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10 août 2009

De la Croix des Sages au puits salé

 

Un lieu-dit, c'est, exprimé par un mot ou plus généralement un groupe de mots, un souvenir qui se perpétue, un parfum du passé qui persiste, la survivance poétique de décors ou d'êtres disparus. C'est un peu une main tendue par les générations mortes aux générations vives, une formule à la fois évocatoire et invocatoire

Dans l'essai d'inventaire de ce qui subsiste de notre patrimoine en appellation de lieux-dits dans le 14ème, nous avons commencé par un sujet demeuré populaire : les moulins.

Nous restons dans le voisinage des moulins pour examiner, du haut du clocher de Saint Pierre de Montrouge, un véritable nid de lieux-dits : nous sommes ici à celui des "Quatre Chemins", appellation qui désignait le carrefour de la route d'Orléans avec ses deux bras Nord et Sud ; de la Chaussée du Maine, ouverte par le duc du Maine, fils naturel de Louis XIV, pour se rendre à son château de Sceaux , et de la route de Chartres, dite aussi de Chevreuse. C'est la grande rocade de la rue d'Alésia qui est venue, sous le Second Empire, ajouter ses deux bras Est et Ouest au carrefour initial.

Mais un nom beaucoup plus ancien avait été celui du lieu-dit la "Croix des Sages". Celle-ci était implantée, pense-t-on, là où se trouve le parvis de notre église Saint Pierre du Petit-Montrouge, et il y a probabilité qu'il s'agissait de celle qui fut rompue là en Nivôse An II.

Deux puits, de dates très anciennes, se trouvaient non loin de là, et leurs noms restèrent longtemps attachés au lieu de leur situation après leur suppression : c'étaient le "Puits rouge" et le "Puits salé". Le nom du premier était à l'origine celui d'un estaminet de rouliers ; il était situé à la jonction de l'avenue du Général Leclerc et de l'avenue Jean Moulin *. Son nom fut repris par divers commerces avant de disparaître, après avoir été mentionné au cadastre. La couleur rouge était certainement une allusion à la terre du sol montrougien, comme le démontrent tous les travaux entrepris sous nos trottoirs. Quant au "Puits salé", il se trouvait de l'autre côté de l'avenue du Général Leclerc, immédiatement après l'église Saint Pierre. Il était situé au fond d'une courte impasse dite : "Rue du puits salé", donnant accès au magasin de fers d'une grande quincaillerie. Comblé dans ses profondeurs, il devait, dit-on, son nom au salpêtre revêtant ses parois.

R.-L. C

 

 

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