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08 février 2008

Cine-ma différence

Dimanche 10 février à 11 heures 

2d378c48be14c9336da881c450fde1f2.jpgLes Trois Brigands

de Hayo Freitag
Film d'animation d'après le conte de Tomi Ungerer, durée 1h20

au Cinéma Majestic Passy
18 rue de Passy, Paris 16ème (Métro Passy).  Tarif unique : 4 euros

La salle ne peut accueillir plus de deux personnes en fauteuil : si vous ne pouvez vous transférer, merci de réserver.

Ciné-ma différence  Site : http://www.cinemadifference.com

Courriel : contact@cinemadifference.com
Tél. : 06 24 78 57 25

 

04 février 2008

La Voix-ci , la Voix-là

Ciné-club des Conseils de quartier Pernety et Portes de Vanves: Mercredi 6 février 2008  à 20h: "Amarcord" (Fellini - 1973)

Atelier de dessin manga pour les jeunes de 8-14 ans.

Découvrir le monde: conférences au cinéma Gaumont Alésia

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25 janvier 2008

" Va, vis et deviens" de Radu Mihaileanu

Ce film ouvre le festival de la charité à Saint Pierre de Montrouge, le dimanche 27 janvier à 14h au centre Alésia-jeunes. La projection est gratuite et gracieusement autorisée par "Les films du losange". Le réalisateur, Radu Mihaileanu, sera présent pour le débat qui est organisé ensuite.

Fin 1984 début 1985, une grande opération est menée à l'initiative d'Israël et des Etats-Unis, consistant à emmener des milliers de Juifs Ethiopiens, les Falashas, vers la Terre Sainte, via des camps de réfugiés du Soudan. Parmi eux, un jeune garçon que sa mère catholique force à se faire passer pour juif afin de le sauver de la famine et de la mort. Arrivé en Israël, Schlomo, est adopté par une famille française séfarade de Tel-Aviv et grandit avec l'obsession de retrouver sa mère, restée dans le camp de réfugiés. Celui-ci va devoir s'intégrer, en mentant sur ses origines.

Ce beau film pose les problèmes entraînés par l’immigration : le déracinement, Schlomo ne se sent pas vraiment chez lui dans ce nouveau pays. Le problème d’identité : l’enfant exilé, malgré l’amour que lui donne sa famille adoptive, ne veut pas renier ses origines. Il tente de s’intégrer mais va rencontrer le racisme, l’intolérance religieuse, les haines politiques …

C’est surtout un film magnifique sur l’amour : celui qu’il reçoit de sa mère, de sa famille adoptive, et l’amour filial qui donne la force à l’enfant de se construire … Tout cela est exprimé grâce au jeu émouvant des acteurs et à la splendeur des photos.

C’est une excellente introduction aux thèmes de réflexion et d’échanges des journées à venir.

Monique Garrigue-Viney


La séance se déroulera le dimanche 27 janvier à 14 h à 18h (film 2h20 puis débat) au centre Alésia Jeunes, 16 rue du Moulin Vert. Les  places sont  limitées : La réservation est conseillée auprès du centre paroissial, 9 passage Rimbaut. Tel : 01 43 95 41 00 (lundi au vendredi  de 9h à 12h /14h à 18h- samedi 10h à 12h)

Pendant le film, il y aura une garderie et des animations pour les plus jeunes. (3 à 12 ans)

23 janvier 2008

Le Renard et l'Enfant de Luc jacquet

Un renard, une enfant. Une histoire simple où l’amitié, la tendresse, se rencontrent pour former un couple. Découverte de l’autre. Négation de la peur. Noces de la poésie des paysages avec l’insolite d’une aventure improbable mais cependant bien réelle. Aventure du regard aussi. Celle de l’enfant qui s’étonne, découvre, et s’engage vers ce qui est différent de lui-même. Expérience de l’altérité, de cette empathie vers le vivant, vers son semblable. L’enfant ose, l’animal accepte une relation hors norme. L’enfant s’aventure et la nature lui tend la main dans une sorte d’initiation toute naturelle, quasi cosmique. La chrysalide se déchire peu à peu à travers un chant splendide d’images transcendant le réel, le métamorphosant dans une symphonie éblouissante où la poésie a le dernier mot.

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Voici un film où la beauté se révèle, se dénude sous le boisseau d’une histoire simple, attachante, même si la mort du renard vient ternir in fine le conte, où tout est faux et vrai à la fois mais toujours émouvant, révélateur d’une traversée initiatique, celle que nous dévoile à merveille le miroir de la vie.

Luc Jacquet, par une succession de plans sophistiqués,  offre au spectateur une panoplie d’images merveilleuses pleines de sensibilité qui nous ouvrent la fenêtre d’une poésie où la nature nous confie ses mystères.

R.Rillot 

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14 novembre 2007

Persépolis

6b9c7c5920977adaa024cd55fdfc27cc.jpgC'est le titre d'un recueil d'albums de bande dessinée et d'un film d'animation réalisé par l'auteur, Marjane Satrapi, et par Vincent Paronnaud.
Cette oeuvre retrace avec humour l'enfance et l'adolescence de Marjane Satrapi de 1979 à 1994, date de son départ en France.

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Ce récit évoque le quotidien d'une jeune iranienne issue d'une famille privilégiée dans un contexte très particulier : la révolution islamique, le durcissement du régime, la répression contre les opposants, la guerre contre l'Irak....Viennent ensuite son adolescence en Autriche, puis sa vie d'étudiante et de femme à son retour en Iran.

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Tous ces événements sont présentés du point de vue de l'enfant puis de la jeune fille, ce qui permet un ton décalé et un humour caustique sous une apparente naïveté. C'est une critique virulente des excès du régime islamique avec sa morale contraignante et hypocrite, les emprisonnements arbitraires, les exactions,  mais aussi du régime antérieur du Chah. Les conséquences dramatiques sur le peule iranien de la guerre avec l'Irak sont mentionnées(bombardements, difficultés au quotidien...) Marjane Satrapi dresse un portait au vitriol des tares de la civilisation occidentale individualisme égoïste, désespérance des jeunes, drogue...

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Le film est très beau, la BD a , à mon avis, un graphisme un peu dur. Mais je vous conseille les deux :le film , primé au festival de Cannes, est encore à l'affiche des salles d'art et d'essai .

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L'album se trouve en librairie, il édité par l'Association , collection Ciboulette. 

«Avis aux lecteurs qui ne sont pas amateurs de BD : il vous faudra un temps d'adaptation car les nuances d'un style littéraire manquent, mais peu à peu vous vous laisserez prendre par l'intérêt du scénario qui fait redécouvrir tout un pan de l'histoire iranienne.»

Monique Garrigue

08 novembre 2007

Mon frère est fils unique

64f605c6b9a74acdca9d5fff94b8608c.jpgFilm italien de Daniele Luchetti qui décrit l'adolescence et les engagements politiques d'Accio, teigneux idéaliste, en révolte constante dans l'Italie des années 60-70. Accio fait d'abord un séjour au séminaire puis s'engage aux côtés des Facistes pour s'opposer aux idées communistes de son frère aîné, Manrico. Celui-ci a tout ce qu'Accio n'a pas : la beauté, le charisme, l'amour  de ses parents et surtout celui de la belle Francesca dont il est lui-même tombé  éperdument amoureux.
Les rapports entre les deux frères oscillant entre admiration, jalousie, rivalité, et tendresse sont dépeints avec finesse et drôlerie. L'itinéraire de cet ado toujours en colère, mal dans sa peau, en constante recherche d'un idéal, permet d'évoquer avec beaucoup d'humour les tribulations idéologiques de l'Italie et de l'Europe occidentale dans les années 60-70.

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Les  Italiens savent à merveille revisiter leur histoire en l'incarnant dans des personnages fragiles et attachants en l'associant au destin d'une famille.
Le spectateur revit avec beaucoup d'intérêt cette période de grande agitation idéologique: il rit et s'émeut car le ton va de la farce au drame. L'excellente interprétation met en relief les sentiments de chacun des personnages avec beaucoup de justesse.
On peut voir actuellement ce film dans les cinémas d'art et d'essai .
                                                                                                                                                                                      M.G.

03 mai 2007

Ciné-ma différence

Cinéma différence : On s'y retrouve en famille
Dimanche 6 mai à 11 heures

au Cinéma Majestic Passy
18 rue de Passy, Paris 16ème
Métro Passy / Parking en face du cinéma
Entrée 4 €
 

Demandez la permission aux enfants !
Film de Eric Civanyan (2007), durée 1h 35
avec notre marraine : Sandrine Bonnaire, Pascal Légitimus, Anne Parillaud

Enfants rois et parents rebelles, une comédie tout public pour rire en famille 

Infos et programmes sur le site Internet : www.cinemadifference.com ou au 06 24 78 57 25.
La séance suivante aura lieu samedi 26 mai à 11h à l'Entrepôt (14ème)

Attention : pas de séance en juin au Majestic : Ciné-ma différence est invité au Festival de Cabourg !
 

L'Apaema organise des séances bimensuelles de cinéma ouvertes à tous mais destinées en priorité à des enfants, des jeunes ou des adultes handicapés mentaux, autistes ou polyhandicapés. L'objectif est de "profiter comme tout le monde de la possibilité d'aller à une séance de cinéma dans sa ville avec son enfant/ son parent [et] pouvoir exprimer son plaisir, son intérêt, son inquiétude, son ennui, par des mouvements, des paroles, des bruits... sans déclencher regards furibonds et remarques désagréables", et de se familiariser avec le cadre et les usages d'une salle de spectacle.
 

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28 mars 2007

Ensemble, c'est tout, un film de Claude Berri

medium_ensemblectout1.jpgSans en avoir l'air, ce film plein de gaîté et de fraîcheur, nous dévoile toutes les difficultés survenues entre quatre personnages que les hasards de la vie ont fait se rencontrer. Partager une vie commune, vivre ensemble, cela n'est pas une sinécure, tant les caractères et les tempéraments peuvent s'affronter dans la vie quotidienne. Mais ce film nous dévoile aussi toute la tendresse et la générosité qui sont cachées en chacun de nous, et qui au fil de l'histoire se révèlent à maintes reprises.

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Audrey Tautou y est particulièrement touchante par son naturel presque enfantin, sa gentillesse et sa fraîcheur innées. Guillaume Canet se forge une identité plus abrupte et contemporaine mais il camoufle à peine une sensibilité à fleur de peau. Quant à Laurent Stocker, très "vieille France", il est l'élément plein de fantaisie décalée qui donne à ses rapports avec autrui une coloration "lunaire" et irréelle. Françoise Bertin est l'aïeule qui nous offre un visage plein de bonté, de nostalgie et d'abandon face à la sollicitude aimante de son petit-fils, et ceci en dépit d'une solitude assumée.

Un film qui pose sur les sentiments humains des couleurs rafraîchissantes et printanières.
                                                                                                                                                           R.R.

12 mars 2007

ODETTE TOULEMONDE Film d’Eric-Emmanuel Schmitt

Critique à deux voix!

(Pour)

medium_toulemonde1.jpgOui, j'ai aimé ce film! Il dépeint une famille pas si démodée que ça : un logement étroit pour 3, 4, voire 5 personnes, la mère, géniale Catherine Frot a un petit boulot de vendeuse, complété par un travail  ''à la pièce'' fait régulièrement tous les soirs, (agencer des plumes pour des spectacles de cabaret), une fille sans charme, très mal dans sa peau, et un fils, coiffeur à l’heureux caractère, mais qui amène chaque jour un nouveau garçon dans son lit ...La mère donne le ton car elle est fantaisiste, philosophe, sensible, courageuse...On s'attache à cette femme qui décolle de la vie quotidienne au bas mot, qui s'enthousiasme pour des romans, qui chante et danse tout en faisant ses tâches pourtant peu gratifiantes dans cet appartement minuscule. Oui, ce film est à la gloire des femmes seules qui doivent assumer leurs enfants tout en travaillant. Arrive dans sa vie le ténébreux écrivain (Albert Dupontel) de ses romans chéris...mais il ne fait pas le poids à côté d'elle. Cette actrice joue décidément très juste et a beaucoup d'humour, on rit ! Je ne nie pas qu'il y ait quelques clichés...mais tout compte fait, c'est assez normal de s'envoler dans la nuit sur un croissant de lune, avec un amoureux...

B.B. 

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(Contre)

Ce sont plutôt de bonnes choses qui restent de cette femme romanesque qu'est Odette. Sauf que c'est Catherine Frot et que l'on ne croit pas vraiment à son côté inculture de midinette. Alors bien sûr, en fleur bleue amoureuse de son auteur préféré, elle est merveilleuse mais c'est encore un rôle de composition. On pense à la sœur provinciale des  « Sœurs ennemies », à la femme décidée de « Mon petit doigt m‘a dit » et on n‘y croit pas énormément à la femme heureuse d'un rien, qui chante et danse en écoutant des disques de Joséphine Baker, c'est un peu trop rétro. Comment s’identifier à ce personnage équilibré et inébranlable (voir sa réaction très distancée face à la femme battue). Sa vie n’est pas facile pourtant entre le nouveau copain de son fils homosexuel et l’ancien copain de sa fille, toujours affalé devant la télé; mais pour elle, tout va bien. En fait, Odette n’a rien à voir avec vous et moi, c’est une sainte. D’ailleurs, tous les jours, dans ses déplacements invariables, elle fait la rencontre de Jésus. Pas étonnée du tout, elle lui lance à chaque fois un affectueux « ça va Jésus »? Le pauvre Jésus semble en mauvaise passe…

Et lorsqu’elle voit l’homme qu’elle aime repartir vers son foyer et que son cœur lâche, elle s’allonge près de Jésus agonisant. On eût aimé que le film s’arrêtât là, mais un réalisateur incapable de résister à la bluette la fait ressusciter et convoler? Pour le coup, on y croit moins ! On peut trouver la fin lourde et convenue. Dommage.

M-J.C.

31 janvier 2007

« Je vais bien, ne t’en fais pas » de Philippe Lioret

medium_18649422.jpgDans la sélection des nominations pour l’attribution des Césars, ce film est particulièrement émouvant. Vous pouvez encore le voir dans les cinémas d’art et d’essai tels que le Denfert ou l’Entrepôt.

Lili (18ans) revient de vacances. Elle s’inquiète de l’absence de son frère jumeau, Loïc, ses parents lui répondent de manière très évasive. Elle apprend seulement qu’il est parti à la suite d’une dispute avec son père. Commence l’attente de plus en plus désespérée de Lili qui se laisse mourir jusqu’au moment où elle reçoit un mot de lui qui la tire de sa dépression. Elle quitte le domicile de ses parents où l’ambiance est de plus en plus lourde et triste. Elle devient caissière et part à la recherche de Loïc pendant les week-ends.

Le film décrit avec une très grande justesse cette quête angoissée, et l’inertie apparente des parents dont on découvre peu à peu la souffrance insurmontable et l’impuissance totale à expliquer la situation à leur fille et à lui apporter le soutien qu’elle attend d’eux.

Les relations entre les parents et les enfants, au moment où ceux-ci deviennent adultes et où l’amour qu’ils éprouvent les uns pour les autres n’arrive plus à se dire, sont admirablement rendues grâce à une mise en scène dépouillée et au jeu des acteurs toujours retenu : un regard, un dos plus voûté  de Kad Mérad expriment sa solitude, sa culpabilité. Isabelle Renauld incarne parfaitement, la mère, totalement déchirée. Mélanie Laurent, Lili, est tout à la fois charmante et émouvante, elle passe de la révolte au désespoir avec une grande sincérité. Toutefois le scénario, bâti à partir d’un roman d’Olivier Adam, comporte des invraisemblances gênantes qui affaiblissent un peu cette description si fine et attachante d’une famille en plein désarroi.

Monique Garrigue

28 janvier 2007

Le grand silence: interview du réalisateur

La Voix vous a récemment présente le film Le Grand Silence, tourné à la Grande Chartreuse par Philip Gröning, seul cameraman, sans éclairage artificiel, sans équipe technique et en respectant l'obligation de silence.Philip Gröning est allemand mais s'exprime en français.

Le site internet des jeunes chrétiens inXL6 a réalisé une interview du réalisateur, qui apporte un grand éclairage à son oeuvre. Interview que vous pouvez lire en cliquant sur le lien suivant: Interview de PH.Gröning

16 novembre 2006

Désaccord parfait

Une comédie sentimentale

medium_desaccord.jpgL'humour anglais  joint à celui de l'esprit français, donne à ce film une tonalité particulière. Lorsque Alice d'Abanville (Charlotte Rampling) doit remettre au cinéaste Louis Ruinart (Jean Rochefort) le "Batar" d'honneur pour son œuvre, on entre tout de suite dans un univers où fleurissent les petites phrases assassines, les rancoeurs en tout genre, les répliques vachardes accompagnées de banderilles bien placées.

Autrefois, Alice et Louis ont vécu une grande passion, voici de cela trente ans. Puis ils se sont séparés. Aujourd'hui, les règlements de compte alimentent l'acidité de leurs propos, et montrent que les plaies du passé ne sont pas toutes refermées. Mais au delà de ce nouveau face à face, les sources de la tendresse ne sont pas taries. Gestes et paroles révèlent l'âme de chaque personnalité dans une possible et probable réconciliation qui serait à venir, mais qui pour l'instant est bien fragile et aléatoire. A ce stade, le film semble vouloir donner raison à un certain, sinon désenchantement, du moins détachement de chacun, face à l'ambivalence des sentiments.

Dès  le début, un cocktail savoureux et décalé se met alors en place, illustrant les situations, où la fantaisie, le burlesque l'emportent sur le comique convenu ; cocktail soutenu par l'ironie et les sarcasmes d'Alice dont l'image s'oppose à celle de Louis, celle-ci un brin surréaliste, déjantée, en un mot poétique.

Le spectateur retrouvera ici, tant dans les dialogues que dans les situations, le schéma traditionnel de la comédie sentimentale, celle à laquelle nos parents, nos grands-parents adhéraient sans réserve. A vous d'en évaluer le juste équilibre.

On pourra regretter cependant qu'Antoine de Caunes n'ait pas cru devoir prolonger au delà des premières scènes le rythme tonique des premières images, et rendre ainsi les séquences suivantes plus dynamiques. Par moment, on s'assoupit… Dommage.

R. R.

06 novembre 2006

The Queen, ou la fragilité du pouvoir

medium_the_queen.jpgLa mort accidentelle de Lady Diana, survenue le 31 août 1997, et qui bouleversa autant le peuple anglais que de nombreux admirateurs dans le monde entier, a permis à Stephen Frears de montrer avec délicatesse et beaucoup de tact, que derrière le "mur" du pouvoir, l'être humain, qu'il soit Reine d'Angleterre ou Président d'une nation, peut être, face à la raison d'Etat, sujet aux atermoiements, aux hésitations dans les décisions à prendre, et cela devant une opinion publique, plus encline à exprimer ses émotions immédiates, qu'à privilégier les impératifs de la raison.

L'enjeu est ici autant sentimental que politique, car la monarchie britannique, lors de cet événement improbable, a failli perdre sa crédibilité. Elisabeth II, interprétée d'une manière géniale par Helen Mirren, est au centre d'un conflit à la fois d'ordre privé et politique, où Tony Blair joue finement sa carrière.

L'émotion est toujours présente dans ce film. Partagée entre les conventions d'une éducation rigide, passéiste et les élans du cœur, Elisabeth finira par accepter d'aller au devant de ses sujets afin de partager avec eux, leur chagrin et ainsi retrouver in fine, auprès de la nation britannique le prestige d'une monarchie malmenée dans ses fondements.

Ce film est une belle réalisation qui oriente notre réflexion sur les réalités du pouvoir, ses faiblesses, ses incertitudes, mais aussi sur le charisme d'une reine désireuse de retrouver l'affection de son peuple.



                                                                                                                                                          R. Rillot

 

21 octobre 2006

Cinéma: le Diable s'habille en Prada

medium_18668316.jpgExperte dans l’art de distiller les pires horreurs sans jamais élever la voix, elle instaure un tel climat, que nul parmi les subordonnés qu’elle martyrise n’ose avoir l’idée qu’il serait peut-être plus heureux ailleurs. Mieux encore : tous sont persuadés de vivre dans cet enfer velouté les meilleurs moments de leur carrière professionnelle. C’est là tout l’art du diable, surtout vêtu de Prada, et arborant le physique angélique de Meryl Streep, actrice magique s’il en est.

Dans cet univers si admirablement calibré, surgit soudain une jeune apprentie journaliste au sourire innocent, qui porte des vêtements achetés en solde et n’a jamais ouvert Runway de sa vie. L’insolente brigue le poste d’assistante, et en est encore à croire que sa valeur personnelle va lui ouvrir des portes.

Or, le démon, qui dans son arrogance n’aime pas être défié, va s’employer à la dévorer toute crue, de son pull-over à son petit ami. Il n’y arrivera pas entièrement, car Miranda, qui l’incarne, se révèle malencontreusement humaine. Et c’est là d’ailleurs que le film achoppe. Dès lors que l’on quitte le registre fantasmatique, il cesse de séduire, et Miranda perd tout attrait, pour devenir une minable qui court après le pouvoir. Finalement, la satire égare beaucoup de sa virulence au fur et à mesure que s’écoule le récit. Quant à la description de l’univers de la mode, elle sent un peu trop la complaisance.

Reste la composition de Meryl Streep, à qui l’ingénue Anne Hathaway renvoie fort joliment la balle. Suave et glacée, discrètement corruptrice – surveillez ses expressions dans la scène de la voiture – la comédienne déroule dans ce rôle tous les fastes de son talent. Une mention aussi pour Emily Blunt, peste attachante et victime rageuse.

Un film de David Frankel, avec Meryl Streep, Anne Hathaway, Emily Blunt.

Josée Cathala

05 octobre 2006

" Le vent se lève " de Ken Loach, palme d'or 2006

medium_18649233.jpgAu cours de la première guerre mondiale, un traité est signé dans l'urgence entre le nouveau gouvernement irlandais et le roi d'Angleterre. Ce traité maintient le pouvoir anglais en Irlande du Nord. Une partie des combatants de la jeune république acceptent le traité et doit se retourner contre ceux de leurs frères d'armes passés à la lutte armée clandestine pour la libération totale du pays. Un film âpre et fort qui joue de situations extrêmes voire inhumaines pour le salut supérieur du groupe. L'individu lui est sacrifié. La politique telle qu'on ne la connaît plus en Europe! Les scènes de violence truffent ce film pour le situer dans la vérité de ce que fut le combat et ce qu'était la barbarie de l'occupant anglais . L'actualité nous rappelle que la guerre est toujours laide et sale. Ames sensibles s'abstenir.

Marie-Josée Carita

30 septembre 2006

Cinéma: Little Miss Sunshine, l'heure de vérité!

Si vous désespérez d'arriver  à guérir de votre ras le bol de films et séries américaines, avec violences, machoires crispées et dialogues stéréotypés, vous pouvez peut-être essayer la méthode du contre-feu. Vous savez, on allume un feu en avant du feu qui progresse, et l'incendie s'arrête, faute de combustible, parce qu'il rencontre du terrain déjà brûlé. Pour ça, allez donc voir un autre film américain, My little shunshine.Vous y rencontrerez une autre Amérique, celle de l'intérieur, Albuquerque en l'occurence, qui vit comme elle peut, comme nous. Une famille américaine, à commencer par la mère (Toni Collette) medium_toni_collette.jpgqui soutient tout, son mari pas très futé, inventeur d'une méthode de réussite imparable mais dont personne ne veut, son beau-père cocaïnomane, gueulard et anar, son fils retranché dans son silence et enfin sa fille d'une dizaine d'années, la seule qui croit dans la fameuse méthode et veut gagner avec un prix de danse et beauté en Californie, little miss Shunshine. Et lui tombe dessus son frère gay, plaqué et suicidaire, spécialiste de Proust. Tout ce beau monde, s'empile dans le tas de ferraille qui fait office de véhicule familial, et traverse le désert pour aller au concours. Après beaucoup de péripéties, ils y parviennent, et y trouvent une effrayante et débile caricature de l'Amérique qui gagne. Et là, en plus du fossé qui les sépare de cette Amérique, ils héritent du testament du grand-père en forme de règlement de compte avec la civilisation américaine, révèlé  par sa chère petite fille à son insu.

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Ce portrait au vitriol, signé Jonathan Dayton et Valerie Faris, est supposé basé sur un rythme soutenu et  un enchainement de gags, mais il manque un peu de souffle. Néanmoins, il est assez jubilatoire et on y rit volontiers. Les comédiens, Toni Collette (la mère), Grag Kinnear (le pére), Steve Carelle et la petite Abigail Breslin s'en tirent bien et forment un ensemble cohérent et efficace.
A.C.

25 septembre 2006

cinéma: Quand j’étais chanteur : hommage à la roucoule


medium_18654301.jpg Dans un dancing provincial, au pied des volcans auvergnats, un chanteur de bal cinquantenaire pousse la romance en regardant les couples se faire et se défaire. Un soir, apparaît une jeune femme déboussolée, qui entre dans sa vie. D’un point de départ assez courant dans la fiction cinématographique - la rencontre improbable - Xavier Giannoli a tiré un très joli film, à la fois euphorisant et mélancolique. Il creuse dans l’âme des deux protagonistes sans aller trop loin, sans tout révéler. Il leur laisse - et c’est très bien ainsi - une part de secret, procédant par suggestions et par ellipses.
  Avec la même tendresse sans mièvrerie, qu’il accorde à ses personnages, le réalisateur décrit un univers d’orchestres de province, de chanteurs qui se produisent dans les fêtes et les restaurants, d’artistes qui font tranquillement leur métier, sans se soucier d’être vus à Star Academy. Les chansons sentimentales qui rythment le film - il ne faut surtout pas rater le générique de fin, soit dit en passant - instaurent un climat particulier, à mi-chemin entre l’émotion et la jovialité.

medium_18612475_vign.jpg Face à Cécile de France, toute en retenue et en finesse, Depardieu (qui chante soi-même les rengaines nostalgiques formant le répertoire de son personnage) est splendide : un vrai festival, qui n’exclut pourtant ni la pudeur, ni l’humanité.

Un film de Xavier Giannoli, avec Gérard Depardieu et Cécile de France.

Josée Cathala 

16 juillet 2006

VOLVER de Pedro Amodovar

 

 Dans l'Espagne d'aujourd'hui, deux soeurs, peut-être trois, font l'expérience de la solidarité féminine face à l'irresponsabilité des hommes.

 

C'est au sein de la famille qu'Almodovar situe son dernier film primé au festival de Cannes2006 pour ses merveilleuses interprètes féminines :trois générations de femmes au caractère affirmé et prêtes à tout découvrent que la cruauté du présent se lit souvent dans le passé ."Volver"signifie "revenir", en espagnol. Le sujet, grave, est traité avec humour, santé, et...sens du mystère. On a parfois l'impression de se trouver dans un film d' Hitchcock!

 

Almodovar connaît ses classiques et c'est un plaisir de suivre ses modernes Antigones filant le long des routes d'Espagne bordées d'éoliennes qui nous confirment que, même si parfois on se frotte les yeux, on se trouve bien au XXIè siècle.

 

A voir toutes affaires cessantes.

 

Marie-Josée Carita

16 juin 2006

Cinéma: bonnes nouvelles du front

medium_jouvet.jpgLa fréquentation des salles obscures de France est en hausse. Plus de 20% de croissance par rapport à la même période de 2005, les cinq premierts mois de l'année.

Mieux encore, la part des films français affiche, elle aussi, une meilleure santé, passant, dans cette même période, de 45,5% à 49,3% . (rien à voir bien entendu avec l'article de la constitution du même nom, le célèbre 49.3 !)

05 juin 2006

Le caïman : les voies de la satire

medium_le caiman.jpgQuand le film de Nanni Moretti est sorti, annoncé comme virulente critique de Silvio Berlusconi, celui-ci était encore au pouvoir. Le film a tout de suite soulevé l'enthousiasme. Mais, après la chute de Berlusconi, certains ont pensé qu'il n'était plus utile de dire que le film était bon. Nous avons donc d'autant plus de plaisir de le dire ici. N.D.L.R

 

« Le Caïman » fait partie de ces films dont on ne décèle pas toutes les qualités à la première vision, mais qui vous hantent discrètement, et donnent envie de les revoir. C’est une œuvre très originale, qui juxtapose intelligemment et sans esbroufe plusieurs thèmes et différentes techniques narratives.


La séquence d’ouverture, éblouissante, nous plonge au beau milieu d’un de ces films de genre envahis de meurtres sanguinolents, popularisés par le cinéma italien sous le nom de giallo. C’est l’occasion d’introduire le héros de l’histoire, Bruno, producteur spécialiste de ce genre de films, qui traverse une sombre période  : sa femme et lui se séparent, et il n’a eu aucun projet sérieux depuis dix ans – si ce n’est «le retour de Christophe Colomb », qui vient de lui passer sous le nez. Sa seule consolation est de conter à ses deux petits garçons les aventures improbables d’Aidra, héroïne de ses productions.

Lorsqu’il reçoit d’une apprentie cinéaste un scénario, ses déboires personnels expliquent qu’il tarde tant à voir ce qui saute aux yeux du spectateur le moins averti – c’est-à-dire n’ayant pas ouvert un journal ou regardé la télévision depuis trente ans – à savoir qu’il s’agit d’une biographie de Silvio Berlusconi. 

On peut être dérouté par le mélange de genres, qui promène le public de la parodie de série Z au film politique, du conte noir à la romance. Cet aspect touffu n’amoindrit pas la satire, au contraire. Elle passe par l’éveil à une forme de conscience du producteur, jusque-là fort indifférent à la politique. 

De plus, en jouant sur les images d’archives (le vrai Berlusconi), les visions nées de la lecture du scénario, où apparaît Elio de Capitani, les répétitions avec Michele Placido, et enfin le résultat final (le rôle étant cette fois-ci tenu par Nanni Moretti), le réalisateur nous invite non seulement à une réflexion politique, mais aussi à une promenade dans le processus de création cinématographique. Les comédiens lui servent de complices : Silvio Orlando, exubérant et nuancé, Margherita Buy, surprenante, Jasmine Trinca, très crédible en réalisatrice débutante.

Josée Cathala

Un film de Nanni Moretti, au Gaumont Alésia et aux Sept Parnassiens.

20 février 2006

Fauteuils d'orchestre

C'est un plaisir de voir cette comédie de Danièle Thompson, construite avec brio et si bien tournée. Le naturel des personnages, en particulier celui campé par Cécile de France jeune actrice, crève l'écran. Cette dernière, montée à Paris pour tenter sa chance nous révèle les coulisses d'un monde où les artistes se montrent " à découvert" et sans apprêt. Nous voyons évoluer des êtres sensibles, fragiles qui ont gardé au fond d'eux-mêmes un lumineux tempérament fait de gaieté et de sincérité. Un film réjouissant, à voir de toute urgence.