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19 avril 2008

Peut-on encore rêver ?

Flâneur impénitent, vous l’êtes. Et vous observez tout : le spectacle de la rue, la vitrine des commerces, les détails d’architecture. Vous aimez Paris, votre quartier, ses rues, son ambiance, et brusquement… vous tombez en arrêt devant l’aspect peu attrayant constaté à propos de l’état de l’avenue du Général Leclerc, plus précisément entre la Porte d’Orléans et la place d’Alésia ( Victor Basch).

Vous êtes agacé pour le moins, parfois à la limite de la colère contenue en constatant que cette artère majeure parisienne, est livrée à toutes sortes de disgrâces d’ordre esthétique, d’où l’harmonie est absente, et que le laisser-aller général  a laissé place à quelques « verrues » de mauvais goût.

Ainsi, vous n’appréciez plus les bazars débordant de fournitures de médiocre qualité, ainsi que les  « fast foods » de restauration où la reine de la frite et son dauphin le sandwich vous font fuir. Vous constatez que la façade de la gare du chemin de fer de Petite Ceinture est aveuglée par un magasin proposant des produits importés de Chine ou d’ailleurs . En face de cette même gare, des bâtiments sont abandonnés et livrés aux tags débiles et aux squatters.

Bref, ces visions vous dépriment et sont complétées par cet aspect irritant que prend l’avenue, à savoir celui d’une autoroute urbaine saturée, que vous n’osez plus traverser, tant les feux rouges ont peu d’effet sur la nervosité et la muflerie des motards et autres «  pétroleuse charrettes » ! Et si vous ajoutez à cela, la saleté chronique et la défonce de certaines parties de trottoir, alors là, vous voyez rouge !

Ne parlons pas de l’abandon et de l’anémie des contenus de certaines jardinières, sortes de radeaux de la Méduse, dérivant sur l’océan hostile  de l’espace réservé aux piétons….

Bref, votre quotidien se transforme insidieusement en un « enfer », au mieux en un « purgatoire » irritants. Vos facultés se décomposent. Votre sang-froid devient de plus en plus chaud…  C’est alors que nous pouvons faire ici un rêve : disposer sur la chaussée de vastes plates-bandes fleuries, implanter des tonnelles et des gloriettes pimpantes, construire cascades et bassins, diffuser des chants d’oiseaux exotiques, repeindre les façades des immeubles et des devantures en bleu ciel tandis que le ciel lui-même subirait  une rénovation en bleu outre-mer !

 Rêvons … Sous les pavés il y a toujours la plage ! Utopie ? Non,  le rêve a parfois l’allure d’une porte ouverte sur la réalité, qui elle, peut être améliorée. Il suffit de le vouloir.

R . Rillot