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16 mars 2016

Fleurissez vos fenêtres !

Des graines à tous les étages.jpegAvec l’opération « Des graines à tous les étages », la Ville de Paris encourage les Parisiens à végétaliser leurs bords de fenêtres, balcons et terrasses, pour participer à l’embellissement de notre cadre de vie et au développement de la nature en ville. L’opération se déroule en deux temps : à partir du 17 mars, des graines seront distribuées gratuitement aux Parisiens ; puis, à partir du mois de mai, les plus belles plantations seront récompensées dans le cadre d’un concours photo.

Lancement le mercredi 16 mars à la Maison du jardinage (41, rue Paul-Belmondo - Parc de Bercy, Paris 12e) en présence de Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des Espaces verts, de la Nature, de la Biodiversité et des Affaires funéraires, et de Catherine Baratti-Elbaz, maire du 12e arrondissement. Tout l’après-midi, des animations et ateliers de jardinage seront proposés aux Parisiens par les conseillers de la Maison de jardinage.

Des sachets de graines seront distribués gratuitement à l’accueil de La Mairie du 14e à partir du vendredi 18 mars. (2 place Ferdinand Brunot 75014)

20 février 2016

Commémoration de Missak Manouchian 21 février, rue de Plaisance

commémoration Missak Manouchian 21 février 2016.jpegLa mairie du 14e commémorera Missak Manouchian (1906-1944), poète et résistant français d'origine arménienne, commissaire militaire pour la région parisienne des Francs-Tireurs et Partisans - Main­d'Oeuvre Immigrée (FTP-MOI). Après de nombreux actes de résistance et d'attentats contre le régime collaborationniste, Manouchian et 21 de ses camarades furent fusillés par les nazis le 21 février 1944 au Mont-Valérien, en refusant d'avoir les yeux bandés.

Dimanche 21 février 2016 à 11h30, devant la plaque apposée en sa mémoire sur l’immeuble qui fut son dernier domicile, 11 rue de Plaisance.

09 février 2016

L'Observatoire de Paris au moment de la période révolutionnaire

L’Observatoire de Paris de 1789 à 1795 

observatoire-creation.jpgAu moment de la période révolutionnaire, Cassini IV voit s’achever la restauration et la réorganisation de l’Observatoire.(cliquer sur l'image pour l'agrandir) Le Règlement signé par Louis XVI est mis en œuvre. Il dispose de trois élèves appointés.Le 16 juillet 1789, une inspection d’une patrouille du district du Val de Grâce recherche des armes. Les difficultés commencent, l’argent vient à manquer pour l’entretien du bâtiment et les élèves sont plus assidus aux manifestations républicaines qu’aux observations.

Le 31 août 1793, la Convention stipule que les quatre astronomes jouiront des mêmes droits. Les astronomes sont Cassini et trois élèves recrutés en 1785 : Nouet, Perny et Ruelle. Nouet sera stagiaire à l’Observatoire en 1782 puis en mission géodésique à saint Domingue. En 1795, il partira avec l’Armée du Rhin puis ensuite avec l’expédition d’Egypte. Jean Perny de Villeneuve découvrira une comète en 1793 et sera amené en 1795 à établir des mesures de triangulation dans les Flandres. Alexandre Ruelle trouvera la protection de Cassini après avoir déserté un régiment de Dragons mais quittera l’Observatoire avant la fin de 1793. Il participera à la conspiration de Babeuf en 1797 ; condamné, il entrera dans l’administration de la Loterie où l’on perd sa trace.

Cassini n’accepte pas le décret du 31 août 1793 qui consacre l’annihilation de ses efforts. Il démissionne le 5 septembre 1793 après s’être confronté à ses élèves et au citoyen Lakanal, désigné comme inspecteur de l’Observatoire par le Comité de l’Instruction Publique. Après son départ, Perny fut nommé directeur temporaire durant un an,  puis remplacé par Nouet. L’Observatoire sera alors inactif et resta à l’abandon pendant deux ans.

Documentation extraite du n° 26 de la Sha du 14ème.

Le 14ème arrondissement : le plus "hospitalier" de Paris, conférence le 13 février

L’histoire des hôpitaux de notre 14ème est à intégrer à l’histoire religieuse et médicale des hôpitaux de Paris. Ainsi, l’Hôtel-Dieu est fondé au 2ème siècle par saint Landry évêque de Paris et est situé à partir du 9ème siècle au sud de l’ancienne cathédrale précédant la Notre Dame actuelle (12ème siècle). Les Sœurs Augustines sont en charge de cette hôpital et y resteront jusqu’au 19ème siècle.              

Au 13ème siècle, le roi Saint Louis fonde les Quinze-Vingts, deuxième de la capitale. A Paris, les premières hospitalières sont des femmes pieuses mais elles n’étaient pas des religieuses. Elles étaient des femmes volontaires destinées à aider les pauvres et les malades. En 1651, l’Hôtel-Dieu est sur l’île de la Cité en sa partie sud et face à la cathédrale gothique qui a remplacé l’ancienne cathédrale Saint Etienne.              

Un premier renouveau hospitalier se distingue au milieu du 17ème siècle, grâce à Saint Vincent de Paul et la création des Dames et des Filles de la Charité, avec Louise de Marignac et l’œuvre des Enfants Trouvés.               

Le 19ème siècle va fonder l’hôpital moderne grâce à Pasteur, Lister (Joseph Lister, l'un des premiers à utiliser les techniques préconisées par Pasteur) et aux premiers chirurgiens. Un progrès sensible apparaît au début du 19ème siècle : le malade est seul dans son lit et les contagieux sont séparés des autres.  

Une conférence de Roland Berman sur l’histoire des hôpitaux du 14ème aura lieu le samedi 13 février à 15 heures, à la mairie du 14ème, salle polyvalente.

2 place Ferdinand Brunot 75014 Métro Mouton- Duvernet- Bus 28

01 février 2016

Une famille d'astronomes : les Cassini (suite) (IV)

Jean- Dominique Cassini IV 1748-1845.jpg Jean-Dominique, comte de Cassini, est né à l’Observatoire de Paris le 30 juin 1748. Il fit ses études secondaires au collège du Plessis à Paris, puis chez les Oratoriens à Juilly.

En 1768, il est nommé commissaire pour « l’épreuve des montres marines » et à cet effet, il voyage en Atlantique, entre l’Amérique et les côtes d’Afrique. En 1770, il est élu à l’Académie des Sciences et devient membre associé en 1785. L’académie le charge de la rédaction du « voyage en Californie », de l’abbé Chappe. Il assume graduellement les responsabilités de directeur de l’Observatoire, lorsque la maladie tient Cassini III éloigné de ses responsabilités.

Officiellement directeur en 1784, il persuade Louis XVI de l’urgence qu’il y a à restaurer le bâtiment qui ne l’a pas été depuis sa construction. Il renonce peu à peu à son travail scientifique et se consacre à des écrits visant à défendre le prestige scientifique de sa famille.

En 1810, il publie ses mémoires « pour servir à l’histoire des sciences et à celle de l’Observatoire royal de Paris ». Ces documents sont précieux, notamment en ce qui concerne la période dite révolutionnaire.cassini carte de paris.png

Maire de Thury et juge de paix, il se consacre à ses administrés. Il sera pensionné et décoré par Napoléon, puis par Louis XVIII. Il meurt le 18 octobre 1845, à 97 ans.

Les Cassini participèrent pour l’essentiel à la création des cartes de France. Colbert s’adressa naturellement à cette illustre famille. Une carte spéciale des environs de Paris fut ainsi gravée de 1671 à 1678, mais n’était pas graduée en coordonnées géographiques (longitude et latitude), l’Académie n’ayant pas voulu cautionner un méridien imparfait.

- Documentation extraite du n° 25 de la revue de la Sha du 14ème.

25 janvier 2016

Une famille d'astronomes : les Cassini (suite) (III)

César-François_Cassini miniature de Jean-Marc Nattier.jpgCésar-François Cassini était le second fils de Jacques Cassini. Il était né à Thury (Oise) le 17 juin 1714. Il étudie en famille à l’Observatoire de Paris et montre très tôt des dons pour l’astronomie. Sa carrière scientifique prend part au débat qui oppose cartésiens et newtoniens à propos de la forme de la Terre. Cassini II décida d’entreprendre la mesure de la perpendiculaire à la méridienne, de Brest à Strasbourg, mesure de grande importance pour l’établissement de la carte de France. Il fut aidé dans cette opération par son fils César-François qui se familiarisa ainsi avec les opérations géodésiques.

L’Académie décide d’organiser deux expéditions, l’une au Pérou en 1735 et l’autre en Laponie en 1736, pour mesurer un arc de méridien sous des latitudes différentes. Les premières opérations géodésiques établies par Cassini II ont paru à César-François comme étant douteuses. En conséquence, on revérifia la méridienne de Paris en 1739 et 1740, l’arc Dunkerque-Collioure n’était pas assez étendu pour permettre de déterminer une courbure significative, compte-tenu des erreurs de mesure.

César-François épousa en 1747 Charlotte Drouin de Vandeuil et eut deux enfants : Jean-Dominique, qui lui succéda à l’Observatoire sous le nom de Cassini IV, et une fille, Françoise-Elisabeth. Il fut par ailleurs membre étranger de la Royal Society et de l’Académie de Berlin et renoua des liens avec la ville de Bologne.
En 1771, Louis XV créa pour lui le poste de directeur général de l’Observatoire. Ainsi, il obtenait le droit héréditaire d’être logé à l’Observatoire avec survivance pour ses héritiers. Cassini III fut surtout un grand géodésien et un cartographe de talent. On peut lui attribuer la qualité du travail qui accompagna l’établissement de la première carte moderne de la France.

- Documentation extraite du N° 25 de la S.H.A du XIVe

 

21 janvier 2016

Les activités de la SHA du 14ème : conférence samedi 23 janvier 15h

Le  samedi 23 janvier, 15h, une conférence avec projection aura lieu à la salle polyvalente de la Mairie et concernera : La légende des siècles ; l’histoire des voies du 14ème. Cette conférence avec projection sera faite par Monsieur Georges Viaud.

Notre arrondissement est le seul de Paris à compter un certain nombre de voies évoquant La Légende des siècles de l’Antiquité au 20ème siècle. Le 14ème a été constitué de parties annexées aux villages de la banlieue : Gentilly à l’est de la rue de la Tombe Issoire, de Montrouge avec le Petit Montrouge, qui était alors plus important que la ville elle-même et du village de Vaugirard à l’ouest de la rue de Vanves.

De l’Antiquité nous avons reçu les rues des Thermopyles, Léonidas, la cité Hannibal, les rues d’Alésia, de Gergovie et de Vercingétorix. Plus tard, de Rome, nous avons l’avenue Sibelle et les rues de l’empereur Julien et de l’empereur Valentinien.

L‘évocation de ces rues nous promet une promenade instructive dans le passé, à la fois historique et contemporain de notre arrondissement.

Salle polyvalente de la Maire du 14ème . 2 place Ferdinand Brunot

18 janvier 2016

Une famille d'astronomes : les Cassini (suite) (II)

 Nous avons traité dans un précédent article l’histoire de Jean-Dominique Cassini (1624-1712).

Cassini Jacques  dit Cassini II portrait hypothétique.jpgNous traitons aujourd’hui le parcours de Jacques Cassini, fils du précédent (1677-1756). Il est né à l’Observatoire et commence ses études à l’Observatoire même, avant d’entrer au Collège Mazarin. Elève à l’Académie des Sciences en 1694, il succède à son père comme pensionnaire en 1712. Il est associé à ses travaux tout en traversant l’Europe avec lui. Il prend part à de nombreuses opérations géodésiques et astronomiques et se lie d’amitié avec Newton, Halley, Flamsteed. Il est admis à la Royal Society, ainsi qu’à l’Académie de Berlin.

C’est lui qui effectue en grande partie les opérations géodésiques sur la méridienne qui va de Dunkerque à Collioure. Ses travaux astronomiques ne sont pas aussi importants que ceux de son père, mais cependant, il établit la première détermination significative du mouvement des étoiles : il est établi que l’univers stellaire n’est pas immuable et que les « étoiles fixes » ne méritent pas cette affirmation rigoureuse.

En 1740, il abandonne progressivement son activité scientifique, laissant à son fils César-François le soin de poursuivre le travail familial, à savoir la charge de l’Observatoire et l’établissement de la carte de France.

Il assura par ailleurs d’importantes charges administratives : maître ordinaire de la Chambre des Comptes, Magistrat à la Chambre de Justice en 1716 et Conseiller d’Etat en 1722. Il mourut le 15 avril 1756, des suites d’un accident survenu sur le chemin de sa propriété de Thury.

- Documentation extraite de la revue de la SHA n° 25 du 14ème. 

03 janvier 2016

Jean-Dominique Cassini (1625-1712)

Quatre générations de Cassini se sont succédé à la tête de l’Observatoire de Paris, fondé en 1667. On peut ainsi parler d’une dynastie.

jean- dominique Cassini.jpgLe premier de la lignée, Jean-Dominique, était né à Périnaldo en Italie (Comté de Nice). Il fit des études chez les Jésuites à Gênes, ainsi que des études de lettres et de théologie. Une grande curiosité intellectuelle le pousse vers la poésie, les mathématiques et l’astronomie.

Attiré par l’astrologie, il se rend à l’évidence et comprend que celle-ci est une pseudo-science. Invité par le riche marquis C. Malvasia, il découvre dans son observatoire de nombreux instruments mis à sa disposition et travaille avec deux astronomes : les pères Riccioli et Grimaldi. Ses observations et ses publications astronomiques de valeur, le font nommer professeur d’astronomie à l’université de Bologne en 1650. Il a 25 ans. En 1663, il entre au service du pape. Sa notoriété ayant franchi les frontières, Colbert, en 1668, lui offre de devenir un membre correspondant de l’Académie. Il lui demande de l’aider dans la construction du nouvel observatoire de Paris.

Cassini quitte Bologne en février 1669 et est reçu par le roi. Participant aux travaux de l’Académie, il s’engage à faire modifier les plans de Perrault pour mieux adapter le bâtiment aux observations astronomiques. Cependant, il n’est pas accueilli favorablement par certains académiciens. Mais séduit par la vie et les conditions de travail qui lui sont faites, il s’habitue à son nouvel état et gagne les collaborations essentielles à l’Académie. Dès 1671, il commence les travaux d’observation et assure la direction scientifique de l’Observatoire.

Sa naturalisation à la citoyenneté française lui fut obtenue en 1673. Il se marie en 1674 avec Geneviève de Laistre qui lui apporte en dot le château de Thury en Beauvaisis, qui deviendra la résidence d’été de la famille. Il aura deux fils : Jean-Baptiste et Jacques, ce dernier lui succédera à ses fonctions en 1712.

La famille Cassini est très attachée à la paroisse Saint Jacques du Haut-Pas, alors paroisse de l’Observatoire. En 1710, devenu aveugle, Jean-Dominique obtient de l’archevêché la permission de faire dire la messe dans son appartement. Il meurt en septembre 1712 et est inhumé en sa paroisse de Saint Jacques.

- Documentation extraite du N° 25 de la S.H.A du XIVe.

23 décembre 2015

La Fondation de l'Observatoire de Paris (II)

l'observatoire de Paris.jpgDepuis sa construction, l’Observatoire a subi peu de changements. Seules, les sculptures ornant le fronton triangulaire de la tour carrée nord ont disparu. Au 19ème siècle, de chaque côté du bâtiment principal furent adjointes deux ailes supplémentaires et la terrasse sud fut dallée en 1843.

Le domaine fut agrandi en 1884 par l’adjonction de jardins privés provenant d’anciennes maisons situées sur le lieudit Longue Avoine. Cet agrandissement s’arrêta à la tranchée effectuée en 1866 pour le percement du boulevard Arago. La partie sud de ce terrain qui est en pente jusqu’au niveau du boulevard, est ouverte au public l’après-midi.l'observatoire de  paris site.jpg

Lors de l’annexion de ces terrains, l’amiral Mouchez, alors directeur de l’Observatoire, fit combler les fossés sud de la terrasse. A cet endroit, existait une mare qui servait de trop-plein aux eaux de l’aqueduc de Rungis et d’Arcueil et qui alimentait un lavoir public situé sur le grand chemin du Faubourg Saint Jacques.

En 1970, le domaine de l’Observatoire s’est encore agrandi par l’acquisition de terrains situés sur l’avenue Denfert-Rochereau (au 77). Ces terrains comportaient au 18ème siècle une propriété disparue à ce jour. Depuis, deux immeubles ont été construits. L’un abrite les services techniques et administratifs de l’Institut National d’Astronomie et de Géophysique (INAG), et le service des calculs et de mécanique céleste du Bureau des Longitudes. Sont installés également les laboratoires de recherche de l’Observatoire, et notamment le Bureau International de l’Heure.

L’Observatoire de Paris marque une date dans l’organisation de la recherche ; il s’agit là du premier observatoire national. L’Observatoire de Greenwich sera fondé huit ans plus tard.

Documentation extraite du n° 25 de la revue de la SHA du 14ème.

16 décembre 2015

La Fondation de l'Observatoire de Paris (I)

 En 1666, l’Académie des Sciences appelée aussi Nouvelle Académie venait d’être créée. Elle était installée rue Vivien, dans des bâtiments appartenant à l’un des fils de Colbert. Les astronomes de l’époque s’y trouvèrent très vite à l’étroit.

Observatoire de Paris HenriColbert présente à LouisXIV les membres de l'académie royale des Sciences on voit au fond l'observatoire de paris en construction peinture de Testelin.jpgDès 1665, Adrien Auzout se fit l’interprète auprès du roi pour demander la construction d’un grand observatoire. Il intéressa Colbert au projet, qui accueillit favorablement la suggestion. L’acte de vente d’un grand terrain fut signé le 7 mars 1667.
Le domaine était d’une superficie de 2,5 hectares, situé hors de Paris, au lieu-dit le Grand Regard (il s’agit du regard de l’aqueduc des eaux de Rungis et d’Arcueil, construit en 1613) . On érigea un mur de clôture. L’entrée principale se fit par le chemin du Faubourg Saint Jacques, l’actuelle avenue de l’Observatoire n’étant réalisée qu’en 1811, et dont le  projet était prévu depuis 1796.

L’emplacement fut particulièrement bien choisi, car ici c’était la campagne avec des moulins à vent. L’horizon était dégagé de tous côtés.

Le 21 juin 1667, les astronomes de l’Académie vinrent tracer la méridienne qui devait servir à orienterObservatoire de  Paris-meridienne.jpg
le bâtiment
. L’architecte Claude Perrault (frère du conteur) dressa les plans du bâtiments. La construction fut rapidement menée, en dépit des travaux de consolidation exécutés dans les sous-sols. Le gros œuvre fut terminé en 1672, tandis que les travaux d’aménagement se poursuivirent jusqu’en 1683. On profita de la présence des carrières souterraines pour aménager un puits de 28 mètres. Ce puits devait servir à des observations zénithales. En fait, il n’a servi qu’à des expériences sur la chute des corps et sur le pendule.   (à suivre).

Documentation extraite du n° 25 de la SHA du 14ème.

Photo 1:Colbert présente au Roi Louis XIV les membres de l'Académie royale des Sciences. L'observatoire en construction est visible à l'arrière plan. (Peinture de Henri Testelin d'après Charles le Brun conservée au Château de Versailles)

Photo 2: Salle méridienne, dite salle Cassini : sur la ligne de laiton, longue de près de 32 mètres, vient se projeter l’image elliptique du Soleil produite par un gnomon situé à une hauteur de 9,9377 m7. (Un gnomon est un instrument astronomique servant à établir la hauteur du soleil. Celle-ci est déterminée par la longueur de l'ombre projetée par l'instrument sur une table le plus souvent plane).Le méridien de Paris est défini le 21 juin 1667 par les mathématiciens de l'Académie. En ce jour de solstice d'été ceux-ci tracèrent sur le sol le méridien puis les autres directions nécessaires à l’implantation exacte du futur Observatoire de Paris.

Hommage à Robert Marchand le 19 décembre 9h30

robert marchand,paris 14eLe dévoilement de la plaque en hommage à Robert Marchand, à l'initiative du Conseil de Quartier Montparnasse-Raspail, aura lieu  le 19 décembre à 9h30, sur le mur de l'Ecole des Beaux-Arts au 80 Bd Montparnasse, Paris 14e.

Cette cérémonie aura lieu en présence de M. Claude Frescura, représentant sa famille, et de M. le Colonel (h) Fred Moore, Chancelier de l'Ordre de la Libération, Délégué national du Conseil national des communes «Compagnon de la  Libération, Sophie JOSPIN Chargée de Mission Affaires scolaires et périscolaires, Politique de la Ville, Citoyenneté et Vie associative, Cabinet de Carine PETIT, Maire du 14ème.

Lien vers la page de l'Ordre de la Libération qui lui est consacrée. (cliquer)

07 décembre 2015

Paul Verlaine à l'hôpital Broussais (1895)

Paul Verlaine.jpgDans les derniers jours de sa vie, Verlaine, dans ses rechutes successives, se réfugiait à l’hôpital : il fut ainsi tour à tour pensionnaire de Vincennes, Tenon, Saint Antoine, Cochin et Broussais. Pierre Louÿs lui rendit visite. Il en fit le récit suivant :

Une vision socratique à un point inouï. Des yeux de fauve, très obliques, un front énorme, une barbe inculte, longue, poussant jusque sous les yeux et très rare sur le menton ; voilà se qui me frappa. Puis je regardais tout autour. Quelle misère ! Sur un lit de fer, des draps grossiers et sales et au fond, adossé sur un oreiller presque vide, il avait sur la tête un bonnet de coton sale, d’où tombaient sur un gros cou, des mèches droites de cheveux gris et sur le corps, une chemise en grosse toile marquée de majuscules noires HOPITAL BROUSSAIS. La chemise, entièrement ouverte, laissait voir sa poitrine velue, grise et grasse. Nous nous approchons. Il salue, ramène vivement sa chemise, rougit un peu et nous fait enlever ses manuscrits de la chaise, qui est près de son lit. Je vais prendre une autre chaise dans un coin.Au dessus de sa tête, son numéro de lit, sa pancarte : « VERLAINE, PAUL, HOMME DE LETTRES » ; et, sur une planche étroite, des lettres, des feuillets et une pile de livres brochés, recouverte de papier journal, au bas de laquelle est une Bible.  

Nous vous proposons, afin d’illustrer ce qui précède, trois strophes extraites d’un volume de poèmes : « Romances sans paroles », afin que le lecteur puisse apprécier la sensibilité et la musicalité de la poésie de Verlaine.

Dans l’interminable ennui de la plaine 

Dans l’interminable

Ennui de la plaine

La neige incertaine

Luit comme du sable. 

 

Le ciel est de cuivre

Sans lueur aucune.

On croirait voir vivre

Et mourir la lune. 

 

Corneille poussive,

Et vous, les loups maigres,

Par ces bises aigres,

Quoi donc vous arrive ?

30 novembre 2015

Une histoire de la Cité universitaire ( VIII)

1945 - 1946 

      En septembre 1945, les militaires quittent la Cité. Le nouveau recteur Lirondelle a été nommé Délégué Général. La tâche de remise en état des immeubles est ardue compte tenu du dénuement général. Peu à peu les Maisons sont repeintes, les chambres remeublées : on ajoute des lits supplémentaires et dès la rentrée de 1946, 3000 jeunes gens retrouvent leur place boulevard Jourdan.

    On constate un afflux important de contingents d’étudiants étrangers : la Cité en reçoit un millier. Pressée de reprendre sa tâche, la cité a dû refuser à l’UNESCO, l’installation provisoire à la Maison Internationale des bureaux de son siège.

Raoul Dautry.jpg1948 - 1950 Raoul Dautry remplace André Honnorat, à la direction de la Fondation Nationale. A partir de mai 1950 , il est secondé par le recteur Marchand, Délégué Général. 

1950 – 1969 

Les trois membres fondateurs disparaissent l’un après l’autre, à partir de l’ été 1950.

De nouveaux chantiers s’ouvrent sur le Campus : Cité Internationale Universitaire saison-2-acteurs-clés.jpgchantiers de maisons nouvelles, chantiers de travaux d’embellissement et d’équipement, aménagement de nouveaux terrains de sport, nouveaux locaux pour les services.. Ce ne sont plus 3000 étudiants prévus à l’ouverture de la Cité, mais 6000. De même qu’une église avait été édifiée sur le territoire de Gentilly, dûe à la générosité de Pierre Lebaudy, on envisage de construire un centre protestant, une synagogue et une mosquée. Deux nouveaux restaurants sont aménagés. Ils servent journellement une moyenne de 10 000 repas. En 1958, l’Hôpital Universitaire Internationale (côté pair du boulevard Jourdan) était mis en service. Après la disparition de Raoul Dautry, c’est André François-Poncet, puis Bernard Chenot qui assumèrent la présidence de la Fondation. Les présidents se sont toujours appuyés sur les Délégués Généraux. L’importante donation Kahn Wolf de 1973 permettra de prévoir, dès que les terrains occupés par l’Ecole Normale Supérieure de Jeunes Filles auront été libérés, une grande Maison de Résidence Internationale.  

photos : 1 ) Raoul  Dautry -2) les acteurs de la construction saison2 ( 1946- 1969)

21 novembre 2015

Une histoire de la Cité Universitaire de Paris - VII-

1940 – 1944

A partir de juin 1940, le domaine est totalement occupé par les Allemands, à l ‘exception des bâtiments du Service administratif et du Service médical.
Pauvres en moyens matériels, un comité des œuvres sociales joue un rôle précieux auprès des anciens résidents prisonniers ou de ceux qui étant en situation de détresse, reviennent. Le service médical est très actif. On y cache parfois quelques persécutés…
André Honorat et Jean Branet président et secrétaire de la Fondation, ainsi que le recteur Charléty sont en « zone libre ». Le directeur du Collège Franco-Britannique : Auguste Desclos ainsi que Lucien Maury, de la Fondation Suédoise, et les directeurs des Fondations Belge et Hellénique défendront la Cité jusqu’à la Libération.
La proximité d’une usine de construction aéronautique (Gnome et Rhône) et la transformation en casernes des maisons de résidence fit craindre l’anéantissement de la cité par des bombardements éventuels. La réouverture d’une ou plusieurs maisons au profit des étudiants est totalement exclue durant cette période.
Août 1944 : c’est la Libération. Parmi les troupes américaines et les soldats de l’armée Leclerc, se trouvent d’anciens résidents qui viennent aux nouvelles.
Cité Internationale Universitaire Maison des Etudiants Canadiens  2.jpgDurant ces cinq années d’occupation, la Cité universitaire avait néanmoins beaucoup souffert. Les services de l’Education de l’armée américaine s’y installeront à l’automne 1944. Un semblant de vie culturelle renaît peu à peu. La Maison Internationale et la Maison du Canada reçoivent des activités diverses auxquelles sont conviés les étudiants français et leurs maîtres, relations qui leur vaudront ultérieurement des postes temporaires ou permanents outre-atlantique.

Photo : la Maison  des Etudiants canadiens

08 novembre 2015

Une histoire de la Cité Universitaire de Paris -V-

Naissance et croissance, de 1920 à 1939

1931-

cité internationale fondation suisse.gifCette année-là voit l’ouverture de la dix huitième fondation, celle de la Confédération Helvétique, puis de la dix neuvième : le Collège franco-britannique.

Des services communs à toute la Cité, dont quatre restaurants sont ouverts progressivement, en attendant la construction de la Maison Internationale capitale de la Cité.

1932-

André Honnorat cède ses fonctions au recteur Coulet qui mettra en place l’organisation administrative de la Cité ainsi qu’un règlement général que toutes les fondations devront respecter.

La libération des terrains de l’ancienne « zone » occupés par une population pauvre et hétéroclite permettra l’aménagement de jardins. Le dernier des 860 « zoniers » ne s’en va qu’en février 1934.

1934-cité internationale universitaire parc.jpg

André Honnorat aura jusqu’à la fin de sa vie en 1951 le souci d’assurer à chaque maison un cadre de verdure et un environnement agréable. Il en discutera le plan et choisira les plantations. De ses voyages, il rapportera des graines et des plantes, tels les pins blancs du Temple du Ciel à Pékin, des lavandes de ses Alpes de Haute Provence. Il fit également aménager les terrains de sport et dans le souci d’effacer les antagonismes nationaux, il demanda que les équipes sportives étudiantes ne fussent jamais nationales. La construction du stade universitaire dénommé Charléty fut parachevée depuis la seconde  guerre mondiale.

1936-

cite universitaire batiment central.jpgLe 14 novembre 1936, la Maison Internationale fut inaugurée grâce au mécénat de John D. Rockfeller Junior qui fit une donation royale de trois millions de dollars. Cette maison comporte salons, salles de spectacles, restaurant, bureaux administratifs, bibliothèque centrale, chambres d’hôtes et un bureau de poste.

Le 1er septembre 1939, la Cité se vide de ses résidents. Ceux-ci à l’époque étaient répartis dans 19 maisons abritant 2400 ressortissants de 52 nationalités.

Photos: 1) fondation suisse 2) parc de la Cité Internationale Universitaire 3) la Maison Internationale

- Documentation extraite de la Revue N° 23 de la S.H.A. du 14e.

28 octobre 2015

Une histoire de la Cité Universitaire de Paris -IV-

Naissance et croissance, de 1920 à 1939 

1929-1930

La mise en souterrain du chemin de fer de Sceaux fut évaluée à 23 millions de francs. Les travaux terminés en 1931, la ligne fut électrifiée et rattachée à la Compagnie du Métropolitain de l’époque (CMP). Le trajet entre la Cité et le Quartier Latin fut ainsi raccourci, le terminus de la ligne s’établissant à la station Luxembourg.

Cité Internationale Universitaire  maison de cuba.jpgPlusieurs donations portèrent de douze à quinze les fondations de la Cité : la Maison de Cuba, le Collège des Etudiants du Danemark, la Maison de Monaco. Cette dernière maison inaugurée le 17 mai 1937 sera la dernière des maisons construites avant la Seconde Guerre Mondiale.

La seizième fondation fut celle de la Grèce,Cité internationale universitaire Fondation hellenique.jpg achevée en 1932, et financée par des mécènes grecs pour 82 %, le solde par le gouvernement grec.

La dix septième fut celle de la Maison des Provinces de France.

Cité Internationale Universitaire maison-des-provinces-de-france.jpg

 

 

 Madame Charles-Louis Dreyfus créa un service médical, cellule mère du futur Hôpital Universitaire International, qui sera construit après la guerre entre les numéros 40 et 48 du boulevard Jourdan.

Sur le terrain du n° 48 se replia en 1940 sur des constructions légères et provisoires, l’Ecole Normale de Jeunes Filles de Sèvres. Aujourd’hui, de nouveaux bâtiments sont en cours de construction.

Photos :1) Maison de Cuba 2)Fondation hellénique 3) Maison des provinces de France

18 octobre 2015

Une histoire de la Cité Universitaire de Paris -III-

Naissance et croissance, de 1920 à 1939

1927-Cité internationale Universitaire maison du japon 2.jpg

Cinq fondations avaient été lancées de 1923 à 1925. Six autres suivront quant à leur mise en construction. Il s’agit des maisons du Japon, (première  pierre posée en octobre 1925),  du collège néerlandais inauguré en novembre 1927, puis viendront la maison des Etats-Unis (première pierre en avril 1928), la maison de l’Indochine (première pierre en juillet 1928), la maisonCité U maison de suède et collège d'espagne.jpg d’Espagne, puis la maison de Suède (première pierre en avril 1929).

En juin 1927, David Weill fait une donation de 1 million 950 000 francs, permettant à la Ville de Paris d’acheter à l’Etat un terrain de 1 hectare 80 à la porte de Gentilly. La superficie de la Cité se porte alors à 40 hectares, ce qui permettra après la Seconde Guerre mondiale d’implanter les maisons d’Italie, de l’Inde, du Maroc, des Industries alimentaires, du Portugal et de la Fondation franco-brésilienne.

maison-du-maroc-cite-internationale-universitaire.jpg

1928-

Le 20 juillet, la Cité « U » s’étendra de nouveau sur une bande de terrain située sur Gentilly mais qu’elle perdra plus tard pour livrer passage au boulevard périphérique.

Il faut savoir qu’à cette époque, la ligne dite de Sceaux, dont la Compagnie d’Orléans était propriétaire, traversait en surface le terrain de la Cité. Deux passages à niveau situés boulevard Jourdan et à Gentilly furent supprimés. La Ville de Paris participa au financement du souterrain actuel.

photos 1) maison du Japon -2) Maison de la Suède et Collège d'Espagne 3) maison du Maroc

10 octobre 2015

Une histoire de la Cité Universitaire de Paris -II-

Naissance et croissance, de 1920 à 1939 (suite)

cité internationale Universitaire Fondation biermans lapotre façade.jpgAvril 1924-

La première maison étrangère, celle des étudiants belges et luxembourgeois sera inaugurée le 4 novembre 1927, après une donation de 15 millions faite par Monsieur et Madame Biermans-Lapôtre.

Mai 1924-

Cité internationale universitaire maison de l'argentine.jpg

Une donation de Otto Bemberg sera faite à la république d’Argentine pour la construction de la maison de ce pays. Cette maison peut se prévaloir d’un privilège d’extraterritorialité contraire au principe de neutralité politique. La maison sera ouverte en 1928.

Décembre 1924-

Une donation du sénateur Wilson et de ses amis est faite pour la construction d’une maison des étudiants canadiens, qui sera inaugurée par le prince de Galles en octobre 1926.

1925-

André Honnorat, compte-tenu des difficultés pour obtenir des fonds, s’efforce avec l’aide du conseiller d’Etat Jean Branet et du banquier David David-Weill, de donner une base juridique et financière à un organisme destiné à la gestion de la Cité, au nom de l’Université de Paris. Il crée la Fondation nationale de la Cité Universitaire de Paris, reconnue d’utilité publique et chargée avec l’Université de Paris de réaliser et de gérer la Cité selon des dispositions statutaires très précises. Le triumvirat Honnorat, Branet et David-Weill déploie une activité intense qui fait de la période 1925-1936 la phase la plus créative de la cité. (A suivre)

André Honnorat photo 2.jpg

Cité Internationale Universitaire jean-branet.jpg

David David-Weill par Édouard Vuillard,1925.jpg

- Documentation extraite du N° 23 de la revue de la S.H.A. du 14e.

Photos:

1) fondation Biermans-Lapôtre

2) maison de l' Argentine

3) André Honnorat, 4) Jean Branet (monument édifié à la Cité Universitaire), 5) David David-Weill peint par Vuillard

04 octobre 2015

Une histoire de la Cité Universitaire de Paris (I)

Naissance et croissance, de 1920 à 1939

Année 1920-André Honnorat-ciup-.jpg

L’idée d’un projet de Cité ouverte aux étudiants de tous les pays susceptibles d’étudier à Paris a été proposée par le député André Honnorat qui l’avait exposée en septembre 1918 à la Chambre des Députés.

Celui-ci devint ministre de l’instruction publique en janvier 1920. Il avait rallié à son idée le recteur de l’Académie de Paris, Paul Appell qui lui-même lui présenta Emile Deutsch de la Meurthe, pressenti pour financer la première fondation.

Honnorat fit pression pour que Deutsch de la Meurthe reçoive de l’Etat et de la Ville de Paris la libre disposition d’un terrain (30 hectares) pour construire une cité prévue pour trois mille étudiants. Précisons que Deutsch de la Meurthe offrait un don de dix millions de francs or pour lancer la première maison de la Cité.Émile Deutsch de la Meurthe 1921.jpg

Juin 1921-

Entre l’Etat (ministère de la Guerre) et la Ville de Paris, une convention détermina la vente de neuf hectares de fortifications et de dix huit hectares de terrains adjacents de l’ancienne zone militaire. Puis, ces vingt sept hectares firent l’objet d’une cession entre la Ville et l’Université de Paris. L’Université reçut du Parlement (28 juin 1921) un crédit de 13 millions cinq cent mille francs pour l’acquisition de ces vingt sept hectares. L’aménagement des terrains demanda ensuite presque deux ans.

Mai 1923-

La première pierre de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe est à l’origine de la naissance de la Cité.

(A suivre)

Cité Inernationale Universitaire fondation_louise_et_emile_deutsch_de_la_meurthe.jpg

- Documentation extraite du N° 23 de la Revue de la S.H.A du 14e.

Photos : 1) André Honnorat - 2)Emile Deutsch de la Meurthe- 3) Fondation Deutsch de la Meurthe .

Cliquez sur les images pour les voir en  plus grand

 

29 septembre 2015

Un domaine disparu, le "Château du Maine"

 La veritable histoire du-chateau du maine couverture.jpgLe territoire du quartier de Plaisance Thermopyles avait au 18ème siècle un environnement campagnard et champêtre. C’était la Plaine de Montrouge. Sur ce territoire, une fort belle  «Folie »  avait été construite et attribuée à tort à Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, légitimé par son géniteur, le Roi Soleil…. Ce n’était qu’une légende. Le domaine de « Fantaisie » avait été acquis par  le critique Fréron. La propriété comportait un parc de 4 hectares entouré de fermes et de nombreux moulins, ainsi que des roues des puits d’extraction de carrières de Montrouge.

 Cette folie construite dans les années 1725-1730 fut ensuite la propriété de Pierre Sauvage, notable parisien. En 1766, le critique Fréron en devint propriétaire. Après une lutte homérique qui l’opposait à Voltaire et aux philosophes, Fréron finira ruiné en sa « Fantaisie » (1776).

Sous la Restauration, à partir de 1818, le domaine fut acquis par le marquis Louis-Justin-Marie de Talaru qui fit embellir le domaine, lui donnant un aspect de château. Il était également propriétaire du château de Chamarande. Après la révolution de 1830, le marquis se vit confisqué le domaine pour y avoir abrité des ministres du gouvernement Polignac.

Un lotisseur, Couesnon, se porta en 1842 acquéreur du domaine. A partir de cette date et après l’arrivée du chemin de fer, l’industrialisation et la croissance continue de la capitale allaient sonner le glas du domaine. Associé à un autre lotisseur – Chauvelot - Couesnon loua la pelouse du domaine au géographe Jean-Léon Sanis qui établit un géorama, qui disparut fin 1844 dans un incendie. Les opérations de lotissement grignotèrent le parc qui à l’origine était de quatre hectares.  Il devint un terrain vague ramené à deux hectares. Le 1er juin 1898, la Compagnie Générale des Tramways fit l’acquisition du domaine et rasa le dernier bâtiment, tout en y construisant ses ateliers et entrepôts.

Aujourd’hui, la ZAC Didot située au carrefour de la rue Didot et du Château peut sembler par ses maigres jardins rappeler les fastes d’un domaine disparu.

Documentation extraite de « La Page » - L’auteur ,Francis Mandin a écrit : « La véritable histoire du « Château du Maine », ou les mystères d’un domaine disparu au cœur du quartier de Plaisance.

L’ouvrage peut être consulté en version numérique sur : numilog.com, ou dans sa version papier : autoédition (Je publie), disponible dans les principales librairies du 14ème.

16 septembre 2015

Journées du Patrimoine dans le 14e : Demandez le programme !

Les journées-du-patrimoine permettent de visiter des lieux inaccessibles le reste de l'année. Mais aussi des bâtiments que l'on côtoie, que l'on utilise habituellement (bâtiments publics, églises...) sans y prêter vraiment attention. Cette année, les samedi 19 et dimanche 20 septembre, l'offre est riche pour le 14e. Il y en a pour tous les goûts ! Bonnes visites...

journées européennes du patrimoine 2015.jpg

MAIRIE DU XIVE ARRONDISSEMENT ET TRIBUNAL D'INSTANCE

Pour  découvrir l'architecture originale des ces deux lieux, l'un marqué par la période art déco et cubiste, l'autre reflétant l'histoire du Moyen-âge par ses œuvres d'art et son architecture.

2 place Ferdinand Brunot. Samedi 19 et dimanche 20: 14h00 à 17h00.

MAISON DU FONTAINIER

Appelée également grand regard de l’Observatoire, la maison du Fontainier est construite à la demande d’Henri IV puis de Marie de Médicis pour améliorer l’alimentation de la rive gauche de Paris. Elle sert, jusqu’à la Révolution, de logement de fonction à l’intendant général des Eaux et Fontaines du roi.

42, av. de l'Observatoire. Samedi 19 : 14h00 à 17h30. Dimanche 20 : 10h30 à 12h30 et 14h00 à 17h30

Hôtel de Massa.jpgHOTEL DE MASSA, SOCIETE DES GENS DE LETTRES

Jadis rue de la Boétie, l’hôtel de Massa a été transféré pierre à pierre dans une parcelle du jardin de l’Observatoire en 1927-1928. L’hôtel de Massa abrite actuellement la Société des Gens de Lettres, fondée en 1838 par des écrivains célèbres, Balzac, Hugo, Dumas, Sand...

 Visite commentée à travers les salons de l'Hôtel de Massa qui abritent du mobilier art déco et des collections de bustes d'écrivains. Visites guidées de 50 minutes, départ tous les quarts d'heure par groupe de 25 personnes.

8 rue du Faubourg-Saint-Jacques. Samedi 19, 14h00-18h30

SIEGE DE LA CROIX-ROUGE FRANCAISE

Situé dans l'ancien hôpital Broussais. Le siège de la Croix-Rouge française est installé depuis 2005 dans les bâtiments de l’ancien hôpital Broussais, réhabilités par les architectes-urbanistes Reichen et Robert. Des initiations aux premiers secours seront animées gratuitement. Une exposition retrace l'histoire de la création de la Croix-Rouge française en 1864, et l'histoire du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Samedi et dimanche, de 10h à 17h (dès 10 ans)

98 rue Didot. Samedi 19 et Dimanche 20 Septembre 2015, hôpital Broussais, 10h-18h.

HOPITAL SAINTE ANNEHôpital sainte Anne Pavillon Magnan.JPG

L’hôpital a été inauguré en 1867.Conférences, expositions... Visite de la bibliothèque médicale Henri Ey, du pavillon de l’horloge, du musée d’histoire de la psychiatrie et des neurosciences, de l'exposition des oeuvres de la Collection Sainte-Anne et d’artistes contemporain, des jardins de l’hôpital.

1, rue Cabanis. Visites libres de 14h00 à 18h00 

CITÉ INTERNATIONALE UNIVERSITAIRE DE PARISLa Cité internationale universitaire bat central avec le parterre de buis.jpg

17 bd Jourdan

La Cité Internationale accueille près de 12 000 étudiants, chercheurs et artistes i

ssus de quelques 140 nationalités. La quarantaine de maisons dans lesquelles ils séjournent, construites entre 1925 et 1969, sont emblématiques des principaux courants architecturaux du XXe siècle et abritent des chefs-d’œuvre artistiques remarquables.

Un campus du futur - Samedi : 15h

La visite « Un campus du futur » met en avant la troisième phase de développement que va connaître la Cité internationale universitaire de Paris à l’horizon 2020.

Le style moderniste norvégien - Samedi : 16h
La maison de Norvège accueille Bjørn Vidar Johansen, historien de l’art, Musée de l’Université d’Oslo, qui interviendra, en anglais, sur le thème Simplicity in bricks – Maison de Norvège, a piece of Norwegian post-war architecture in Paris. 

Pour découvrir les autres visites , promenades... cliquez sur lire la suite.

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15 septembre 2015

L'histoire de l'avenue Denfert Rochereau (II)

Nous reprenons la promenade sur l’avenue Denfert Rochereau, à travers l’évocation de la construction d’un aqueduc par Marie de Médicis qui, reprenant le tracé de l’ancien aqueduc romain, réhabilita en partie celui-ci pour faire venir les eaux captées à Rungis. Ces eaux débouchaient au Grand Regard Royal du Faubourg Saint Jacques. Il s’agissait d’un aqueduc souterrain parsemé  de « regards » qui portaient des numéros. Ainsi, le regard exhumé au milieu du jardin de La Rochefoucauld portait le numéro 25.

maison-du-fontainier-paris 14 façade.jpgAux abords de l’Observatoire de Paris construit sous Louis XIV (1662-1682), une ancienne propriété appartenant à la famille Bérard comportait une petite maison dite « du Fontainier » qui fut un moment logis d’artiste. Vers 1840 et non loin de cette maison, on trouve un grand réservoir avec une voûte en prisme de béton. Cette maison est appelée aujourd’hui « Maison du Fontainier ».maison-du-fontainier-paris 14.jpg

De ces diverses évocations, on peut estimer que l’actuelle avenue Denfert Rochereau, descendant de l’avenue d’Enfer, comporte un réel intérêt historique, compte tenu des différentes interventions survenues au cours des derniers siècles.

Documentation extraite de la revue n° 18 de la SHA du 14ème 

04 septembre 2015

L'histoire de l'avenue Denfert Rochereau

avenue Denfert-Rochereau.JPGSon implantation se situe dans une zone naguère suburbaine (faubourg Saint Marcel, Saint Jacques et Saint Michel). Cette zone est restée longtemps « verte ». Dès le début du 17ème siècle, elle fut colonisée sur des champs devenus jardins potagers. De nombreuses communautés religieuses s’y installèrent (les Chartreux, les Capucins, le Carmel, Port-Royal, les sœurs de Cluny, l’Oratoire, la Visitation).

Au sud de ces couvents, une enceinte « théorique » fut marquée par des bornes espacées à travers des champs vides de construction (borne n° 28 rue du Faubourg Saint Jacques, alors chemin de Bourg –la- Reine, borne n° 29 sur un chemin conduisant à Montrouge). Ici au 17ème siècle, ce n’était déjà plus la ville.

C’est Marie de Médicis qui, à travers son jardin du Luxembourg provoquera le destin de l’avenue Denfert Rochereau, en coupant l’ancienne rue d’Enfer en 1613 à la hauteur de l’actuelle rue Auguste Comte et qui devenait le long du couvent des Chartreux le chemin de Vanves et d’Issy. La circulation vers le sud-ouest dût emprunter la rue de Vaugirard au nord du jardin du Luxembourg. L’autre partie sud fut déviée en empruntant la nouvelle rue d’Enfer vers l’antique chapelle Notre Dame des Champs située au 25 de la rue Henri Barbusse et au delà par l’allée centrale du jardin de Port Royal. Elle devint la rue d’Enfer prolongée, jusqu’à l’installation en 1651 du noviciat de l’Oratoire (n° 60 à 80 de l’avenue actuelle).

Supplantant le vieux chemin de Montrouge, la rue d’Enfer, déviée et prolongée, deviendra plus loin encore la Neuve Route d’Orléans (par déchéance de l’ancienne rue de la Tombe Issoire).

Un prochain article nous emmènera avec Marie de Médicis faire une promenade vers l’aqueduc du même nom et que la reine fit construire pour son usage personnel mais aussi urbain.

Documentation extraite de la revue n° 18 de la SHA du 14ème.

Photo du site Wikipédia : l'avenue Denfert-Rochereau en direction de l'avenue de l' Observatoire.

22 juillet 2015

L'histoire de nos rues

Michel- Jacques Boulard- Michel Brézin.jpgMichel-Jacques Boulard (1761 – 1825) avait été orphelin, élevé par l’hospice de la Pitié. Il fut ouvrier tapissier et travailla pour Marie-Antoinette et pour Napoléon. Ayant réussi dans ses affaires, il fut assez fortuné pour léguer de quoi bâtir de 1826 à 1830 l’hospice Boulard Saint Michel, avenue du Bel Air à Saint Mandé. Cet hospice était destiné à recevoir douze indigents, un par arrondissement, car Paris jusqu’en 1860 ne comptait que douze arrondissements. Il y fut inhumé dans la chapelle de cet hospice. Boulard qui était philanthrope versa à la Caisse de l’Hôtel-Dieu à Paris une somme de 25 000 francs or. Sa mémoire donc est justifiée par l’appellation d’une rue dans notre arrondissement.

La rue Brézin fut ouverte en 1838 par la commune de MontrougeMichel_BREZIN.JPG en même temps que la rue du Grenier-aux-Fourrages (Boulard) et Monthyon (Mouton-Duvernet). Michel Brézin (1758-1828) fut un ouvrier philanthrope, contemporain de Boulard. Il débuta comme serrurier mécanicien à la Monnaie et acquit une fortune relative dans la fabrication des canons (sur un ponton amarré sur la Seine), sous la Révolution. Il dirigea la fonderie de l’Arsenal sous l’Empire. Il créa près de Garches l’hospice Brézin au Petit Létang, destiné à des ouvriers âgés de soixante ans et infirmes, anciens mécaniciens, serruriers fondeurs et forgerons.

Documentation extraite de la revue n° 19 de la SHA  du 14ème.

Photos: 1) Michel-Jacques Boulard au premier plan. 2) Michel Brézin

02 juillet 2015

Henri Queffelec et le quartier Montsouris - Dareau

Henri Queffelec.jpegAu 52 avenue René Coty, Henri Queffelec y a vécu de 1952 jusqu’à son décès en 1992.  Il était né à Brest en 1910. Il avait reçu pour son livre Un royaume sous la mer  paru en 1958, le Grand Prix de l’Académie Française et en 1975 le Grand Prix de Littérature de cette même Académie.

Homme discret, doué d’un don d’écoute exceptionnel, il avait la passion des choses simples de la vie, de la nature, des îles et de la mer. Homme de foi catholique, il aborda souvent la Bretagne à travers la religion.

Une plaque commémorative a été dévoilée le 6 décembre 2014 à son domicile. Le projet avait été initié par Monsieur Leroux du Conseil d’administration de l’association des Amis d’Henri Queffelec, ainsi que de Mickaël Benaïn, président du Conseil de quartier, tous deux portant ce projet depuis deux ans. Une réception suivit cette cérémonie, à la Maison de Monaco de la Cité U.

Anne Queffelec, sa fille, pianiste réputée sur la scène internationale, illustra cette cérémonie par un récital de piano où Jean-Sébastien Bach, Debussy, Liszt, Mozart et Ravel furent mis à l’honneur.

Rappelons qu’un des romans de Queffelec, Le recteur de l’Ile de Sein a été porté au cinéma sous le nom de Dieu a besoin des hommes, réalisé par Jean Delannoy. Ecrit sous l’occupation et publié en 1945, il est l’hymne de l’Ile de Sein et de sa religiosité profonde.

30 juin 2015

Le Monoprix et son ancêtre le "Soldat Laboureur"

_ Soldat Laboureur Paris 14.jpg Aujourd’hui, qui se souvient qu’à la place du Monoprix actuel situé 54 avenue du Général Leclerc, a fonctionné un grand magasin ouvert route d’Orléans en 1835. Ce magasin fut l’ancêtre des grands magasins parisiens, inaugurés au 19ème siècle. Le « Soldat Laboureur », fut fondé en 1835, bien avant le « Bon Marché » (1852), le « Louvre » (1855) et la « Samaritaine » (1870).

Son fondateur, Etienne Gounin venait des Charentes et ouvrit au n° 54 de la route d’Orléans, sur la commune de Montrouge qui, à cette époque s’étendait jusqu’à la Barrière d’Enfer, un vaste magasin surmonté de deux étages et dont la façade s’ouvrait sur l’avenue.

Gounin avait été à l’époque colporteur, ce qui lui donna l’idée de créer un « magasin d’habillement où l’on vendait d’ailleurs un peu de tout ». Deux sortes d’articles : habillement pour hommes et enfants, (gros et détail) et toiles en gros. Les prix étaient fixes et la vitrine comportait une large entrée ouverte sur les comptoirs, deux règles du commerce moderne : suppression de l’ancien « marchandage » et rupture avec la politique de la porte fermée ;  l’entrée était libre et le choix également.

L’enseigne portait une énigme : qui était ce fameux « Soldat Laboureur »?  Etienne Gounin avait voulu placer sa maison sous l’invocation des soldats de Napoléon, qui après 1815, eurent à vivre un retour brutal à la terre.  Nombre de lithographies du temps nous les montrent avec un pantalon d’uniforme, un bonnet de police en bataille, labourant leur terre retrouvée. Cette notion du « soldat laboureur » dura un tiers de siècle, faisant partie de l’imagerie nationale jusqu’au sous le règne de Louis-Philippe. Ce fut là une excellente idée publicitaire que de l’attacher comme enseigne au nouveau magasin.

Ancêtre des supermarchés, le « Soldat Laboureur » aura marqué le quartier du Petit Montrouge de sa présence et le Monoprix actuel, situé sur le même site, peut être reconnaissant de son ancêtre, car l’emplacement est particulièrement heureux pour les habitants des quartiers environnants.

Documentation extraite du n° 24 de la SHA du 14ème.

23 juin 2015

Les chiffonniers au 19ème siècle et l'utilisation des carrières (suite)

chiffonniers.jpgNous avons, dans le précédent chapitre, parlé de la « Fosse aux Lions ». Les chiffonniers avaient besoin d’espace et d’abris pour le classement de leurs trouvailles : chiffons, os, vieux papiers, débris de verre, croûtes de pain… C’était un entrepôt, une sorte de marché aux puces.

Chaque chiffonnier avait un surnom. Ainsi : Pépé Boule de suif, le Frileux, Plein de puces, Mort au vin. Du côté des femmes, on avait : Françoise la Chelingoteuse, Anastasie la Trouillotte, Louise la Miteuse, Sophie la Papavoine, Aglaé dite la Chaufferette. Par le choix de son langage, cette corporation accentuait jusqu’au grotesque la disgrâce de chacun et par dérision le cadre où elle vivait ; on trouve en ces lieux : la  rue de la Paix, la rue de Rivoli et des masures baptisées Hôtel du Louvre, Hôtel des Ambassadeurs…

Cette société était fortement hiérarchisée suivant les étapes du circuit des ordures. On y trouvait le coureur ou coltineur, le placier, le boutiquier et le négociant, ce dernier occupant le sommet de la hiérarchie. Cette industrie a prospéré tant bien que mal de 1830 à 1880, mais plutôt de mal en pis vers 1860, pour aboutir à un véritable effondrement. Les raisons ont été une réforme réglementaire qu’imposaient les progrès de l’hygiène. L’arrêté du Préfet de la Seine Poubelle, en novembre 1883 imposa à chaque immeuble de Paris, les boîtes qui prirent le nom de « poubelles ». Cela détermina un coup mortel à la profession.

En 1884, une épidémie de choléra amena les pouvoirs publics à suspendre pendant six mois l’exploitation de ces métiers, supprimant ainsi un débouché important pour la réutilisation des vieux chiffons et autres débris  urbains. ( à suivre).

Photo Eugène Atget

- Documentation extraite de la revue 24 de la S.H.A. du 14e.

21 juin 2015

Le 21 juin 1667 : pose de la première pierre de l'Observatoire Royal à Paris.

l'observatoire de Paris.jpg

En 1666, le Roi a créé, en compagnie de Colbert, l'Académie royale des sciences. C'est le Roi qui pousse à la création de l'observatoire royal. Le jour du solstice d'été, les scientifiques de l'Académie royale décident de l'emplacement du monument, en fonction du méridien de Paris. Claude Perrault en assure la construction. Colbert propose à l'astronome néerlandais Christian Huygens et au Franco-Italien Jean-Dominique Cassini de venir y travailler. Ce dernier y découvre deux satellites de Saturne et étudie la division qui porte son nom. Au cours du XXe siècle, les observatoires de Meudon et de Nancy sont rattachés à celui de Paris.

(extrait du Salon Beige)

14 juin 2015

Les chiffonniers au 19ème siècle et l'utilisation des carrières

Au fur et à mesure de l’exploitation des carrières à ciel ouvert ou souterraines, les carriers durent abandonner progressivement leur lieu de travail. A partir de 1786, une opération gigantesque démarra : le déversement dans les galeries abandonnées des carrières de la Tombe Issoire de tous les charniers du centre de Paris. Ainsi l’ossuaire fut inauguré le 7 avril 1787 et devint le plus grand cimetière souterrain du monde, appelé "les Catacombes". leu entrée est située place Denfert, sur le site de l'ancienne "Barrière d'Enfer". Il faut souligner d’autre part que ce même quartier fut de 1832 à 1851 le lieu des exécutions capitales qui se tenaient à la barrière Saint Jacques.

chiffonnier.jpgComment s’étonner que ces lieux furent peu à peu envahis par les chiffonniers qui, sur ces terrains désertés, comblaient les vides laissés par les carriers partis plus loin vers le sud. Ils se trouvaient également sur la voie de transit des ordures de Paris. Jusqu’en 1831, ces mêmes ordures étaient portées dans les faubourgs, ce travail étant effectué par des chiffonniers. A partir de 1831, l’enlèvement de ces ordures fit l’objet d’adjudications dont les principaux bénéficiaires étaient les maraîchers et les chiffonniers. Ces ordures devaient être disséminées sur des champs à une distance de deux kilomètres des Barrières ( Barrière d’Enfer). Un chroniqueur de l’époque précise que : « cette disposition permit de fertiliser les terres incultes situées hors de la ceinture des barrières et permettait de produire jusqu’à six récoltes annuelles de primeurs ».

Les chiffonniers se réunirent en une sorte de quartier général établi àChiffonnier vers 1899.jpg la « Fosse aux Lions », lieu emblématique situé sur l’amphithéâtre formé par l’ancienne carrière à ciel ouvert comprise entre le boulevard Saint Jacques, la rue Cabanis et ce qu’on appelait alors la Voie Creuse, ou rue des Catacombes (ancienne rue Dareau). Cette carrière avait été creusée sur les terrains de la ferme Sainte Anne (donation d’Anne d’Autriche pour l’hôpital de la Santé). En 1815, on dénommait cet endroit « Grande entrée de galerie horizontale des Catacombes ». En attendant, la Fosse aux Lions devenait peu à peu le repaire « de tous les tire-laine, escarpes, fourlines et chevaliers de la Pince Monseigneur »….  (photo Eugène Adjet)

( à suivre)

 -Documentation extraite du N° 24 de la S.H.A. du 14e.