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22 décembre 2008

La rue du Moulin-vert

 

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Cette rue nous rattache au passé lointain où le territoire du « Petit-Montrouge » était couvert jusqu’au XVIIIe siècle, de nombreux moulins qui drainaient les moissons venant de la Beauce et des territoires de la campagne immédiate. Rappelons que sur notre territoire, il existait la rue du Moulin-de-Beurre qui a disparu lors des travaux de rénovation de Plaisance. Il existe encore aujourd’hui, dans ce même quartier la rue du Moulin-de-la-Vierge…

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La rue du Moulin vert dans sa partie pietonne ou l'outrance écologiste: une rue résidentielle avec potelets, sans commerces , sans voitures, et qui ne conduit pas d'un point à un autre n'est  qu'un désert.
Dès le début du XVIIIe siècle les plans de l’époque montrent la rue du Moulin-vert, partant de la chaussée du Maine, sous le nom de chemin des Bœufs, pour gagner le chemin de Plantes, (l’actuelle rue) ; puis sous le nom de passage de la Chaumière, qui rejoignait le sentier du Terrier-aux-Lapins, notre rue Didot actuelle. On peut remarquer que, dans la seconde partie du tracé défini ci-dessus, on trouve encore un étranglement où de très vieilles maisons indiquent les vestiges caractéristiques de l’ancien passage. Quant à la partie de la rue comprise entre la rue Didot et la rue de Gergovie, celle-ci  ne date que de 1882, bien qu’elle reprenne le tracé d’un petit chemin ou passage antérieur. Dans les années 80 du 19e siècle , a été bâti du côté des numéros impairs, un triple ensemble immobilier assez monumental. On peut signaler également que fut fondé au N° 92, à la veille de la guerre de 1914, la troupe des Eclaireurs de France.

Rêvons un peu : le moulin disparu, fut remplacé par un cabaret qui fut célèbre dans la première moitié du XIX° siècle. Ainsi, le « cœur des villes change plus vite que le cœur des humains »…

R.R. – N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 33 de la S.H.A. du 14e.

23 juillet 2008

Mon quartier, l'été

 On dit : « Prendre ses quartiers », mais les quartiers de Paris sont-ils à prendre ? Le mien, le vôtre, sans doute plus que les autres, est une vieille connaissance, puisque depuis mon enfance, j’y traîne mes guêtres.

 

Mon quartier, je me le suis approprié en cultivant la patiente flânerie du promeneur. Une présence ressuscite, un parfum s’exhale, comme à travers de vieilles photos oubliées.

 

Le 14 juillet est passé. Ses fusées, se sont éteintes, ou se sont échouées sur les balcons peuplés de quelques curieux. La deuxième quinzaine du mois laisse déjà filtrer les effluves presque fanés d’un été qui ose à peine ouvrir ses fenêtres sur le large : le plein soleil des plages, le ciel de l’océan voué au bleu outremer, le bleu consacré à la nonchalance des cocotiers, coiffés avec le peigne invisible des alizés !

 

Certes, le Petit-Montrouge n’est pas Copacabana, et la place de l’église (Victor Basch pour les modernes) a perdu à tout jamais de son charme désuet, celui d’une place d’un ancien village. Elle le fut cependant, il y a bien longtemps… Alors, lorsque l’imaginaire va bon train, les images renaissent de leurs cendres.

 

Tenez, après la Libération, et les années 45-47, on dansait sur la place. Il y avait même un kiosque à musique. Mais cela n’a pas duré longtemps…

Vite, on est passé à des choses plus sérieuses. « Circulez, il n’y a plus rien à voir ». Les chars à pétrole avaient remplacé les charrettes à traction animale, et le kiosque et la musique sont partis en fumée. La place est devenue un carrefour où s’affrontent les destriers motorisés, pressés d’atteindre l’autoroute du soleil à la porte d’Orléans!

Mais aujourd’hui, où le pétrole se fait rare et cher, peut-être verra-t-on un retour en arrière se faire jour ? Sait-on jamais…

Cependant le charme de mon quartier n’a pas complètement disparu. Qui sait fouiner avec la rigueur d’un orfèvre, découvrira à son insu de petits trésors, qui pour l’œil attentif apparaîtront comme de secrètes merveilles.

 

Tenez ! Passage Annibal, vous pourrez glisser vos doigts sur la margelle d’un vieux puits, à demi masqué par le mur d’une maison. Le silence et l’étroitesse du passage Joanès vous feront dériver le long des rives escarpées d’un Verdon miniature… Quant à la porte de Vanves, vous y rencontrerez l’ombre tranquille du douanier Rousseau, glisser entre les rails du tramway. Le gabelou naïf vous proposera un voyage extraordinaire au sein de la jungle urbaine, peuplée de lions pacifiques et de végétaux fantastiques. Et encore, pourquoi prendre l’avion pour visiter la Grèce, alors que la rue des Thermopyles vous offre l’opportunité d’y séjourner à moindres frais ?

 

Non, le Petit-Montrouge n’est pas le désert que de mauvaises langues tentent de faire croire. Et si la chaleur vous incommode, allongez le pas en direction de la Maison du fontainier, jouxtant rue Cassini, les lunettes astronomiques de l’Observatoire. Là, une atmosphère rafraîchissante, laissée sur les voûtes séculaires, vous rappellera qu’ici, l’aqueduc Médicis avait son terminus et qu’il était le digne héritier du gallo-romain. Un voyage dans le temps, lorsque Paris était encore à la campagne.

 

Alors, en attendant septembre et la douloureuse rentrée, récoltez le bon air en faisant une belle promenade par les rues et les avenues, par les bois et les bosquets, allais-je dire, mais le Parc Montsouris n’en est-il pas le modèle réduit ? Soyez ce promeneur éveillé, attentif. Prenez au Petit Montrouge vos quartiers d’été pour en déguster l’insolite, et cela sans modération.

R.Rillot