xavier avait eue aux Indes — mais dont elle n'avait jamais entendu parler —, celle de préparer un clergé indigène, cette femme de génie l'eut aussi ; elle fit mettre sur pied, en France, un séminaire indigène, où trois jeunes Sénégalais furent envoyés, firent leurs études, arrivèrent jusqu'au sacerdoce : l'un d'eux, avant de rentrer en Afrique, célébra même la messe devant le roi Louis-Philippe, à Fontainebleau. Quand la bonne mère dut se rembarquer pour la France, plus d'un millier de Noirs l'accompagnèrent au port ; on en vit qui baisaient la trace de ses pas. medium_Pretres-noirs.JPG

Ce que fut dès lors l'activité de cette femme dépasse l'imagination. A toutes les demandes qui lui étaient adressées, il lui paraissait impossible de ne pas répondre : Présente I Les sœurs à la robe bleue s'en allèrent donc aux quatre coins du monde, à Cayenne, à la Martinique, à Pondichéry, à Madagascar, en Océanie, à Saint-Pierre-et-Miquelon. Et la mère fondatrice était toujours prête à s'embarquer pour aller donner un coup de main à une fondation naissante.

[ En Guyane : la Mana ]

Non qu'elle fût bien à l'aise sur les bateaux : elle souffrait mort et passion du mal de mer. Mais, disait-elle entre deux crises, « la mer et son mal ne me font pas plus peur que la terre ». — « C'est mon plus vieux matelot », s'écriait un jour l'amiral Tréhouart en la voyant si ferme au milieu des tempêtes. Soixante mille kilomètres ; tels furent ses records !

Dans ce palmarès étonnant de succès, s'il fallait en choisir un, celui qui s'imposerait à l'esprit serait celui de La Mana. La Mana est une rivière de Guyane qui débouche dans l'Antlantique un peu au sud du Maroni. Le pays, mal connu, mal famé, n'avait rien de plaisant. Une chaleur lourde toute l'année, des pluies énormes, des fièvres, des insectes, des serpents. On y cultivait médiocrement le manioc et la banane ; des aventuriers, plus ou moins bandits, y cherchaient l'or. Cela ne paraissait pas offrir un cadre bien aimable à une installation de religieuses. Quant aux hommes... un ramassis d'Indiens, de Noirs, d'Européens sans foi ni loi. Pourtant, quand le gouvernement demanda à la mère Javouhey d'aller faire en Guyane une fondation, pas un instant elle n'hésita, et, le 26 juin 1828, elle s'embarqua à Brest avec une véritable expédition de neuf sœurs, vingt-sept converses, et trente-neuf collaborateurs laïques, avec femmes et enfants, au total, cent personnes.

lle installa son monde aux bords de la Mana, sur les ruines qu'avaient laissées deux tentatives avortées d'implantation de village. Son but était de faire, comme au Sénégal, une colonie agricole modèle, où les Noirs vivraient en communauté. Pas très différent, en somme, de ces « réductions » que les jésuites avaient faites naguère sur les bords du Paraguay. La tentative semblait impossible. Les autorités de la colonie s'attendaient à voir les travailleurs se soulever quelque jour et massacrer tous les Blancs. Paradoxalement, cela réussit. On défricha la savane, on planta manioc et bananiers ; on fit venir des troupeaux ; un port fut bâti sur la rivière, avec chantier de construction et docks ; une église même se dressa, somptueusement appelée la cathédrale.

Sous la ferme direction des religieuses, la vie était bien réglée : tout le monde assistait à la messe du dimanche ; le soir, on faisait la prière. Cette réussite étonnante dura environ trois ans, sous cette forme. Le gouvernement de Louis-Philippe s'intéressait peu à la Guyane. Mais quand la loi de 1831 eut supprimé l'esclavage dans toutes les terres françaises,  la  mère Javouhey fut  sollicitée d'accueillir les esclaves noirs que la marine de guerre enlevait sur les navires de traite et à qui la liberté était rendue. medium_Missions-enseign.JPG

  «La mère Javouhey ! dit le roi Louis-Philippe, c'est un grand homme. » ]

Elle accepta, et aussitôt forgea un plan grandiose : on ferait venir des femmes d'Afrique ; on créerait des villages noirs, à la tête desquels une religieuse serait placée. Lamartine, alors ministre, s'enthousiasma pour les projets de sa compatriote bourguignonne. Et, de fait, les villages sortirent de terre ; les anciens esclaves se mirent au travail : La Mana se développa. Telle était cette femme de Dieu, pionnière des missions. Quand elle revint en France, rappelée par le développement même de son institut, les journaux lui firent fête. On se montra dans les rues de Paris cette alerte sexagénaire en robe bleue dont le visage rosé et frais riait à l'ombre de la coiffe. «La mère Javouhey ! dit le roi Louis-Philippe, c'est un grand homme. »

Et sur les barricades des journées de juin, là où tomba Mgr Affre, elle put aller tranquillement, coiffe flottant au vent, croix d'or sur le plastron blanc : « C'est la générale Javouhey », dit un des émeutiers. Dans sa chère Mana, son souvenir était demeuré : lorsque la république eut décidé d'en faire un bourg libre, c'est-à-dire d'y imposer l'administration des communes françaises, une révolte éclata que seule réussit à calmer la mère Isabelle, au nom de la mère Anne-Marie. Et quand on dit aux Noirs d'élire un député, on eut beau leur expliquer que les femmes n'étaient pas éligibles : ils votèrent en masse pour la mère Javouhey."
(à suivre) Daniel Rops,  (Dans « L’Eglise des Révolutions ») [Histoire de l’Eglise tome X, pages 261 et sq ]

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26 avril 2007

"Que la porte s'ouvre"

medium_portesouvre.JPGUn drame, celui d’une femme qui vit un dur chemin de conversion. Elle n’avait qu’un fils. Elle avait beaucoup misé sur lui. Or voici qu’il lui échappe pour vivre sa propre vie. Elle ne peut accepter la nouvelle orientation qu’il a choisie, celle de devenir prêtre.

Sa première réaction est de partir en guerre contre le prêtre qui, pense-t-elle, a su séduire son fils. Pas de doute, il a été trompé, il ne peut en être autrement. Elle se lance dans une lutte acharnée contre les prêtres, contre l’Eglise.

On apprendra par la suite qu'elle se considérait comme une "bonne chrétienne". Pourtant elle semble réagir comme une personne pour qui Dieu n’existe pas. Tout ce qu’elle a appris sur l’Eglise sonne faux pour elle désormais. Elle ne voit plus que les petits côtés de cette institution qui lui prend son fils. Elle s'emploie activement à essayer de la détruire. Elle laisse sortir d'elle-même tout ce qu'elle a emmagasiné, sans doute inconsciemment, de préjugés. A travers ses propos l’auteur nous fait entendre le discours habituel des ennemis de l’Eglise, ceux qui n’en voient que les aspects négatifs. Pas un instant, semble-t-il, cette mère ne soupçonne qu'il puisse y avoir un autre acteur dans ce drame.

La réaction de cette femme montre l’idée qu’on se fait maintenant de la vocation de prêtre dans l’opinion  publique. Quand on se souvient de la considération que l’on avait dans le monde chrétien pour cet état de vie il y a encore 50 ans on mesure l’évolution des mentalités.

En s’abandonnant ainsi au sentiment de haine l’héroïne s’est soulagée un moment sans doute. Bientôt, pourtant, elle perd sa belle assurance. En voulant détruire les autres elle s’est en partie détruite elle-même. Ce sera le début d’un chemin de conversion.

Voici qu’on la retrouve dans un monastère. Elle n’est pas venue dans ce lieu pour prier. Non, simplement pour essayer d’y trouver le calme. Elle y fait une rencontre qui lui fait découvrir qu’on peut être heureux tout en étant prêtre. Après un dur combat elle finit par accepter la voie que son fils a choisie. Elle pressent tout à coup des réalités mystérieuses qui, jusqu’ici, lui avaient échappé. En se réconciliant avec Dieu elle  connaît des joies qu’elle ne soupçonnait pas.

Ce spectacle peut amener des parents à se poser des questions par rapport à leurs enfants. « Est-ce que je m’efface suffisamment pour les laisser exister à leur manière ? Pourquoi me suis-je investi à ce point dans ces enfants? Ne seraient-ils qu'une part de moi-même? Ont-il le droit d'avoir leur propre vie? »

fr Bernard Méha 

15 avril 2007

Résurrection: Une foi fondée sur la parole d'une communauté de témoins

" Une première réponse, essentielle, s'impose à moi : je suis relié à l'événement pascal par une chaîne ininterrompue de témoins crédibles. Croire, c'est d'abord ajouter foi aux récits des Évangiles, au tombeau vide, à la surprise des premiers témoins, aux apparitions du Christ pendant les semaines ou les mois qui suivirent. Ces témoignages valent par leur caractère de récits à plusieurs voix. Sans être en rien comparables à des comptes-rendus journalistiques ou scientifiques, ils reflètent avec une grande force de suggestion le caractère étrange, inattendu et bouleversant de l'événement pascal.


En dépit de toutes les interprétations et mises en perspective a posteriori dont les textes portent la marque, on y perçoit distinctement la force brute d'un choc initial. La puissance propre de ces témoignages est indissociable du surgissement d'énergie spirituelle qui les a portés.medium_Perret-esperance.2.JPG


Les récits de la Résurrection pèseraient peu s'ils n'étaient inscrits dans la trace plus large d'un ébranlement fondateur. Ce qui apparaît d'évidence, c'est l'incroyable retournement d'une petite communauté, passant en quelques semaines du désespoir le plus total au dynamisme le plus extraordinaire.

Le miracle est bien là : entre Pâques et la Pentecôte, entre Jérusalem et le chemin de Damas, une poignée d'hommes incultes et désespérés s'est transformée en communauté dynamique, d'une extraordinaire capacité à témoigner et à convaincre. Non sans avoir assimilé en profondeur un message difficile que les douze disciples eux-mêmes avaient bien du mal à comprendre du vivant de Jésus. Que s'est-il passé ?

La seule explication qui vaille est que ces femmes et ces hommes ont fait une expérience inouïe et bouleversante : celui qu'ils croyaient mort leur est apparu, vivant d'une vie nouvelle, mystérieusement présent à ceux qui l'aiment. À la lumière de cette expérience, tout ce qu'ils ont vécu avec le Christ leur apparaît sous un jour nouveau : chacune de ses paroles prend un relief et une force bouleversante. À partir de là, tout devient possible et la mort elle-même est brusquement relativisée."

Bernard Perret, La logique de l'espérance page 172, Presses de la Renaissance, 2006 

Bernard Perret est ingénieur des ponts et chaussées, économiste et sociologue. 

04 octobre 2006

Nouvelles de la paroisse Saint-Dominique.

Bon à savoir :

  • A compter du mardi 3 octobre 2006 une messe sera célébrée chaque jour à l'église St-Dominique du mardi au samedi inclus à 12 h 15.
  • A compter du dimanche 8 octobre 2006, à St-Dominique, la messe dominicale de 11 heures sera avancée à 10 h 30.
  • Dimanche 8 octobre : sortie de la paroisse St-Dominique à Notre-Dame de Montligeon, le sanctuaire dédié aux âmes du purgatoire, dans l’Orne.
 medium_Montligeon.jpg

Le programme :

8 h 00 départ devant l'église

10 h 30 : Messe au sanctuaire- Visite/conférence de la Basilique et découverte de l’œuvre de Montligeon qui a pour vocation la prière en faveur des âmes du Purgatoire.

12 h 30 : Pique-nique, tiré du sac.

14 h 30 : Départ pour la visite près d’Alençon, de Saint Generi le Gerei, un des plus beaux villages de France de peintres et de sculpteurs, doté d’un patrimoine remarquable avec les peintures murales de son église romane.- 

17 h 00 : Retour sur Paris.

 

Samedi 14 octobre : Dîner Paroissial à l'Espace Madeleine Delbrêl.

Samedi 14 et dimanche 15 octobre : Accueil des nouveaux paroissiens de St Dominique.

Samedi 21 octobre : 20 h 30, Espace Madeleine Delbrêl, Concert de musique Country des années 60,au profit du renouvellement des sièges de l’église, avec « The Blue Suede Boys ».

fr Bernard M.