Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15 décembre 2013

Ils vécurent dans le 14ème (I)

 Le 14ème a toujours été une terre d’accueil pour de nombreuses personnalités du monde artistique, littéraire et politique. Nous communiquons aux lecteurs le nom et les adresses des écrivains qui ont élu domicile dans nos quartiers. Ils sont nombreux, plus d’une centaine, certains connus, d’autres oubliés. La liste n’est pas exhaustive mais donnera une idée de l’importance du 14ème, situé au contact immédiat des quartiers dits intellectuels de la rive gauche (Montparnasse, Quartier Latin, Luxembourg). Voici donc quelques noms d’écrivains pour lesquels vous pourrez découvrir leur passage dans le 14ème :

Alain (Emile Chartier, dit) – 1868/1951, philosophe (série des « Propos ») : 6 rue Cassini.

Alain Fournier (Henri Alban Fourier, dit) – 1886/1914, romancier ("Le Grand Meaulnes") : 2 rue Cassini.

Apollinaire (Guillaume, Wilhem Apollinaris de Kostrowitzky, dit) – 1880/1918, poète (« Calligrammes ») : 42 rue de la Santé. C’est-à-dire à la Maison d’arrêt de la Santé (affaire dite du « Vol de la Joconde »).

Arago François  - 1786/1853, astronome et écrivain, scientifique (« Cours d’astronomie populaire ») : 61 avenue de l’Observatoire. Il s’agit de l’Observatoire de Paris dont il était directeur.

Aragon Louis – 1897/1982, poète et romancier (« Feu de joie » et « Les cloches de Bâle ») : 54 rue du Château (?) et 24 rue Campagne-Première. Le séjour d’Aragon au « Phalanstère » surréaliste de la rue du Château a été contesté. Sa jeunesse rue de Vanves n’est attestée que par son beau poème sur cette rue (43 strophes).

Audiard Michel  - 1920/1985, dialoguiste et scénariste de cinéma, ainsi que romancier. Nombreux films (« Le P’tit cheval de retour ») : 61 rue Hallé.

Audoux Marguerite – 1863/1937, romancière (« Marie-Claire » et « l’Atelier de Marie-Claire ») : 10 rue Léopold-Robert. (plaque).

09 octobre 2011

En descendant le boulevard (VII ) - ( Fin) -

la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux,lavoixdu14e.info,paul appell,edgar quinet,nicolas poussin,raspail,eluard( Voir la note précédente) Nous continuons notre promenade pour évoquer les multiples aspects du boulevard Raspail à partir du numéro 250, où se situe l’Ecole des Assistantes Sociales et Infirmières visiteuses. (cliquez sur les images pour les agrandir)

Au 240 – 242, voici l’Académie Raspail, située au fond de la Cité Nicolas Poussin. Puis, nous approchons du  boulevard Edgar Quinet. A l’angle se situe le « Café des Arts », la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux,lavoixdu14e.info,paul appell,edgar quinet,nicolas poussin,raspail,eluarddénommé avant la dernière guerre : « Aux Quatre Sergents » (de la Rochelle) ; ceux-ci sont enterrés dans le cimetière tout proche. En face, le café brasserie : « le Raspail Vert » a remplacé celui portant l’enseigne : « Aux Grands Hommes » (il s’agissait d’Edgar Quinet et de Raspail).la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux,lavoixdu14e.info,paul appell,edgar quinet,nicolas poussin,raspail,eluard

Continuons. Au 230, une plaque indique que le poète Pierre Seghers a vécu ici de 1944 à 1987. Il y avait sa maison d’édition, rendue célèbre par la parution en format de poche de nombreux poètes contemporains, sous l’appellation : « Poètes d’aujourd’hui », dont le premier numéro sera consacré à Paul Eluard. Plus de 280 titres paraîtront sous cette appellation. Rappelons ici, quelques étapes de sa vie .Il est né en 1906. Durant la Seconde Guerre, il en entre en résistance avec la revue : «  Poètes Casqués », dont le premier abonné sera Aragon. Plus tard, il ouvrira ses collections au cinéma, aux philosophes et aux savants, aux musiciens, à la chanson  (« Poésie et chanson »). En 40 ans d’édition, il publiera plus de 400 monographies et 2000 poètes du monde entier.

Au 228, le trottoir voit soudain son niveau s’affaisser par quatre marches d’escalier. Cela peut surprendre le flâneur qui rêve un peu… Nous sommes ici sur l’ancien niveau du Mont Parnasse. Au 218, l’immeuble arbore au-dessus de la porte d’entrée le numéro 20, ancien numérotage qui débutait à partir du boulevard Montparnasse.

la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux,lavoixdu14e.info,paul appell,edgar quinet,nicolas poussin,raspail,eluardAu passage, signalons la disparition du cinéma «  Raspail », au 216, qui était très fréquenté dans les années 60 et où étaient présentés de nombreux films d’art et d’essai.

Trois immeubles mitoyens apparaissent au 214. C’est le recteur Paul Appell qui la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux,lavoixdu14e.info,paul appell,edgar quinet,nicolas poussin,raspail,eluardles inaugura en 1924 .Il s’agit de la Maison des Etudiantes. Madame Paul Appell a été présidente de la Société Universitaire des Amis de l’Etudiante. Au 208, le « Café du Gymnase » s’appelait « le Pélican » aux beaux temps des « Montparnos ».

De 1829 à 1877, s’ouvrait au niveau du 206, un vaste terrain consacré au marché aux fourrages, et qui s’étendant dans l’axe de la rue Huyghens, allait jusqu’au boulevard Edgar Quinet. En 1866, le percement du boulevard Saint Marcel dans le 13ème,  fit transférer ici le marché aux bestiaux du boulevard de l’Hôpital. Le 23 septembre 1870, le marché est déplacé à la Villette. En 1875, se tient ici, tous les dimanches, un marché aux chiens. Le 7 juillet 1877, le marché aux fourrages se retrouve à Montrouge, tandis que le marché aux chevaux se dirigera sur les abattoirs de Vaugirard…

Nous pouvons maintenant conclure,  en évoquant un autre aspect de ce secteur, en particulier celui de la rue Huyghens, où la proximité de l’Académie de la Grande Chaumière (rue de la Grande Chaumière), attirait la présence de modèles féminins qui étaient pour la plupart de nationalité italienne. Mais la guerre de 14-18 mit un terme à cette présence, l’ambassade d’Italie ayant exigé leur disparition.

Nous espérons vous avoir intéressé par notre promenade. Il ne tient qu’à vous d’en apprécier le parcours en flânant, promeneur léger mais attentif, inspiré par la nostalgie des ombres du passé et  de celles encore inconnues du futur…

 N.D.L.R..  Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.

01 octobre 2011

En descendant le boulevard (VI)

(Lire la note précédente) Le territoire de la commune de Montrouge s’étendait jusqu’au « Grand Cours »  (actuel bd. du Montparnasse). L’annexion du 1er janvier 1860, sous le Second Empire d’une partie des territoires  des communes suburbaines, entraîna la démolition du mur des Fermiers Généraux. Aussitôt, le boulevard qui nous concerne, vit sa largeur repoussée à 70 mètres. Cette allée plantée d’arbresla voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux, vit alors l’apparition de la fête foraine, dite plus tard «  du Lion de Belfort ». Mais en 1895, on aligna la largeur du boulevard sur celle de la partie nord, plus étroite, à 38m 40. Ainsi, les terrains longeant le cimetière situé plus à l’ouest, furent lotis par la construction d’imposants immeubles  de style haussmanien( N° 234 à 286) et la fête foraine transférée sur le boulevard Saint Jacques tout proche.

(Cliquez sur les images pour arandir) Nous voici à la hauteur de la rue Victor Considérant, tracée sur une partie du cimetière désaffecté      entre 1887 et 1895. V. Considérant était un ami de Raspail. Il fut l’adepte de Fourrier et député «quarante-huitard ». Il fut banni de France de 1849 à 1869.

Puis, en descendant le boulevard en direction des stations de métro Raspail et Vavin, nous rencontrons une série d’immeubles « haussmaniens » au confort « bourgeois ». Au 278, s’installa au début de 1913, la revue mensuelle illustrée : «  les Soirées de Paris » dont le directeur était Guillaume Apollinaire et Jean Cérusse.

la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers générauxAu 276, le sculpteur Derré sculpta en 1905 trois bas-reliefs représentant , l’Amour, la Maternitéla voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers générauxla voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers générauxla voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux et la Mort. L’immeuble sis au 270, à l’angle de la rue V. Schoelcher, a été primé en 1889 pour  l' heureux  accord réalisé entre la  pierre  et  la   brique. Juste à côté, au 268,  la galerie d’art «  Camera Obscura » présente régulièrement des œuvres de peintres et de photographes contemporains.

Puis, à partir du 254, les bâtiments de l’ESA  apparaissent. Il s’agit d’une école d’architecture fondée en 1865 par Emile Trélat, avec l’appui de la princesse  Mathilde et de la Famille impériale. la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers générauxEn 1868, cette école délivrait son premier diplôme. Etablissement libre, son enseignement etait plus technique qu’aux Beaux Arts. Dans la cour de l’école, signalons quelques colonnes  et leurs chapiteaux  provenant du Palais des Tuileries, démoli après l’incendie de la Commune. Sur le même terrain, un batiment verre et métal abrite l'école d'art Camondo et une extension de l'ESA.la voix du 14è,derré,apollinaire,mur des fermiers généraux

Dans un prochain chapitre, nous terminerons notre promenade du boulevard en direction du carrefour Vavin-Montparnasse. (Lire la prochaine et dernière note)

-N.D.L.R. Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.

28 septembre 2011

Montparnasse au temps d'Apollinaire (juin 1914)

apollinaire.jpg(Apollinaire, blessé, dessiné par Picasso) Dans le numéro de Paris-Journal daté de juin 1914, Apollinaire faisait une présentation du quartier Montparnasse, dont nous nous faisons l’écho en diffusant de larges extraits des lignes écrites par le poète :

… «  Montparnasse d’ores et déjà remplace Montmartre. Alpinisme pour alpinisme, c’est toujours la montagne, l’art sur les sommets. Les Rapins ne sont plus à leur aise dans le Montmartre moderne, difficile à gravir, plein de faux artistes, d’industriels fantaisistes et de fumeurs d’opium à la flan.

 A Montparnasse, au contraire , on trouve maintenant de vrais artistes, habillés à l’américaine. Quelques uns d’entre eux se piquent le nez à la coco. Mais, ça ne fait rien, les principes de la plupart des Parnassois ( comme on les appelle pour ne pas les confondre avec les Parnassiens) sont opposés à l’ingestion des paradis artificiels quels  qu’ils soient.

Que voilà un pays agréable où tout ciel est pour l’usage externe du plein air et des terrasses : celle des Lilas où dominent Paul Fort, Charles Guérin, Flandrin, Mme Marval… celle de la Rotonde où l’on voir Kisling, Max Jacob, Rivera, Friesz… celle du Dôme où se tiennent Basler, Goetz, Pascin… Celle du petit Napolitain où se rafraîchissent Chirico, Modigliani… celle enfin du Versailles où reviennent Marquet, Benoni-Auran, etc…

C’est de la région dont les cafés sont les oasis , que « Montparnasse » veut  être l’organe, gazette hebdomadaire où l’art et la littérature trouvent leur compte et que dirige notre ami Paul Husson…

Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki, né le 26 Août 1880 à Rome et mort pour la France le 9 novembre 1918. 

N.D.L.R  Documentation extraite de la Revue N° 21 de la S.H.A. du 14E.     

09 septembre 2011

En remontant le boulevard (II)

(Lire la note précédente) Nous continuons  notre balade sur le  boulevard Raspail, côté des numéros impairs, en direction de Denfert-Rochereau, laissant planer en nos mémoires, le souvenir des jardins de la Grande Chaumière . Ici même, au N° 201, le restaurant le  Rond-Point , modernisé en 1958, était l’héritier du Café Baty. Aujourd’hui, ces établissements ont disparus et ont été remplacés successivement par le  "Bar à  huîtres"  et de nos jours par le  "Restaurant de Haute mer". Apollinaire, disait à propos du café Baty : « c’est le dernier des véritables marchands de vin, quand il se sera retiré, cette profession aura disparu de Paris ; il restera des bistrots, mais le «  chand d’vin » aura vécu.Le patron avait servi, René Benjamin, Apollinaire, Pierre Benoît, Billy, Jean Cocteau, Max Jacob, Giraudoux, Vincent d’Indy… L’enseigne porta un temps celui du restaurant : "La Grande Chaumière" .

paris 14e,raspail,apollinaire,pierre benoît,billy,jean cocteau,max jacob,giraudoux,vincent d’indy

Nous voici maintenant au 207. Pierre Benoît y habita de 1918 à 1923. Au 209, un café appelé autrefois" La Guérite", fut un rendez-vous d’artistes : « le groupe des Caïmans » suivi par le « Groupe de l’échelle » .Aujourd’hui, la Guérite a fait place aux « Fondus de la Raclette ». Plus loin, au 213, une vitrine attire notre attention : « Aventuria », créateur de voyages en direction des USA, du Canada et de l’Afrique Australe.

Le 221 vit le statuaire Hiolle, vers 1880. De son atelier entouré d’arbres, il disait : « C’est rien poétique ici, on entend toujours gueulé les petits oiseaux ».

Au 229, nous remarquons la façade incurvée de l’immeuble qui respectait un très vieil acacia, planté semble-t-il, par Victor Hugo. Mais le vieil arbre a disparu. C’est à cet endroit que s’était installé en 1864, le « Cercle catholique d’ouvriers », dit Cercle Montparnasse, et c’est dans cette salle que fut lancé le 15 juin 1894, la Schola Cantorum, par l’organiste Charles Bordes. Le  premier concert eut lieu le 17 mai 1896 en la salle du cercle Montparnasse, tandis que le 15 octobre fut créé un cours de chant liturgique et de musique religieuse. Nous vous quittons ici pour un prochain rendez-vous sur le boulevard.  (Lire la note suivante)

 -N.D.L.R. Documentation extraite  de la Revue N° 5,  de la S.H.A. du 14e.