09 mars 2015
Le Gaumont Alesia en plein chantier de rénovation
Le Gaumont d'Alesia, en plein travaux de réaménagement devrait devenir « un beau cinéma festif et convivial, à la façade majestueuse, un peu comme avant, quand on allait voir un spectacle », estime Manuelle Gautrand, son architecte (qui a réalisé entre autres le showroom Citroën des Champs-Elysées et la transformation de la Gaîté Lyrique) et qui est chargée du projet de rénovation. (photo A.Constans)
Après les travaux de démolition, le chantier de construction a démarré. L'ensemble comprendra 7 salles de 95 à 438 sièges, sur le terrain qui donne à la fois sur l'avenue du Général Leclerc et sur la rue d'Alésia. Sa façade sera équipée de milliers de LED, qui, espérons le, ne le feront pas ressembler à ce qu'est devenu Pigalle par endroits. Ci-dessous, une simulation de sa future façade de nuit en image de synthèse. (Cliquer pour agrandir)
En janvier 2010, la société Pathé, propriétaire des lieux a acquis quatre salles du circuit Rytmann à Montparnasse et à Alésia : le Miramar, le Montparnos, le Bienvenüe Montparnasse et le Mistral. Au total, dans le 14e, 31 salles et 5.605 places, ce qui a fait évoquer à certains le risque d'abus de situation dominante.
A.C.
10:16 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaumont, alesia, cinema, mistral, led | Facebook | | Imprimer |
26 octobre 2008
Le cinéma "le Mistral", ou les avatars d'un lieu
Le 70 de l’avenue du général Leclerc, où se situe le cinéma « le Mistral » est un lieu paradoxal. En effet, ici même, en 1840, existait une chapelle construite par l’abbé Châtel, qui fonda une église dissidente, intitulée : Eglise Catholique française, créée en 1832, 59 rue du Faubourg Saint Martin.
Pour comprendre la naissance de cette église, il faut se placer à l’époque romantique où souffle un vent de liberté apporté par les Trois Glorieuses. Ainsi, un courant libéral et gallican s’opposait à la toute puissance de Rome. L’influence de Lamennais et de Lacordaire entrent dans cette prise de conscience, en voulant apporter des réformes inspirées par les écrits fondateurs du christianisme.
Passons sur les déviances et la modernisation amorcée du culte catholique que voulait établir l’abbé Châtel (1795-1857). Une réaction de l’église officielle intervient : la chapelle du Faubourg Saint Martin est fermée en 1842. Il en est de même de la chapelle du 70 avenue d’Orléans, fermée et vendue par décision de justice à un charron puis à un marchand de grains. En 1869, le propriétaire est un grainetier et à la fin du siècle, la même activité y est encore signalée.
C’est au début du 20ème siècle que le bâtiment fait place à un théâtre… En 1902, une transformation totale des lieux s’ouvre sur une salle de 450 places. Le directeur, Paul Didier, avait débuté dans l’emploi de second comique, en province, et avait été engagé aux Folies Dramatiques, puis aux Variétés. Il joue ainsi, dans les « Cloches de Corneville ». Ayant épousé l’actrice Jane May, il est successivement pensionnaire du Gymnase, du Vaudeville et du Palais Royal. Paul Didier et sa femme ont, durant quelques années, dirigé de nombreuses tournées en province avant de se consacrer au Théâtre de Montrouge qui prend le nom de « Fantaisies de Montrouge ». Delphine, la fille du couple sera souvent la vedette de ce même théâtre.
Pour l’exemple, citons le nom de diverses pièces jouées durant la saison 1902 : Tailleur pour dames de Feydeau, un Caprice de Musset, le Chapeau de paille d’Italie de Labiche. En 1903 : Madame Sans-Gêne de Sardou, Monsieur Alphonse de Dumas, Tricoche et Cacolet de Meilhac et Halévy, la petite Fadette de Sand, les Enfants d’Edouard de Delavigne , etc…etc… Paradoxalement, les auteurs de l’époque ne sont guère mis à l’honneur : Jules Renard, Porto-Riche, Henri Becque. Le répertoire semble un peu poussif quant aux choix retenu des pièces. Un certain essoufflement apparaît, et en mai 1905, Jane May se retirera progressivement, se consacrant uniquement au professorat à partir de 1910.
Une nouvelle direction prendra le relais à partir de 1906. Des perspectives s’ouvrent à d’autres directeurs, à d’autres gens de théâtre… ( à suivre - lire la suite).
N.D.L.R Documentation extraite du N° 45 de la S.H.A du 14°
R.Rillot -
11:00 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mistral, cinémas de quartier, théâtre de quartier, fantaisies de montrouge, paris 14, histoire | Facebook | | Imprimer |