31 janvier 2012
La "Voie-Verte" ou la mémoire d'une rue
Qui se souvient aujourd’hui de la Voie - Verte ? Elle prenait naissance sur la rue de la Tombe Issoire, non loin du carrefour que celle-ci fait avec la rue d’Alésia. Autrement dit, elle se détachait à cet endroit de l’ancienne voie romaine reliant Lutèce à Orléans.
La Voie-Verte est devenue après la Seconde guerre mondiale la rue du Père Corentin, franciscain assassiné par la Gestapo en juin 1944, comme indiqué sur les plaques bleues de cette rue. Rappelons rapidement les faits.
L’un des Pères, Corentin Cloarec, est aumônier des « Résistants de la Place Denfert – Rochereau ». Fin juin 1944, la Gestapo connaît les noms du groupe. Le 28 juin au matin, deux jeunes français de l’Abwehr se présentent au couvent. Le père est absent ; ils reviennent et le portier sans méfiance, appelle le père et l’introduit avec les visiteurs dans un parloir. Soudain, ils déchargent leurs armes. Le père est blessé au ventre ; il a la force de se traîner au dehors du parloir et de rentrer dans le couvent. La police alertée arrive, mais les membres de l’Abwehr leur font comprendre qu’ils n’ont rien à faire ici. Il est 12 heures 15. Un allemand et un français, l’arme au poing, transportent le père chez un médecin de la rue Sarrette. Le père Corentin peut encore parler : « je leur pardonne et je meurs pour la France ». Jusqu’au lundi, le père est exposé à l’entrée du couvent. Les funérailles auront lieu le 3 juillet 1944. Six mille personnes y assistent. L’année suivante, la rue de la Voie-Verte deviendra la rue du Père Corentin.
Triste épisode en vérité. Mais la Voie-Verte quid ? Sans doute une évocation champêtre, propre à une époque où seuls quelques puits de carrier étaient disséminés sur un territoire encore peu urbanisé. On pouvait encore y apprécier l’aspect bucolique mais fortement bouleversé du paysage, celui-ci étant compris entre la rue de la Tombe Issoire actuelle et l’ancienne avenue d’Orléans.
Evoquer un lieu, c’est se souvenir, c’est imaginer la vie à travers quelques indices peu à peu effacés par le temps. C’est anticiper aussi ce que sera la ville dans cent ans, deux cents ans… Alors la Voie-Verte ? Un trait de mémoire abandonné sur le bord d’un chemin oublié. R. Rillot
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18 janvier 2012
Entre Bièvre et Montsouris : les Franciscaines Missionnaires de Marie (V )
En novembre 1904, Mère Marie de la Passion, fondatrice des Franciscaines Missionnaires de Marie décède. Sa disparition fut douloureusement ressentie. Peu avant son décès, elle approuva les plans d’une future chapelle dédiée à Sainte Jeanne d’Arc et dont la première pierre sera posée le 2 juillet 1911. Cet édifice inauguré en septembre 1913 a été bâti dans le style néo-gothique et fut inspiré de la Sainte Chapelle. On peut remarquer que ses nombreux vitraux tamisent la lumière extérieure de la même manière que son modèle. (photo Ordifana75)
A cette époque, une manécanterie formée d’une cinquantaine de chanteuses prêtait son concours aux cérémonies religieuses. Le but était « d’élever l’âme de la jeunesse en lui enseignant le beau, que requiert la musique religieuse, et selon les règles du motu proprio, que Pie X promulgua en novembre 1903.
Ses membres étaient spécialement formés à l’étude du chant grégorien et au motet polyphonique. Le nom du compositeur Palestrina figurait souvent à travers les œuvres choisies. Sous la direction de Vincent d’Indy responsable des chœurs de la Scola Cantorum et des chantres de saint Gervais, les jeunes chanteuses assistaient à des manifestations musicales qui participaient à leur formation.
Toute cette époque allant de l’aube du vingtième siècle jusqu’à la veille de la guerre de 1914, sera, pour les Franciscaines Missionnaires de Marie, dominée par une atmosphère de travail et de la notion de service rendu à l’intention des plus pauvres et des déshérités du quartier. En 1914, de nouvelles missions apparaîtront lorsqu’il faudra s’occuper des réfugiés, des soldats blessés et partager avec eux toutes les angoisses propres à cette époque.
NDLR : documentation extraite du numéro 21 de la revue de la SHA du 14ème.
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15 janvier 2012
Entre Bièvre et Montsouris : les Franciscaines Missionnaires de Marie ( IV )
Les murs étroits de la Salle d’œuvre recevaient des centaines d’adolescentes venues chercher principes d’épanouissement et de vie laborieuse. Chaque jour, des sœurs partaient vers les rives de la Bièvre pour y rencontrer familles démunies, vieillards, handicapés, malades, mourants. L’humble salle a vu de nombreuses dames bénévoles partager avec un grand dévouement et générosité, le travail socio-éducatif des religieuses.
Mais dans le grenier-dortoir, on vit aussi fonctionner une vieille machine typographique à bras, ancêtre d’une imprimerie qui se développera dans une nouvelle maison de l’Institut à Vanves. Des ébauches de divers artisanats eurent lieu : lithographie, photographie, maroquinerie, broderie, peinture, toutes branches qui devaient pendre leur essor à l’impasse Reille, beaucoup plus tard.
Construction 7, impasse Reille (1894 – 1896)
Les pourparlers pour un changement de local marchaient bon train. Le 29 juin 1894, l’achat d’un terrain clos de murs eut lieu au 7 de l’impasse Reille. Le 1er novembre 1895, l’agrandissement du côté du « petit bois » et de l’avenue Reille fut confirmé. Le 23 du même mois, l’autorisation de construire sur le terrain en culture maraîchère prit acte, terrain où l’existence d’anciennes carrières souterraines était connue. L’aménagement des lieux se fit peu à peu. La construction de la grande chapelle dura de 1910 à 1914. En 1896, le transfert des œuvres de la rue de l’Ebre s’effectua dans les nouveaux locaux de l’impasse Reille. En 1898, diverses œuvres fonctionnaient et peuvent se résumer comme suit
- Une Ecole Primaire comprenant deux classes : une pour le C.E.P, une autre regroupant 65 élèves de 7 à 13 ans.
- Une école enfantine de 100 à 150 élèves avec une manécanterie.
- Une Maternelle – plutôt garderie - , pour 40 enfants de 2 à 4 ans.
- L’Ecole professionnelle où étaient enseignées la coupe et la couture.
-Le Patronage florissant, rendait à la population du quartier des services très appréciés.
- Une colonie de vacances en Seine-et-Marne accueillait par roulement, une quarantaine d’enfants pour une période de trois semaines à un mois.
Dans ce quartier pauvre de la Glacière, deux sœurs faisaient le travail d’Assistantes Sociales. Il faut noter que les Sœurs de Paris, loin de se replier sur elles-mêmes, préparaient les départs pour l’Inde, la Birmanie, le Japon, les léproseries de Madagascar, attendant des nouvelles du Chensi, ravagé par la famine et la peste… L’adoration du Saint Sacrement était un point essentiel de leur Règle de vie.
N.D.L.R Documentation extraite du N° 21 de la S.H.A du 14e
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29 décembre 2011
Entre Bièvre et Montsouris : les Franciscaines Missionnaires de Marie (III )
Les aspirations franciscaines de Marie de La Passion (voir note*)(Lire la note précédente) eurent vite guidé son choix et l’autorisation de Mgr Richard obtenue facilement, il est décidé que la fondation se fera, non dans la maison confortable, mais dans la misérable demeure du quartier lointain. L’arrivée des sœurs est fixée au 29 septembre, fête de Saint Michel : dix jours après la toute première démarche : quelques semaines plus tard, la fondatrice souligne « le dénouement héroïque » de la petite communauté parisienne. Et pendant dix années, les religieuses vivent là cette rude pauvreté. Et nombreux qui accourent vers cette source de charité, les pauvres se trouvant chez eux en franchissant la porte de la maison de sœurs aussi pauvres qu’eux.
Cependant le dénuement matériel n’était rien en comparaison de la misère morale du quartier, qu’il fallait aussi soulager. Dès le mois de novembre 1886, l’abbé Rataud peut écrire « qu’il suit avec le plus grand intérêt le développement de la jeune fondation » et il ajoute : « je crois qu’une des raisons du succès de votre ministère dans ma paroisse est que vous vous y êtes établies dans la pauvreté…
-N.D.L.R. Documentation extraite de la Revue N° 21 de la S.H.A. du 14e.
(*)Hélène Marie Philippine de Chappotin de Neuville, en religion Marie de la Passion, naît le 21 mai 1839 à Nantes, en France, d'une noble famille chrétienne. Dès l'enfance, elle manifesta des dons naturels éminents et une foi profonde. Elle réussit à obtenir de son père (sa mère étant morte récemment ) et de l' évêque de Nantes la permission d' entrer chez les Clarisses de Nantes en 1860.
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28 décembre 2011
La rue du Montparnasse illuminée
14:07 Publié dans 3- Vie des quartiers, 4- Métiers et commerces, En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
18 décembre 2011
Entre Bièvre et Montsouris : les Franciscaines Missionnaires de Marie (I)
Depuis 1886, les Franciscaines Missionnaires de Marie ont vu leur implantation dans le quartier « Reille » évoluer au fil du temps. Ainsi, à cette époque, Mère Marie de La Passion qui avait fondé en 1877 l’Institut des Franciscaines Missionnaires de Marie à Saint Brieux, cherchait une nouvelle implantation à Paris où les fréquents passages de missionnaires et les affaires nécessitaient un pied-à-terre. Venant de Bretagne en septembre 1886, elle rencontra Mgr Richard , Archevêque.
Or, par un concours de circonstances imprévues, le curé de Saint-Marcel de la Maison Blanche, l’abbé Rataud, rencontre la fondatrice dans le but de lui demander six ou sept religieuses afin de venir en aide à la population pauvre d’un quartier déshérité. A cet effet, il lui offre un ensemble de bâtiments vétustes et exigus dans la rue de l’Ebre, rue aujourd’hui disparue lors de l’arasement de l’îlot insalubre dit « de la Glacière » , survenu à partir des années 1960. Là se trouvaient la chapelle Saint-Anne-de-la-Glacière, annexe de la paroisse. On y trouvait une écurie qui pouvait servir de réfectoire ; un grenier, au plancher vermoulu et à la toiture crevée qui servira de dortoir. Suit une petite cour d’entrée, entourée de quelques pièces et d’une grande salle qui pouvait accueillir les œuvres futures . C’était tout ! (à suivre -lire la suite).
N.D.L.R Documentation extraite du N° 21 de la S.H.A du 14e
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13 décembre 2011
Les Statues du parc Montsouris : la mire de l'Observatoire
Cette stèle quadrangulaire, haute de cinq mètres environ, qui s'élevait jadis dans un champ est aujourd'hui classée monument historique. Elle est un vestige de l'ancienne mire de l'Observatoire érigée en 1816. Elle servait de visée pour le réglage d'instruments méridiens, ainsi qu'on peut encore le lire sur la pierre du monument. Le nom de Napoléon Ier figurait autrefois sur l'édifice mais a été extirpé au burin par des opposants. Seule subsiste aujourd'hui l'inscription suivante : "Du règne de ... Mire de l'Observatoire MDCCCVI ". Réalisée par Vaudoyer, la Mire rappelle que le méridien de Paris, calculée en 1667 et choisi comme Méridien origine jusqu'en 1911, passe par le Parc Montsouris. Depuis cette date, c'est le méridien de Greenwich qui joue désormais ce rôle.
Le Méridien de Paris passe au milieu de l'Observatoire, traverse le jardin du Luxembourg, l'Hôtel des Monnaies, la Comédie Française et passe sur la Mire du Nord, petite pyramide de pierres qui s'élève dans une propriété privée près du Moulin de la Galette, près la butte Montmartre.
Depuis l'an 2000, neuf médaillons de bronze réalisés par Jean Dibbels, marquent également le passage du Méridien de Paris à travers le Parc Montsouris. Ils portent le nom du physicien Arago. On en dénombre 135 dans Paris et sur toute la trajectoire du méridien entre la Cité Universitaire au Sud et la Porte de Saint Ouen au Nord.
Quelques dizaines de mètres séparent la Mire de L'Observatoire de la plaque Arago du secteur, la position exacte du méridien ayant été calculée par GPS lors de l'installation des médaillons, précision de mesure inexistante lors de l'installation de la stèle au 19ème siècle.
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23 novembre 2011
Les statues du parc Montsouris
Thomas Paine, Citoyen du Monde
L’intellectuel, pamphlétaire et révolutionnaire Thomas Paine, Citoyen du Monde (1737 – 1809). Anglais de naissance, Français par décret et Américain par adoption.
Réalisée par le sculpteur Borglum en 1938, cette belle statue dorée resta cachée durant toute la Seconde Guerre Mondiale. Elle ne fut érigée que le 29 janvier 1948 sur le trottoir du boulevard Jourdan, côté parc Montsouris, face au pavillon américain de la Cité Universitaire. Après avoir été enlevée de son emplacement d’origine suite aux travaux de rénovation des grilles de Montsouris à la fin des années 90, elle fut réinstallée à l’intérieur du jardin au début de l’année 2009.
Haute de huit mètres cinquante, la colonne de la Paix Armée fut réalisée d’après un dessin de l’architecte Paul Sédille. Elle est coiffée par un bronze de Jules Coutant, mesurant trois mètres cinquante, pesant 28 tonnes, réalisée en 1888. Elle s’élevait jadis, square d’Anvers dans le IXe arrondissement, mais suite à la construction d’un parking souterrain, elle fut transférée dans la perspective de l’avenue René Coty en 1984.
(Cliquez sur les photos pour agrandir)
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22 octobre 2011
Le Palais du Bardo au Parc Montsouris
Jusqu’en 1991, le Parc Montsouris abrita le Palais du Bardo, reproduction à une échelle réduite de la Résidence d’été des Beys de Tunis. Celle-ci figura dans la section tunisienne de l’Exposition Universelle de 1867 organisée au Champs de Mars, comme spécimen du style architectural mauresque.
Une fois l’exposition terminée, la ville de Paris acheta au Baron Jules de Lesseps pour la somme de 150 000 francs or, cette reproduction que des ouvriers tunisiens remontèrent en quatre mois sur la partie la plus élevée du Parc Montsouris, dans la perspective de l’avenue René Coty.
Ce bâtiment qui était destiné à servir de logement au personnel de l’Observatoire chargé de l’étude du climat parisien, eut à souffrir du siège puis de la Commune de Paris. Après une restauration en 1872, on en fit un observatoire météorologique que Marié Davie dirigea jusqu’en 1886. En 1876 on y ajouta un service consacré à l’étude des eaux, et à partir de 1893, on y fit des analyses chimiques et bactériologiques de l’air de la capitale. A partir de 1947, les statistiques des données climatiques de la Ville de Paris y furent suivies. En 1974, les services de la Météorologie Nationale furent transférés dans un petit bâtiment moderne construit à l’ouest du Palais.
Le Palais du Bardo qui était classé au Registre des Monuments Historiques devait être restauré dans les années 80 pour abriter un Musée tunisien, mais il fut détruit par un incendie en mars 1991, ce qui détermina sa disparition définitive peu après cette date.
Cliquer sur les images pour les voir en plus grand
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18 octobre 2011
Le maréchal Brune et son boulevard
Les "boulevards des Maréchaux" qui limitent la frontière du Paris "intra muros" actuel, évoquent les guerres du Ier Empire ; celles-ci ont contribué à donner à notre pays, une épopée à la fois prestigieue mais aussi malheureuse, et à plus d'un titre négatives pour la renommée de la France.
De l'Espagne à la lointaine Russie, les armées de Napoléon se sont élancé dans des aventures toujours plus meurtrières, et les maréchaux, la plupart issus de la Révolution, y ont su développer leur talent de stratèges. Ainsi, du maréchla Brune.
Jusqu'en 1919, il faut rappeler qu'un boulevard militaire (belle photo de Atget, ici Porte d'Orléans, cliquez pour agrandir) ceinturait Paris en suivant les fortifications érigées par Thiers en 1842, et ce sur plus de 37 kilomètres. Leur disparition programmée après la Première Guerre Mondiale, fut à l'origine de la construction sur les terrains libérés de nouveaux quartiers où s'élèveront des logements H.L.M. Les portes d'Orléans et de Vanves verront ainsi l'édification d'immeubles modernes à partir des années 30. Mais "quid" du maréchal Brune ?
Guillaume Brune est né le 13 mai 1763 à Brive, d'une famille de juristes. Sa carrière est toute tracée, il sera magistrat. Mais, envoyé à Paris pour suivre des études, il préfère fréquenter les salles de jeux, où il perd énormément d'argent. Il finit par devenir ouvrier typographe. La Révolution le transforme en pamphlétaire : il achète une petite imprimerie, et s'inscrit au Club des Cordeliers où il rencontre Danton et Desmoulins. Heuresement pour lui, il ne s'est pas mêlé aux massacres de Septembre et il rejoint la garde nationale de Seine-et-Oise. Adjudant major en décembre 1791 à l'armée de Belgique, il devient général le 18 août 1793
En 1791, il entre à la garde nationale de Paris puis au 2ème bataillon de volontaires de Seine et Oise. Le 13-Vendémiaire, il participe à la répression de l’insurrection royaliste, aux côtés de Barras et du général Bonaparte. Il est nommé en Italie et est présent à Rivoli (14 janvier 1797) ; il est promu général de division en 1797, et placé à la tête de l’avant-garde.
Après une brève mission en Suisse, le Directoire le nomme commandant de l’armée de Hollande. Le 19 septembre 1799, Brune vainc les forces russo-anglaises à Bergen. Cette victoire lui vaut d’être nommé commandant en chef de l’Armée de l’Ouest avec mission de pacifier la Vendée. Peu après, les chefs Chouans signent un traité de paix. En août 1800, Brune part remplacer Masséna à la tête de l’Armée d’Italie.
En 1802, Bonaparte, Premier Consul, commence à réunir tous les pouvoirs ; il éloigne ce républicain convaincu en le nommant ambassadeur en Turquie, mais il l’inclut dans la liste des maréchaux de 1804. L’année suivante, Brune, revenu en France, est général en chef de la future Grande armée réunie à Boulogne. En 1806, il est gouverneur des villes hanséatiques.
Lors de la campagne de Prusse en 1807, il s’empare sans coup férir de Straslund. Toutefois, au lieu de louanges, il s’attire les foudres de l’Empereur car dans la convention passée ensuite avec les Suédois, il parle de l’Armée française et non de l’Armée de Sa Majesté Impériale et Royale. Napoléon l’écarte définitivement.
Dès le 1er avril 1814, Brune signifie son accord au gouvernement provisoire. Il se rallie aux Bourbons, qui rechignent pourtant à accepter ses services. Brune les propose alors à Napoléon, quand celui-ci revient de l’île d’Elbe, en 1815. Il est nommé pair de France pendant les Cent-Jours. A la seconde Restauration, il se rend à Paris pour faire à nouveau acte d’allégeance au nouveau pouvoir quand il est reconnu dans les rues d’Avignon par des Royalistes, qui l’attaquent et l’assassinent. Son corps est ensuite jeté dans le fleuve sans autre forme de procès.
A Sainte-Hélène, dans le Mémorial, Napoléon dira de lui : "C'était un déprédateur intrépide, et j'ai eu tort de ne pas me confier au maréchal Brune en 1815, il connaissait tous les vieux de la Révolution, il m'aurait organisé facilement 25 000 ou 30 000 fédérés qui eussent dominé la défection des chambres."
Et l'appréciation de Napoléon à Sainte-Hélène:
«Je rends justice au maréchal Brune; il a bien fait en Hollande; la bataille d'Alkmaar a sauvé la République d'un grand péril».
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09 octobre 2011
En descendant le boulevard (VII ) - ( Fin) -
( Voir la note précédente) Nous continuons notre promenade pour évoquer les multiples aspects du boulevard Raspail à partir du numéro 250, où se situe l’Ecole des Assistantes Sociales et Infirmières visiteuses. (cliquez sur les images pour les agrandir)
Au 240 – 242, voici l’Académie Raspail, située au fond de la Cité Nicolas Poussin. Puis, nous approchons du boulevard Edgar Quinet. A l’angle se situe le « Café des Arts », dénommé avant la dernière guerre : « Aux Quatre Sergents » (de la Rochelle) ; ceux-ci sont enterrés dans le cimetière tout proche. En face, le café brasserie : « le Raspail Vert » a remplacé celui portant l’enseigne : « Aux Grands Hommes » (il s’agissait d’Edgar Quinet et de Raspail).
Continuons. Au 230, une plaque indique que le poète Pierre Seghers a vécu ici de 1944 à 1987. Il y avait sa maison d’édition, rendue célèbre par la parution en format de poche de nombreux poètes contemporains, sous l’appellation : « Poètes d’aujourd’hui », dont le premier numéro sera consacré à Paul Eluard. Plus de 280 titres paraîtront sous cette appellation. Rappelons ici, quelques étapes de sa vie .Il est né en 1906. Durant la Seconde Guerre, il en entre en résistance avec la revue : « Poètes Casqués », dont le premier abonné sera Aragon. Plus tard, il ouvrira ses collections au cinéma, aux philosophes et aux savants, aux musiciens, à la chanson (« Poésie et chanson »). En 40 ans d’édition, il publiera plus de 400 monographies et 2000 poètes du monde entier.
Au 228, le trottoir voit soudain son niveau s’affaisser par quatre marches d’escalier. Cela peut surprendre le flâneur qui rêve un peu… Nous sommes ici sur l’ancien niveau du Mont Parnasse. Au 218, l’immeuble arbore au-dessus de la porte d’entrée le numéro 20, ancien numérotage qui débutait à partir du boulevard Montparnasse.
Au passage, signalons la disparition du cinéma « Raspail », au 216, qui était très fréquenté dans les années 60 et où étaient présentés de nombreux films d’art et d’essai.
Trois immeubles mitoyens apparaissent au 214. C’est le recteur Paul Appell qui les inaugura en 1924 .Il s’agit de la Maison des Etudiantes. Madame Paul Appell a été présidente de la Société Universitaire des Amis de l’Etudiante. Au 208, le « Café du Gymnase » s’appelait « le Pélican » aux beaux temps des « Montparnos ».
De 1829 à 1877, s’ouvrait au niveau du 206, un vaste terrain consacré au marché aux fourrages, et qui s’étendant dans l’axe de la rue Huyghens, allait jusqu’au boulevard Edgar Quinet. En 1866, le percement du boulevard Saint Marcel dans le 13ème, fit transférer ici le marché aux bestiaux du boulevard de l’Hôpital. Le 23 septembre 1870, le marché est déplacé à la Villette. En 1875, se tient ici, tous les dimanches, un marché aux chiens. Le 7 juillet 1877, le marché aux fourrages se retrouve à Montrouge, tandis que le marché aux chevaux se dirigera sur les abattoirs de Vaugirard…
Nous pouvons maintenant conclure, en évoquant un autre aspect de ce secteur, en particulier celui de la rue Huyghens, où la proximité de l’Académie de la Grande Chaumière (rue de la Grande Chaumière), attirait la présence de modèles féminins qui étaient pour la plupart de nationalité italienne. Mais la guerre de 14-18 mit un terme à cette présence, l’ambassade d’Italie ayant exigé leur disparition.
Nous espérons vous avoir intéressé par notre promenade. Il ne tient qu’à vous d’en apprécier le parcours en flânant, promeneur léger mais attentif, inspiré par la nostalgie des ombres du passé et de celles encore inconnues du futur…
N.D.L.R.. Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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01 octobre 2011
En descendant le boulevard (VI)
(Lire la note précédente) Le territoire de la commune de Montrouge s’étendait jusqu’au « Grand Cours » (actuel bd. du Montparnasse). L’annexion du 1er janvier 1860, sous le Second Empire d’une partie des territoires des communes suburbaines, entraîna la démolition du mur des Fermiers Généraux. Aussitôt, le boulevard qui nous concerne, vit sa largeur repoussée à 70 mètres. Cette allée plantée d’arbres, vit alors l’apparition de la fête foraine, dite plus tard « du Lion de Belfort ». Mais en 1895, on aligna la largeur du boulevard sur celle de la partie nord, plus étroite, à 38m 40. Ainsi, les terrains longeant le cimetière situé plus à l’ouest, furent lotis par la construction d’imposants immeubles de style haussmanien( N° 234 à 286) et la fête foraine transférée sur le boulevard Saint Jacques tout proche.
(Cliquez sur les images pour arandir) Nous voici à la hauteur de la rue Victor Considérant, tracée sur une partie du cimetière désaffecté entre 1887 et 1895. V. Considérant était un ami de Raspail. Il fut l’adepte de Fourrier et député «quarante-huitard ». Il fut banni de France de 1849 à 1869.
Puis, en descendant le boulevard en direction des stations de métro Raspail et Vavin, nous rencontrons une série d’immeubles « haussmaniens » au confort « bourgeois ». Au 278, s’installa au début de 1913, la revue mensuelle illustrée : « les Soirées de Paris » dont le directeur était Guillaume Apollinaire et Jean Cérusse.
Au 276, le sculpteur Derré sculpta en 1905 trois bas-reliefs représentant , l’Amour, la Maternité et la Mort. L’immeuble sis au 270, à l’angle de la rue V. Schoelcher, a été primé en 1889 pour l' heureux accord réalisé entre la pierre et la brique. Juste à côté, au 268, la galerie d’art « Camera Obscura » présente régulièrement des œuvres de peintres et de photographes contemporains.
Puis, à partir du 254, les bâtiments de l’ESA apparaissent. Il s’agit d’une école d’architecture fondée en 1865 par Emile Trélat, avec l’appui de la princesse Mathilde et de la Famille impériale. En 1868, cette école délivrait son premier diplôme. Etablissement libre, son enseignement etait plus technique qu’aux Beaux Arts. Dans la cour de l’école, signalons quelques colonnes et leurs chapiteaux provenant du Palais des Tuileries, démoli après l’incendie de la Commune. Sur le même terrain, un batiment verre et métal abrite l'école d'art Camondo et une extension de l'ESA.
Dans un prochain chapitre, nous terminerons notre promenade du boulevard en direction du carrefour Vavin-Montparnasse. (Lire la prochaine et dernière note)
-N.D.L.R. Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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28 septembre 2011
Montparnasse au temps d'Apollinaire (juin 1914)
(Apollinaire, blessé, dessiné par Picasso) Dans le numéro de Paris-Journal daté de juin 1914, Apollinaire faisait une présentation du quartier Montparnasse, dont nous nous faisons l’écho en diffusant de larges extraits des lignes écrites par le poète :
… « Montparnasse d’ores et déjà remplace Montmartre. Alpinisme pour alpinisme, c’est toujours la montagne, l’art sur les sommets. Les Rapins ne sont plus à leur aise dans le Montmartre moderne, difficile à gravir, plein de faux artistes, d’industriels fantaisistes et de fumeurs d’opium à la flan.
A Montparnasse, au contraire , on trouve maintenant de vrais artistes, habillés à l’américaine. Quelques uns d’entre eux se piquent le nez à la coco. Mais, ça ne fait rien, les principes de la plupart des Parnassois ( comme on les appelle pour ne pas les confondre avec les Parnassiens) sont opposés à l’ingestion des paradis artificiels quels qu’ils soient.
Que voilà un pays agréable où tout ciel est pour l’usage externe du plein air et des terrasses : celle des Lilas où dominent Paul Fort, Charles Guérin, Flandrin, Mme Marval… celle de la Rotonde où l’on voir Kisling, Max Jacob, Rivera, Friesz… celle du Dôme où se tiennent Basler, Goetz, Pascin… Celle du petit Napolitain où se rafraîchissent Chirico, Modigliani… celle enfin du Versailles où reviennent Marquet, Benoni-Auran, etc…
C’est de la région dont les cafés sont les oasis , que « Montparnasse » veut être l’organe, gazette hebdomadaire où l’art et la littérature trouvent leur compte et que dirige notre ami Paul Husson…
Guillaume Apollinaire, de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki, né le 26 Août 1880 à Rome et mort pour la France le 9 novembre 1918.
N.D.L.R Documentation extraite de la Revue N° 21 de la S.H.A. du 14E.
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27 septembre 2011
Le boulevard Raspail lorsqu'il s'appelait le boulevard d'Enfer (V)
(Lire la note précédente ) Sous Louis XV, la route d’Orléans ( actuelle avenue du Général Leclerc), drainait tout le trafic vers le sud. La rue d’Enfer ( actuelle avenue Denfert-Rochereau), était étroite et peu propice à l’écoulement du trafic. Aussi avait-il été décidé de rejoindre le « Grand Cours » ( actuel boulevard du Montparnasse) par un boulevard prenant son départ à la nouvelle Porte de Paris, sise sur la place actuelle de Denfert-Rochereau. Les terrains traversés appartenaient dans leur majorité en 1772 , à « la Ferme du pressoir ». Ils étaient constitués de champs, jardins, vignobles, le tout parsemé d’excavations faites par les carrières ; de rares maisons étaient reliées entre elles par des sentiers. Ici, il faut citer un vieux chemin carrossable qui, partant de l’ancienne porte Saint Michel ( Carrefour du Bd. St Michel – Ecoles des Mines aujourd’hui) traversait la rue Notre-Dame des Champs après avoir longé les Chartreux, puis la rue Joseph Bara, et le cours du Montparnasse. Les rues Auguste Mie et la rue Raymond Losserand ( ex chemin de Vanves) se trouvent les héritières de cet antique chemin de Paris vers la forêt de Clamart… Dans le cimetière du Montparnasse, dont la réalisation avait été décidée en 1804 et seulement réalisée en 1824, on aperçoit la tour d’un vieux moulin situé sur le parcours de ce chemin, lieu où se retrouvaient au 18ème siècle, les collégiens de Louis-le-Grand et ceux de l’Oratoire, situé rue d’Enfer.
Signalons que sur le nouveau boulevard, fut inauguré en 1772, le « théâtre Montparnasse », premier du genre, qui, disparu sous le Ier Empire, fut réinstallé en 1817, rue de la Gaîté.
(la Barrière d'Enfer - cliquez) En 1786, s’élèvent l’enceinte et les barrières des Fermiers Généraux (… ce mur murant Paris qui rend Paris murmurant !) Celles-ci empruntent le boulevard de Montrouge ( actuel Bd. Edgar Quinet) et le Bd. d’Enfer (actuel Bd. Raspail). En 1787, deux pavillons symétriques seront construits par Charles-Nicolas Ledoux à la barrière d’Enfer. Enfin en 1791, notre boulevard reçoit le nom officiel de Boulevard d’Enfer. Dans un prochain article, nous descendrons le boulevard, côté des numéros pairs. A bientôt ! (Lire la note suivante)
- N.D.L.R Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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22 septembre 2011
Avis aux chineurs ! Brocante vendredi 23 septembre de 7 h à 13 h aux Puces de Vanves et vides-greniers les 24 et 25 septembre
Brocante exceptionnelle vendredi 23 septembre de 7 h à 13 h aux Puces de Vanves (Av Marc Sangnier, av Georges Lafenestre) 75014 Paris
200 Brocanteurs habitués du marché ou venant de toute la France déballeront leurs récentes trouvailles au Marché aux Puces de la Porte de Vanves
Accès : sortie périphérique Porte de Chatillon ou Porte de Vanves
Métro : Porte de Vanves
Autobus : 58, 95 Tramway T 3, Velib
Vide -greniers samedi 24 septembre 6h-18h place Jacques Demy
80 exposants particuliers et pros. Horaires 6h / 18h Gratuit
http://www.francebraderie.com/ Contact/Réservation
Place Jacques Demy, place du Marché ( rue Mouton-Duvernet) à 50 mètres de la Mairie du 14ème
Métro Mouton Duvernet
Vide -greniers de la Tombe Issoire Dimanche 25 septembre 2011 de 8h à 18h.
Place au croisement rue de la Tombe Issoire / rue d'Alésia / rue Sarrette
M° Alésia, Bus 62 ( Alésia Tombe Issoire )
Habitants du quartier ( Particuliers ) 150 stands.
http://Www.monvidegreniers.fr/
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19 septembre 2011
Raconte-moi ton 14ème : rallye pédestre et conférence jeudi 22 septembre à la mairie.
Jeudi 22 septembre, est organisée une soirée visite-conférence qui comporte
- Un rallye pédestre autour du patrimoine du quartier. Rendez-vous est donné à 17h45 sur le parvis de la Mairie. Détails, décors, recoins, laissez-vous guider et partez à la découverte des richesses du XIVème. !
- A partir de 19h, salle des mariages : Conférence « Raconte moi ton 14e » animée par l’association Culture et Patrimoine et la Société Historique et Archéologique du 14eoù plusieurs intervenants vous raconteront « leur XIVème arrondissement. » - M. Koltirine (président de l’association Culture et Patrimoine et rédacteur en chef de la revue Paris Patrimoine)- M. Viaud (président de la société d’Histoire et d’Archéologie du XIVème arrondissement.- M. Gazet (membre de l’association SOS PARIS et réalisateur de films sur le patrimoine)
Entrée libre. Mairie, 2 place Ferdinand Brunot.
Renseignements : http://www.culture-et-patrimoine.com/
08:31 Publié dans 3- Vie des quartiers, 5- Associations, 6- Art, Culture, Patrimoine, En flanant dans le 14e, Histoire du 14ème, Mairie du 14ème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris 14e, lavoixdu14e.info, mairie 14e | Facebook | | Imprimer |
17 septembre 2011
Les Carrières-Catacombes dans le XIVe
Depuis l’époque romaine, les bancs de calcaire situés sur la rive gauche de la Seine ( Montagne Sainte Geneviève, et site des arènes de Lutèce ) avaient été exploités à ciel ouvert, pour fournir de la pierre destinée aux constructions civiles et religieuses. Au Moyen Age, afin de préserver le sol agricole situé au-dessus, l’exploitation s’enfonce dans le sous-sol. Ainsi naissent peu à peu des couloirs et les excavations correspondantes à l’exploitation des bancs de calcaire.
Au XVe et XVIe siècles, voleurs et coupe-jarrets infestaient les communes de la banlieue sud : Arcueil, Gentilly et Montrouge, se cantonnant dans les ruines du château de Bicêtre. Sous François Ier, des bandes de mercenaires, débris des armées d’Italie après la défaite Pavie en 1525, se répandent dans les vastes carrières de Montrouge et de Montsouris.
On sait que ces carrières sont devenues les Catacombes de Paris, vers la fin du XVIIIe siècle, alors qu’il devenait nécessaire de supprimer du centre de Paris, les cimetières qui ceinturaient les églises de l’époque. Plus de 6 500 000 corps ont ainsi été évacués, surtout de nuit puis répartis dans les vastes excavations des anciennes carrières.
Singulière curiosité sont les escaliers qui permettent d’y accéder. Dans le Paris-Souterrain de M. Gérard, auteur d’une magistrale histoire des carrières, il est fait état dans le XIV°, de onze escaliers qui permettent de pénétrer dans les dites Catacombes. Le plus profond est avenue Reille ; il compte 117 marches… Par ailleurs, au 21bis de l’avenue du président Coty, existe un singulier puits par lequel sont jetés les ossements provenant d’anciens cimetières parisiens ou de tombes abandonnées dans les cimetières actuels.
Ainsi, sous nos pieds, le passé de l’Histoire parisienne continue de témoigner de l’intarissable présence de l’homme au cours des siècles, et ce n’est pas fini…
N.D.L.R. Documentation extraite du N° 23 de la Revue de la S.H.A. du 14e
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16 septembre 2011
Journées Européennes du Patrimoine 2011 dans le 14ème samedi 17 et dimanche 18 septembre dans le 14ème
Des nouveautés sont proposées comme un rallye pédestre, des découvertes à thème comme le centre hospitalier Sainte Anne avec des conférences..., la Cité Internationale Universitaire et en particulier le collège d' Espagne, puis des visites exceptionnelles comme l' hôtel de Massa- Société des gens de Lettres « folie »XVIIIème siècle transportée des Champs- Elysées qui présente aussi une tapisserie étonnante représentant de grands écivains français du 19ème siècle et une collection de meubles art déco..., l'Observatoire de Paris (visite qui a un grand intérêt scientifique), les ateliers de Chana- Orloff (Atelier-résidence en béton armé du sculpteur Chana Orloff (1888-1968) dans la Villa Seurat marqué par la présence de cette grande artiste), la Coupole, célèbre restaurant des années folles, la maison du Fontainier, l'Entrepôt (bâtiment industriel transformé en lieu culturel), le cimetière Montparnasse, les églises Notre -Dame du Travail, Saint Pierre de Montrouge et Notre-Dame du Rosaire et la chapelle du couvent des Franciscains...
Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand . Pour avoir le programme détaillé des visites, cliquez sur lire la suite
10:14 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine, En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrimoine, paris 14e, lavoixdu14e.info, observatoire, chana orloff, coupole | Facebook | | Imprimer |
14 septembre 2011
En remontant le boulevard(IV)
(Lire la note précédente) Nous arrivons enfin sur les terrains de la « Maison Marie-Thérèse », nom donné en mémoire de la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI. par madame de Chateaubriand qui ouvrit ici une infirmerie destinée à l’origine aux prêtres âgés. Cette infirmerie fut léguée plus tard à l’archevêché de Paris, tandis que le couple Chateaubriand y vécut de 1826 à 1838. Après la Grande Guerre, l’archevêché céda une partie du terrain à un groupe d’intellectuels de la colonie américaine qui fonda en 1928 au 261, « l’American Student Club » qui comportait salon, bibliothèque, gymnase, piscine… Mais ce Centre fut remplacé en 1994 par une nouvelle construction due à l’architecte Jean Nouvel, où s’établit la « Fondation Cartier pour l’art contemporain ». Le bâtiment s’inscrit au mieux dans l’environnement, car il joue sur les transparences. Jardin, salles d’exposition, étages supérieurs, sont traversés par la lumière omniprésente. Cela donne à l’ensemble une légèreté particulièrement harmonieuse dont beaucoup de bâtiments contemporains devraient pouvoir s’inspirer.
Précisons que l’infirmerie Marie-Thérèse (photo) a gardé aujourd’hui son caractère d’accueil pour les prêtres âgés qui trouvent ici la sérénité nécessaire à une retraite paisible.
Plus loin, au 231, et sur un terrain qui appartenait à l’Infirmerie, s’est édifié l’immeuble de la Direction de l’Aéroport de Paris.
Enfin, à l’angle du boulevard et de l’avenue Denfert-Rochereau ( ex rue d’Enfer ), était un café, disparu depuis. Entre 1860 et 1890, un petit marché aux fleurs fonctionnait là, tandis que jusqu’en 1914, un marché hebdomadaire aux oiseaux s’y était établi.
Ici se termine notre promenade au cours de laquelle nous avons parcouru 780 mètres… Dans un futur proche, nous entreprendrons la descente du boulevard, côté des numéros pairs, pour faire de nouvelles découvertes, accompagnées de nouvelles surprises! (Lire la note suivante)
N.D.L.R Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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12 septembre 2011
En remontant le boulevard(III)
Voici le troisième volet de notre découverte du boulevard Raspail. (lire le précédent)
Nous sommes au niveau du 231, devant la vaste façade d’un bâtiment récent (le lycée hôtelier Jean Quarré), qui a remplacé l’ancien lycée technique Raspail, lui-même déménagé près de la porte Didot. Il avait pris la suite de l’Ecole Professionnelle de St Ouen, déménagée après avoir été sinistrée durant la deuxième guerre mondiale.
Il faut dire que ce lieu a subi de nombreuses modifications depuis longtemps. Ainsi, en 1855, fonctionnait ici un des dépôts de la « Compagnie des petites Voitures », absorbée en 1894 par la « Compagnie Générale des Voitures à Paris », qui créa entre 1920 et 1924 une douzaine de garages pour les 1500 taxis qu’elle possédait en 1929. Il est probable que cet immense terrain d’angle était à l’origine propriété de l’horticulteur Noisette dont l’adresse était au 51 Bd. d’Enfer.
Aux heures fastes de Montparnasse, on trouve à cet endroit du boulevard, un lieu où s’implanta en novembre 1923, la « Sorbonne Montparnassienne » qui avait pour nom vérItable : « l’Académie du Caméléon », laquelle venait du 146 du Bd du Montparnasse. Cette Académie prétendait devenir une Maison des intellectuels. Elle éditait un bimensuel : Paris-Conférences ; l’expérience dura cinq ans puis disparut.
Vint ensuite en 1930, un vaste édifice en béton qui devait être le « Salon Parnasse », composé d’un vaste hall entouré de galeries superposées en gradins. Mais l’expérience échoua et le bâtiment devint le lycée technique Raspail, cité plus haut.
Aujourd’hui, un square fait l’angle avec la rue Campagne Première. Il est dédié au peintre Yves Klein, qui avait son atelier au 9 de cette rue, tandis qu’il habitait au 14.
Traversons cette dernière. A l’angle du boulevard, existait une petite maison de faubourg où vécut quelque temps dans une chambre misérable, Arthur Rimbaud accompagné de Verlaine. De nos jours, un restaurant « le Duc » a pris la place, remplaçant un restaurant-dancing, le « Normandy », symbole éteint de la vie artistique de l’avant-guerre.
Au 247, s’ouvre le passage d’Enfer, seule appellation subsistant de l’origine. Ce passage existait déjà en 1808. Les maisons basses et les pavés inscrivent leur nostalgie dans un lieu qui a gardé son charme presque champêtre d’une autre époque.
Enfin, pour clore provisoirement notre promenade, au 253, il y avait l’impasse Sainte Elisabeth, devenue après son prolongement jusqu’au boulevard Montparnasse, la rue Boissonade, savant helléniste qui vécut de 1774 à 1857. (Lire la note suivante)
N.D.L .R Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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10 septembre 2011
Brocante boulevard Jourdan, dimanche 11 septembre
Une brocante a lieu boulevard Jourdan, à hauteur du Parc Montsouris, ce dimanche 11 septembre. Pour l'avoir visitée samedi, elle ressemble à une brocante, avec des objets anciens ou d'occasion.
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09 septembre 2011
En remontant le boulevard (II)
(Lire la note précédente) Nous continuons notre balade sur le boulevard Raspail, côté des numéros impairs, en direction de Denfert-Rochereau, laissant planer en nos mémoires, le souvenir des jardins de la Grande Chaumière . Ici même, au N° 201, le restaurant le Rond-Point , modernisé en 1958, était l’héritier du Café Baty. Aujourd’hui, ces établissements ont disparus et ont été remplacés successivement par le "Bar à huîtres" et de nos jours par le "Restaurant de Haute mer". Apollinaire, disait à propos du café Baty : « c’est le dernier des véritables marchands de vin, quand il se sera retiré, cette profession aura disparu de Paris ; il restera des bistrots, mais le « chand d’vin » aura vécu.Le patron avait servi, René Benjamin, Apollinaire, Pierre Benoît, Billy, Jean Cocteau, Max Jacob, Giraudoux, Vincent d’Indy… L’enseigne porta un temps celui du restaurant : "La Grande Chaumière" .
Nous voici maintenant au 207. Pierre Benoît y habita de 1918 à 1923. Au 209, un café appelé autrefois" La Guérite", fut un rendez-vous d’artistes : « le groupe des Caïmans » suivi par le « Groupe de l’échelle » .Aujourd’hui, la Guérite a fait place aux « Fondus de la Raclette ». Plus loin, au 213, une vitrine attire notre attention : « Aventuria », créateur de voyages en direction des USA, du Canada et de l’Afrique Australe.
Le 221 vit le statuaire Hiolle, vers 1880. De son atelier entouré d’arbres, il disait : « C’est rien poétique ici, on entend toujours gueulé les petits oiseaux ».
Au 229, nous remarquons la façade incurvée de l’immeuble qui respectait un très vieil acacia, planté semble-t-il, par Victor Hugo. Mais le vieil arbre a disparu. C’est à cet endroit que s’était installé en 1864, le « Cercle catholique d’ouvriers », dit Cercle Montparnasse, et c’est dans cette salle que fut lancé le 15 juin 1894, la Schola Cantorum, par l’organiste Charles Bordes. Le premier concert eut lieu le 17 mai 1896 en la salle du cercle Montparnasse, tandis que le 15 octobre fut créé un cours de chant liturgique et de musique religieuse. Nous vous quittons ici pour un prochain rendez-vous sur le boulevard. (Lire la note suivante)
-N.D.L.R. Documentation extraite de la Revue N° 5, de la S.H.A. du 14e.
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06 septembre 2011
En remontant le boulevard (I)
Une longue balade nous attend tout le long du boulevard Raspail, une importante artère du XIVe arrondissement.
Nous voici du côté des numéros impairs du dit boulevard, à l’angle que fait celui-ci avec le boulevard du Montparnasse, en remontant vers Denfert-Rochereau.
Carrefour Montparnasse-Raspail en 1910
Pendant la 1ère partie du XIXe siècle, l’emplacement était occupé par de vastes jardins sur lesquels était installé une sorte de Luna Park. Ainsi, sous la Restauration, sévissait ici, la mode des « Montagnes russes » , divertissement qui consistait en un hangar monté sur un rocher en bois qui permettait d’y accéder, et de là , le visiteur pouvait se lancer sur une pente de 65 mètres à l’aide de chariots et de gondoles… On appelait aussi ce lieu de détente : « le jardin des Montagnes Suisses ».
A l’arrière de cet endroit ( numéros 205 à 299 de l’actuel boulevard du Montparnasse) s’étendaient les jardins du « Bal de la Grande Chaumière », né en 1787, et dont la propriété appartenait à l’anglais Tinkson, après fusion avec le restaurant Fillard, prenant lui-même la suite du « Café Turc ». Les Benoît père et fils succèdent à Tinkson et lancent les « Montagnes russes ». Les jardins y attenant comportaient grottes en pierre meulière, des tapisseries de verdure, des talus de gazon, et des fleurs…
La réputation un peu scandaleuse de la Grande Chaumière débute vers 1830, avec les « Chicards », les « Flambards », et plus tard avec les « Boussingots ». En 1844, on y danse les premières polkas et une danse toute nouvelle, qui deviendra célèbre sous le Second Empire : le « Chahut », ancêtre du « Cancan ». Là se retrouvent des jeunes gens dont certains deviendront célèbres : Thiers, Barbès, ainsi que des filles célèbres : Mogador, Lola Montes, Louise-la balocheuse… Louise-la- loucheuse…
C’est en 1858, que Bullier s’installe près de l’Observatoire, avec la « Closerie des Lilas ». C’en est fini de la Grande Chaumière. Elle avait fait son temps, elle disparaît peu à peu.
Nous continuerons notre promenade sur le boulevard d’Enfer, la première dénomination du boulevard Raspail, lors d’une prochaine évocation. (Lire la note suivante)
N.D.L.R. Documentation extraite de la Revue N° 5 de la S.H.A. du 14e.
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27 août 2011
Rémy Dumoncel, le Résistant
Une rue du XIV° porte son nom, reprenant une partie de la rue Dareau. D’une certaine manière il fut de notre arrondissement puisqu’il travailla aux Editions Tallandier, dont le siège était rue du Saint-Gothard un certain temps. Il avait épousé en 1919,la fille de Jules Tallandier.
Rappelons brièvement sa vie. Né en octobre 1888, il fut maire d’Avon de 1935 à 1945. En 1914, il fut mobilisé et fut blessé cinq fois et fait prisonnier. Pour son courage il reçut la Croix de guerre et la Légion d’Honneur. Maire d’Avon jusqu’en 1940, il refuse de démissionner contre les atteintes de l’occupant. Sachant que ses sympathies allaient à la France Libre, les Allemands le surveillent. D’ailleurs, il accueille les prisonniers évadés et les fait passer en zone libre. Il organise à cette effet, à la préfecture de Melun un service clandestin de cartes d’identités et il héberge de nombreux juifs dans sa propriété de Dordogne.
En 1940, les Allemands lui demande de désigner vingt otages : il fournit quatre noms dont le sien, ainsi que celui du père Jacques ( Louis Bunel) directeur du collège Saint-Thomas d’Avon. Celui-ci fut emmené par la Gestapo pour avoir caché des enfants juifs. Louis Malle en tirera un film : « Au revoir les Enfants ».
Le 4 mai 1944, Rémy Dumoncel est à Paris. Il est recherché par la Gestapo. Il sera arrêté et incarcéré à Fontainebleau, transféré à Compiègne et de là, à Neuengamme. Il meurt le 15 mars 1945. Son nom est inscrit au Panthéon.
N.D.L.R Documentation extraite de la Revue N° 48 de la S.H.A. du 14e.
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15 août 2011
Mon quartier, le 15 aout
Le désert, vous connaissez ? Non, pas celui de Gobi, mais l’image du parfait désert qu’offre notre quartier d’Alésia. Cela se passe à Paris, le 15 août.
Tout d’abord, « ils » sont partis, tous ; à la mer, à la montagne, aux Seychelles ou à Palavas-les Flots.
« Ils », ce sont les Parisiens aventureux qui n’hésitent pas à faire rouler « sur place », leurs voitures sur des autoroutes « tire-bouchons ». Ils font halte sur des aires de « repos » qui n’ont conservé que le nom pour n’y accueillir que les automobilistes et leurs montures assoiffées.
Là, on fait le « plein » de repos et d’essence, et quand la coupe est pleine, on peut même y passer la nuit à la lueur des phares des véhicules qui roulent non loin de là… Bref, c’est le paradis ou presque, avant de rejoindre la Côte Basque, Llioret del Mar ou la Corrèze. Demain, il restera encore 350 km à parcourir en faisant sauter joyeusement les bouchons. On maugréée, on est irrité par les jappements aigus du chien de la belle-mère ou les piaillements des enfants !
Mais il y a mon quartier, abandonné aux oiseaux, aux flâneurs, à ceux qui rêvent que leur ville se trouve à la campagne et qui se contentent de regarder le ciel. Ils ralentissent souvent pour écouter les pas glissants du silence, ou les nuages qui déposent avec grâce , leurs ombres sur les façades réjouies des immeubles. Ils écoutent les tables des terrasse de cafés se lamenter de ne recevoir que des touristes ne parlant que le néerlandais, l’américain ou le chinois… tandis que les trottoirs respirent et sourient de ne pas subir le martèlement des pieds griffus et crochus de piétons stressés. L’atmosphère de la ville alors, se prend à rêver au son de séraphiques orchestres invisibles, les arbres se plaisent à se balancer mollement dans une houle de lumière qu’un soleil capricieux daigne offrir, avec parcimonie, mais toujours avec tendresse. Parfois, la pluie s'invite à cette fête improvisée où les parapluies sont des compagnons précieux et dévoués...
Oui, mon quartier, le 15 août, reprend des couleurs. Il est lui aussi parti en vacances, tout en sachant rester chez lui, en craignant la prochaine invasion des barbares : les nuages noirs de la rentrée !
R.R.
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11 août 2011
Les rues de nos quartiers : les allées Verhaeren et Rodenbach
Beaucoup d'écrivains vécurent dans nos quartiers. Certaines de nos voies sont situées dans des sites discrets et peu visibles de la rue. Ainsi, deux allées ont reçu les noms de deux poètes bleges : Emile Verhaeren et son ami Georges Rodenbach. Ces écrivains contribuèrent à leur manière à faire connaître au public français la littérature flamande d'expression française, à la fin du 19e siècle.
On connaît de Verheren : les Campagnes hallucinées, et les Cités tentaculaires. De Rodenbach : La jeunesse blanche et le Règne du silence. Mais une oeuvre est restée célèbre entre toutes pour Rodenbach. il s'agit de Bruges la Morte.
Les patronymes de ces deux écrivains ont été réunis dans deux voies privées qui se rejoignennt derrière les façades des immeubles des numéros 23ter et 25 de la rue Jean Dolent. Ici, le site est verdoyant et nous apparaît un peu comme étant hors du temps.
Rappelons que Rodenbach mourut en 1898 à quarante trois ans et Verheren à soixante et un ans en 1916.
N.D.L.R Documentation extraite de la Revue Historique N° 44 de la S.H.A du 14e.
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10 août 2011
Certains artistes préféraient vivre dans le 14e...
Notre arrondissemtent a toujours été privilégié pour devenir la ruche où des artistes, après avoir vécu des "vaches maigres", sont devenus célèbres par la suite. Les rues suivantes ont vu déambuler pendant la période de l'entre-deux guerres, des noms connus universellement. Ainsi :
Maïakovski Vladimir : 29, rue Campagne Première ( Hôtel Istria).
Man Ray :29 rue Campagne Première.
Masson André : rue Campagne Première.
Matisse Henri : 132 bd. Montparnasse et 37 bis Villa d'Alésia.
Joan Miro : 39, rue Delambre ( hôtel Apollinaire).
Modigliani Amédeo : 216 bd Raspail, 3 rue Campagne premirère et 16, rue du Saint Gothard.
Piet Mondrian : 5, et 26 rue du Départ, rue de Coulmiers, 278 bd Raspail.
Edxard Munch :32, rue de la Santé.
Ozanfant Amédée : 53, avenue Reille, 16, rue Campagne Premirèe et 16 rue Boissonnade
Piacasso Pablo :5bis rue Victor Schoelcher, 242Bd Raspail ( cité Nicolas Poussin).
Picabia Francis : 29, rue Campagne première ( hôtel Istria).
Rousseau ( dit le Douanier) :36 rue Gassendi, 2bis rue Perrel, 3, rue Vercingétorix, 44, avenue du Maine, impasse du Rouet et 44, rue Daguerre.
Soutine Chaïm :25, avenue du Général lecler, 35 avenue du président Coty, 26-28 Bd Edgar Quinet, 26, rue des Plantes, rue de l'Aude, 18 villa Seurat, 8 rue du Saint Gothard.
Nicolas de Staël :7, rue Gauguet.
Tal Coat Pierre :7, rue Brézin.
Tanguy Yves : 54, rue du Château, rue du Moulin Vert.
Utrillo Maurice :42 rue des Plantes et 1, rue Cabanis.
Vlaminck Maurice de : 26 rue du Départ.
Zao-Wouki :51 bis rue du Moulin Vert et 19 bis rue Jonquoy.
On pourrait compléter cette liste par des noms d'artistes moins connus, mais nous pouvons affirmer que notre quartorzième est une plaine fertile où fleurisent et continuent de fleurir un grand nombre d'artistes sans doute inspirés par le bon air qui souffle sur les Trois Monts : Montparnasse, Montsouris et Monrouge. Allez savoir ...
05:03 Publié dans 6- Art, Culture, Patrimoine, En flanant dans le 14e, Histoire du 14ème | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer |
20 juillet 2011
Effets de miroirs 3D...Jardin Atlantique...
Effets de miroirs 3D...Jardin Atlantique...sur la passerelle...Lundi 18 juillet 2011
01:59 Publié dans En flanant dans le 14e, photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
09 juillet 2011
L'impasse du rouet
Au sein du quartier du Petit-Montrouge, si près de la place Victor et Hélène Basch, place bruyante et toujours « bouchonnée » par d’inextricables marées d’automobiles, cette minuscule impasse a le charme discret d’un lieu qui se veut invisible, vu son étroitesse et la modestie de sa longueur. Est-ce une ruelle, un passage ? Nous hésitons à lui donner un rôle défini. Il s'agit à première vue, d'une voie destinée aux piétons, ou tout le moins réservée à quelques rares véhicules légers.
On peut alors imaginer qu’autrefois – il y a très longtemps – une jeune fille, fileuse de son état, était astreinte à rester des heures durant, devant un rouet, qu’aujourd’hui nous avons effacé de nos mémoires. Elle s’évertuait à façonner un fil tiré d’une pelote de laine brute. Y avait-il des moutons dans les environs ? Nul ne le sait . Seul le passé lointain pourrait nous éclairer à ce sujet. Mais la petite histoire qui rejoint la légende voudrait que le rouet en question soit en fait l’image d’une corderie qui avait fonctionné au fond de ce passage ; cette corderie fabriquait cordes, cordages et autres fournitures destinés aux attelages de chevaux, qui roulaient sur la route d’Orléans. Ceux-ci s’arrêtaient à « l’auberge du Puits rouge », auberge située à l’endroit exact où des immeubles contemporains s’élèvent à l’angle de l’avenue Jean Moulin et de l’avenue du général Leclerc. Jusque dans les années 1950, le bâtiment de l’auberge existait encore. Il avait été investi par une banque : le Comptoir National d’Escompte de Paris, devenue par la suite la BNP, après fusion avec la BNCI…
Nous sommes bien loin de la fileuse au « rouet » et d’une bucolique image où bergers et bergères sillonnaient les lieux en chantant et jouant de la flûte de Pan !
Alors, lorsque vous passerez devant l’impasse, n’oubliez pas cette fileuse inconnue, petite main à jamais oubliée et dont le souvenir s’égrène le long du temps, pourvoyeur infatigable de la nostalgie et des rêves effacés… R.R
05:00 Publié dans En flanant dans le 14e | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris 14e, rouet, lavoixdu14e | Facebook | | Imprimer |
06 juillet 2011
La Bouffarde
Ce sympathique café-brasserie est situé à l’angle de la rue Friant et du boulevard Brune, à deux pas de la Porte d’Orléans.
On est intrigué de suite par cette appellation : « la Bouffarde » . D’où vient ce nom ? Ce qui pourrait n'être qu’une anecdote rejoint le grand chemin de l’Histoire. Ainsi …
Cela se passe à la bataille de Friedland le 14 juin 1807. Les Français ont en face d’eux l’armée russe commandée par le général Benningsen. L’armée de Napoléon est commandée par le général Lannes. Au cantonnement de l’armée française, un sans-grade nommé Bouffard fume sa pipe en attendant l’assaut. Il est au « repos » , comme ses camarades. Soudain, un déluge de feu s’abat sur la compagnie. Les Russes attaquent de toutes parts. Les boulets de canon font leur travail, et Bouffard tombe, les deux bras arrachés… On le transporte à l’arrière, il est pris en charge par des chirurgiens qui tentent de faire l’impossible… le miracle réussit à peu près, et l’on constate que sa pipe est toujours là, encore fumante et serrée entre les doigts de son bras gauche ! L’anecdote fait le tour de l’armée et d’une simple pipe allumée par le soldat Bouffard, cela donnera une « bouffarde ».
Vous qui fumez peut-être la pipe, pensez à ce brave soldat qui donna un mot nouveau à la langue française, alors qu’il n’en demandait pas tant, surtout lorsqu’on reçoit sans les désirer, des boulets de canon à vous faire perdre la tête ( de pipe) ! R.R
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