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30 avril 2011

Dimanche 1er mai à 15h : Plaisance secret

gauguin,plaisance,paris 14,paris 14e,lavoixdu14e.info,lavoixdu14e,gaitéVisite du quartier Plaisance, habité notamment par Gauguin, Cézanne et le Douanier Rousseau et évocation de l'histoire du château du Maine.
A 15h.Rendez-vous à la sortie du métro Gaité (côté des numéros pairs de l'avenue du Maine, devant le centre commercial Gaité).
Durée : environ 1 h 30. Tarif : 10 euros.
Accessible aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite.
Réservation par courriel
http://secretsdeparis.blogspirit.com/i-les-prochaines-vis...

29 avril 2011

le petit train du manège, au parc Montsouris

Une petite baraque, des rires, des pleurs d’enfant, des parents affairés à placer leurs bambins sur la locomotive ou sur les wagons qui lui sont accrochés. Bientôt, le convoi s’ébranle dans le bruit lointain d’un « teuf-teuf » d’autrefois, au temps où les « Pacific 231 » n’avaient pas été avalées par le crocodile TGV ! Le petit train circule, minuscule chemin de fer sur un circuit en boucle. Le paysage y est redondant à chaque tour . On entre par un tunnel, pour en ressortir dans la seconde suivante. On imagine les grands plaines traversée, la Beauce, le Far West américain, les montagnes aussi, le Mont Blanc ; celui-ci est franchi si vite que déjà se profilent Venise, Constantinople, à moins que l’on soit dans le tunnel sous la Manche ! Les enfants sont aux anges. Il font leur premier grand voyage, sans les parents ! A nous la liberté ! Emotion, évasion, premiers pas sur les prairies de l’émancipation, celles de l’imaginaire, celles où l’on rêve d’aventure, intense sensation de tous les possibles. Le transsibérien est bien là, les steppes glacées, la toundra… A deux pas de là, glisse sur de vrais rails le R.E.R., celui qui va de Roissy à Saint Rémy, serpent urbain, avide d’engloutir chaque jour des milliers  de moutons consentants…

Le petit train du manège n’avale pas les bambins rieurs et conquis, il les emmène bien au-delà, vers le soleil, les plages. Dans le ciel, il y a des mouettes toutes blanches qui sont si vivantes, qu’à l‘arrivée en gare, un enfant, les yeux encore grand ouverts sur l’horizon infini des images entrevues, dira à sa maman : «  Maman,  je suis allé à la mer » !        R.R

21 avril 2011

Une tapisserie descendue du ciel

L’immeuble a trois étages, il est plutôt modeste et légèrement  en retrait de la rue. Autrefois, des jardins devaient l’envelopper et de grands arbres le caresser de leurs branches protectrices. On dirait qu’un léger parfum venu de la campagne, glisse encore sur les pierres, en traversant la grille d’entrée. Dans l’air, flottent les effluves lointaines d’une nostalgie tenace, indéfinissable. Le siècle passé a oublié d’emporter avec lui les poussières grises du temps. Ici, un royaume d’ombres et de lumière, joue en ce début d’après-midi, sa partition « mezzo vocce », tandis que sur les murs se diffusent des stries colorées que le tamis d’un vitrail invisible et pourtant présent, se charge de répandre alentour.

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Nous sommes rue du Moulin vert. Cette partie garde le charme un peu désuet d’une rue de village, fait de discrétion paisible, de sérénité, d’une sorte de timidité que l’enfant ressent à l’orée des mystères de la vie.

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17 avril 2011

le petit jardin

Au cœur de la ville, au cœur des pierres froides du silence, dans le sillage pulvérulent de la poussière, posée à l’image d’un écrin délaissant ses limites, là où buissons et tonnelles, lilas et glycines dessinent leurs étreintes affectueuses, le promeneur soudain étonné de la lenteur d’une lumière dorée, se pénètre du plaisir d’un temps figé, à la lisière d’un ciel festonné de cheveux d’ange. Il s’arrête, surpris d’être au centre d’une aquarelle dont le peintre aurait laissé glisser son pinceau sur un parterre d ‘étoiles colorées, lentement balancées par la palme tiède de l’air d’une matinée d’avril, attachée à rappeler les effluves parfumées d’une journée de juin.

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14 avril 2011

Le tabac des catacombes

Sans doute, l’avenue du Général Leclerc est-elle peu propice à l’exercice du grand art que devrait être tout flânerie, tant est oppressant cette agitation exsudant de toute part : piétons stressés, voitures hoquetantes, motos-fumigènes, etc…

L’enfer est à porté de nos yeux, de nos oreilles et de nos esprits assiégés ! Nous titubons presque lorsque, glissant notre regard – et sans y prêter attention - notre esprit est surpris par l’inscription portée au-dessus de la vitrine d’une boutique où se présente une annonce bien curieuse : « Le tabac des Catacombes » ! Qu’est-ce donc ? Doit-on comprendre que le tabac proposé ici est issu de souterrains mystérieux et tout proches, où l’empire de la nuit règne sans partage sur un paysage fait de zombis et d’ombres spectrales ? Devons-nous écouter la mélancolique mélopée  chantée par un visiteur malchanceux de ces lieux et, qui égaré à tout jamais, continue d’espérer de revoir la lumière, en fumant une pipe débonnaire et consolatrice ? Ainsi, le  tabac consommé accompagnerait-il  les propres cendres de l’étourdi flâneur cataphile, qui au fil des kilomètres parcourus en souterrain, aurait semé les petits cailloux de la distraction, ou ceux plus mystiques,  d’une éternité bien mal engagée ?

Mais ne soyons pas trop assujettis à nos hypothèses, gardons les pieds sur la terre, à défaut de laisser leurs traces en dessous… Nous sommes bien avenue du Général Leclerc, à Paris, dans le 14e, et si l’envie nous prend, nous pouvons pousser la porte de cette boutique pour nous y approvisionner de cigares et autre calumets, tirer sur une Gauloise, s’amouracher d’une Gitane, sucer le culot d’une bouffarde, ou s’envoler sur des nuages de tabac, en craquant une allumette. Cela nous mettra sur les routes de Cuba, du Brésil ou de la Virginie ! A cet instant précis, il ne sera plus question de Catacombes, mais de savoir apprivoiser, sans qu’elle nous tue, l’herbe à Nicot !   R.R

02 avril 2011

Visite guidée organisée par l'association Secrets de Paris : Montparnasse et la bohème le 3 avril à 15h

Dimanche 3 avril 2011 à 15h: Montparnasse et la bohème

bohème,montparnasse,thomas dufresne,paris 14,lavoixdu14eBalade dans le Montparnasse artistique, ses cafés, ses ateliers, ses anecdotes.
Rendez-vous au carrefour Vavin, devant La Coupole (102, bd Montparnasse, 75014, M° Vavin), à 15h.
Tarif : 10 euros.

Thomas Dufresne, depuis plus de 25 ans, donne des conférences, écrit des articles et des livres sur l'histoire de Paris et sur l'histoire de l'art. Il est membre de la Société historique et archéologique du 14e arrondissement.
Accessible aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite.
Réservation par courriel

Renseignements :http://secretsdeparis.blogspirit.com/

23 mars 2011

Ah ! quelle vacherie...

Non, il ne  s‘agit pas d’une expression destinée à expulser une contrariété due à un quelconque ennui domestique : robot électrique ayant rendu l’âme, fuite à la machine à laver, etc…, mais seulement du sens propre attribué à l’un de ces bâtiments destiné à abriter un élevage de vaches… Et Paris en fut pourvu, bien pourvu jusqu’en 1950 !

Après l’annexion des nouveaux territoires des communes de banlieue en janvier 1860, les fermes de ville, les fermes de nourrisseurs, les «vacheries » y furent très nombreuses. Précisons que bien avant la Révolution française, le lait était à la base du petit déjeuner d’alors. De plus en plus de vaches étaient donc entretenues à l’intérieur du mur des Fermiers Généraux, certains habitants ayant leur propre « laiterie » installée dans leurs jardins et remises. Ainsi, les terrains où se trouve l’actuelle Emile Dubois et les immeubles du « Méridien » étaient à cette époque un vaste enclos à bestiaux.

paris 14e,lavoixdu14e,ferme de montsourisEn 1855, 2300 vaches occupaient 150 vacheries. La population parisienne augmentant toujours plus ( 1 174 000 habitants en 1856 – 1 696 000 en 1861), la décennie 1870 – 1880 vit de 20 à 30 vacheries supplémentaires s’installer sur Paris. On en compta 305 en 1879, 476 en 1888, 502 en 1892…

Paris était devenu au fil des ans une immense ferme : 7000 vaches y séjournaient , produisant 1000 000 litres de lait… Chaque vacherie comportait en moyenne 14 bêtes. Et en ce qui concerne notre 14e ardt, notons que la ferme de Montsouris encore visible de nos jours, comportait au 26, de la rue de la Tombe Issoire, une porte charretière, sa hauteur permettait de rentre les foins !

Mais le déclin  de cette activité progressa rapidement. En 1910, les vacheries parisiennes ne sont plus que 141, 30 en 1920, 3 en 1950 et encore 150 en banlieue proche ( au-delà du périph). Le Paris « rural » avait vécu. Seul vestige de cette époque révolue, la Ferme de Montsouris, déjà citée, et située au-dessus de la carrière de Fort-Mahon est un témoignage de cette époque. Son activité s’est éteinte définitivement en 1940. L’abbé Keller était propriétaire de la parcelle sur laquelle elle se situe, mais la convoitise des promoteurs immobiliers a bien failli faire disparaître le site qui, en 1994 a été classé et préservé. La dernière vacherie survivra-t-elle, et pour combien de temps ? 

N.D.L.R. Documentation extraite du Bulletin N° 188 de la S.H.A. du 14 , mars-avril 2011.

S.H.A. du 14e : http://sha14.asso.fr

18 février 2011

Les rues de nos quartiers : la rue des Plantes

rue des plantes.jpgLa rue des Plantes est une des plus vieilles rues de notre arrondissement. (Cliquez sur la photo pour agrandir) Elle était déjà présente sur une carte datant de la fin du 17e siècle, sous le nom de Chemin de Paris à la Croix du Gord ou chemin des Plantes.  A la fin du 18e siècle, notre voie se nomme Chemin vert allant à la Croix du Gord et à Montrouge. De ce vert lieu-dit, nous avons conservé la rue du Moulin vert. Précisons que la Croix du Gord était un calvaire situé au carrefour actuel de la rue des Plantes et de l’avenue du Maine. Le terme de Gord désigne un petit étang mais aussi une pêcherie, un piège à poissons…

rue des plantesasileNBS 1a.jpg

L'asile Bon Secours, créé par l'abbé Carton, sur le site de l'actuel Hopital Bon Secours

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08 février 2011

Les rues de nos quartiers

Le noms de nos rues rappellent souvent le passage ou les souvenirs s’attachant à des personnages importants ou plus modestes et qui ont marqué leur époque. Il en est de même de certains « lieux-dits » qui rappellent la passé campagnard de nos quartiers, issus pour ce qui concerne le XIVe arrondissement, de faubourgs situés au-delà  du mur des Fermiers Généraux.  Ainsi :

-Le Passage Dareau. Il a moins de cent mètres de long et est entièrement situé dans la zone des anciennes carrières de la Tombe-Issoire. Il existe depuis le début du XVIIIe siècle et porta jusqu’en 1877, le nom champêtre de passage des jardins. En raison du voisinage de la rue dédiée au premier maire Alexandre Dareau, depuis 1858, ce passage fait la jonction de cette rue avec celle de la Tombe-Issoire.

La célèbre brasserie Dumesnil ( successeur de la plus que centenaire «  Brasserie du Marché aux Chevaux ») avait ses installations à l’angle du passage Dareau et de la rue de la Tombe-Issoire. Ses caves occupaient une portion importante des anciennes carrières. Une sorte de structure en bois de charpente, appartenant à la brasserie, subsista jusque vers les années 70 à la surface du terrain envahi par les herbes folles.

Place de l’Abbé Jean Lebeuf : A la jonction des rues du Château, de l’Ouest et Guilleminot, cette place est proche de l’église Notre-Dame du Travail. Son appellation  n’a aucun rapport avec ce lieu de culte. En effet, ce prêtre né en 1687, décédé en 1760 était un chanoine d’Auxerre ; il consacra  plusieurs années de sa vie à une monumentale « Histoire de la Ville et du Diocèse de Paris ». Histoire dont 15 volumes  parurent en 1754. C’est là une œuvre d’une grande érudition, sa conception étant très proche de la science historique contemporaine. Cet abbé fut membre de l’Académie des Inscriptions dès 1740.

Rue Léopold Robert : Cette petite rue de moins de 100 mètres révèle la présence lointaine d’un modeste chemin de servitude au voisinage du boulevard Montparnasse. Ce chemin était extérieur aux limites du territoire de l’octroi avant le mur des Fermiers généraux et fut intégré à celui-ci en 1787. Jusqu’en 1892, cette rue porta le nom d’un poète polonais : Adam Miickiewicz ( 1798-1855), puis ensuite on lui attribua le nom du peintre Léopold Robert (1794 – 1835). Cet artiste est rattaché à l’école française, spécialiste des paysages champêtres. Les prodromes de la fameuse Alliance franco-russe (1894) n’ont pas été étrangers à ce changement d’appellation. Le n° 10 de cette rue porte une plaque commémorative en mémoire de Marguerite Audoux ( 1863 – 1937), lauréate du prix Fémina en 1910, pour son roman « Marie-Claire ». Ancienne enfant de l’Assistance Publique, domestique de ferme, elle était devenue couturière à Montparnasse. Ayant rencontré des écrivains d’avant-garde, elle entreprit d’écrire un récit de son existence grise et pauvre. De 1908 à 1937, elle vécut en ces lieux. Rappelons qu’un hebdomadaire féminin reprit pour titre le prénom de son personnage littéraire.

N.D.L.R  Documentation extraite du N°   43 de la S.H.A. du 14e.

30 janvier 2011

Les rues de nos quartiers

La rue du Saint-Gothard  .

rue_st_gothard_2.jpgC’est en 1877, que cette rue prit le nom  de « Saint-Gothard », en l’honneur du passage des Alpes par Napoléon à la tête de l’armée française. A l’origine, cette rue était un chemin : le Chemin des Prêtres – nom mentionné dès l’année 1730, - et dont le tracé complet se voit sur le plan officiel des Postes en 1861, entre la rue Dareau et l’actuel boulevard Jourdan. La création de l’avenue et du parc Montsouris sous le Second Empire, a entraîné la suppression de la majeure partie de cette voie au-delà de la rue d’Alésia. A l’origine, c’était une chemin de campagne : la courbe de la rue en atteste l’origine. Mais quels étaient ces « prêtres ». Le mystère reste entier, car on ne trouve pas dans le voisinage immédiat d’établissements religieux, autre que celui de la Commanderie de Saint-Jean de Latran, sise dans le petit quartier  « Hallé-Commandeur ». Il se serait agi sans doute d’un chemin de promenade. Il est à remarquer que le tracé de la ligne du R.E.R. tout proche ( ex ligne de Sceaux) suit la courbe sinueuse de cette voie… La rue a été longtemps le siège de la célèbre maison d’édition Arthème Fayayrd, qui remontait à 1857.

La rue des Suisses .

ruedessuisses.jpgC’est une voie dans le quartier de Plaisance. Elle faisait partie d’un très long sentier des Suisses, allant rejoindre au nord, par la barrière du Maine, la caserne du Régiment des Gardes Suisses au temps de l’Ancien Régime. Au sud, ce sentier descendait à travers les vastes terrains occupés par les hôpitaux Saint-Joseph et Broussais. Il se poursuivait au-delà des fortifications de Thiers, puis traversant le territoire du village de Vanves, aboutissait à Bagneux, où subsiste la rue des Suisses, dans le prolongement du pont qui surplombe les voies ferrées du dépôt de Montrouge-Châtillon. A Bagneux, une compagnie de ces Gardes Suisses ( corps dont la fidélité à la monarchie française fut indéfectible) était en garnison et logée chez l’habitant. Il faut noter qu’une autre compagnie était stationnée à Montrouge, où sa présence est attestée de 1689 à 1764. Le cimetière de ces mercenaires était à Châtillon-sous-Bagneux. ruedessuissesherzogde meuron.jpgNotons qu’à la hauteur du n° 185 de la rue Vercingétorix, un passage des Grisons (canton suisse  fournissant ces gardes), ainsi qu’un passage des Suisses, ouvrant au n° 29 du boulevard Brune ont longtemps confirmé ce cheminement helvétique sur notre territoire. Ces deux voies ont disparu aujourd’hui.

N.D.L.R. Documentation extraite de la Revue n°42 de la S.H.A. du 14e. Cliquez sur les photos pour les agrandir. La dernière photo montre l'immeugle construit il y a quelques années, par les architectes suisses Herzog et de Meuron, construction qui n'a pas laissé le voisinage indifférend!

23 janvier 2011

Les rues de nos quartiers: rue de la Briqueterie et Allée Gaston Bachelard

jeanBortoli,rue briqueterie-Brune.jpgLa rue de la Briqueterie est bien modeste. Elle mesure à peine 90 mètres et est située à l’extrême sud-ouest de notre arrondissement, tout proche de la Porte de Vanves. Son nom est issu d’un lieu-dit . A cet endroit, en effet, une fabrique de briques existait au 19ème siècle, sans doute attirée par la proximité du faubourg de Plaisance tout proche et en phase d’urbanisation intensive.  Cette rue débouche d’un côté sur le boulevard Brune par un escalier constitué par quatre marches , afin de réajuster le dénivellement observé. A l’autre extrémité, elle rejoint la rue Raymond Losserand, en passant par le square Alain Fournier. rue dela briquetterie.JPGPrécisons que l’auteur du « Grand Meaulnes » a vécu  sur le territoire de notre arrondissement, rue Cassini, un lieu diamétralement opposé, puisque situé tout près de l’Observatoire de Paris.

Illustrations: L'immeuble, réalisé par Jean Bortoli, en 1955-58, donnant, en façade, sur le boulevard Brune et sur la rue de la briqueterie, et l'entrée de la rue, coté boulevard Brune, où l'on voit la dénivellation des quatre marches.Cliquez pour agrandir

l’Allée Gaston Bachelard est une voie privée qui s’ouvre à la hauteur du n° 101 du boulevard Brune pour ressortir au n° 95 de celui-ci après avoir suivi un  trajet correspondant à la lettre « pi » majuscule ! Entre les deux jambages verticaux de celle-ci a été aménagé un square à l’usage des enfants  des fonctionnaires de la Poste.alléeGastonBachelard.JPG La voie a une autre issue à partir de sa voie horizontale du fond : après avoir franchi une voûte, on retrouve un passage débouchant à l’emplacement du n° 85 du boulevard. En 1935, le nom du philosophe a été donné à cette allée. Avant sa carrière philosophique, Gaston Bachelard a été agent des P.T.T. Rappelons qu’il fut membre de l’Institut (Académie des Sciences morales et politiques) et que son enseignement porta sur la philosophie des sciences et la psychanalyse générale.

N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 42 de la S.H.A. du 14e.

04 janvier 2011

Neige à Montparnasse: d'autres photos

La place de Catalogne la nuit sous la neige photo Marie Belin.JPG

Marie Belin a ajouté des photos de neige à Montparnasse à son album. Voir l'album

21 décembre 2010

Neige à Montparnasse

10  Dans le jardin Atlantique photo Marie Belin décembre 2010.JPG

Marie Belin, qui collabore à La Voix depuis nombre d’années, nous propose un bel album, sur les récentes chutes de neige à Montparnasse, avec la complicité de la gent féline à robe noire, habituée de nos albums !

Images qui nous rappellent que la neige à Paris, n’est pas que source d’embouteillages.

Voir l'album

18 décembre 2010

Un lion d'enfer

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Sur la grand-place, un beau lion somnole,

 Posé sur son vaste socle de pierre.

Patient, il écoute les bruits de la ville

Et rêve au pays dont il serait l’empereur .

 

Depuis quand loge-t-il en ce lieu ?

S’est-il enfui d’un cirque disparu ?

A-t-il dévoré l’homme qui le domptait ?

Porté sur le pavois, il trône comme un roi.

 

Mais au fond sa tristesse est profonde.

Immobile face à tous les moutons,

Piétons, autos, vélos, tous indifférents,

Il voit passer le monde, et le monde l’ignore.

 

Solitaire à jamais, ce grand lion

Ami des petits-enfants, des poètes,

Parcourt les savanes de l’imaginaire .

On peut l’entendre dire : suis le Lion de Belfort

Et j’habite à Denfert.

 

RR

16 décembre 2010

Automne à Montsouris

Isa Duig habite le 14e depuis plus de vingt-cinq ans. Enseignante en maternelle, elle pratique la photo avec bonheur. Son sens artistique aigu, qu'elle fait partager à ses petits élèves, se révèle dans ses clichés.

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Voici le parc Montsouris, surpris un jour d'automne. Couleurs flamboyantes, mélancolie des « feuilles sans sève qui tombent sur le gazon », comme le chantait Georges Brassens, solitudes des jardins désertés à l'arrivée des grands froids... Ses photos sont magnifiques.

Gérard Desmedt

Voir l'albun "Automne à Montsouris"

14 décembre 2010

Le Moulin des trois Cornets

Le quartier Plaisance donne lieu , de par la toponymie des lieux,  à des  interprétations  multiples qui se rapportent  à une  énigme concernant  la rue du « Moulin des Trois Cornets ». Certes, les moulins, jusqu'au début du XIXe siècle, étaient nombreux sur l’axe de la Rue de Vanves et  de ses proches alentours,  territoires appartenant à l’époque au village de Vanves.

 Mais pourquoi : « les Trois Cornets » ?  Plusieurs hypothèses ont été échafaudées : cornets à dés pour le jeu s’y rapportant, terme usité dans les nombreux estaminets du voisinage au 18ème siècle  -Evocation des « tricornes » des Pères Oratoriens qui, établis rue d’Enfer, menaient promener leurs élèves dans ce lieu campagnard -  C’est ensuite, jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, la fréquentation de terrains de chasse, d’où l’appellation de « cornet : petit cor (de chasse)  - Enfin,  ce mot aurait été le patronyme d’une famille, propriétaire d’une partie des lieux, mais aucun acte juridique ne vient conforter cette hypothèse. Alors ?

Une étude sérieuse établie par M. Berthieu et rapportée dans le numéro 29 de la revue de la Société historique et Archéologique du 14e, laisse apparaître que le moulin en question se situait au-dessus d’une zone de carrières dont l’exploitation avait été abandonnée au fur et à mesure de l’épuisement des bancs de calcaire.

L’auteur, intéressé par la toponymie des lieux-dits a découvert dans un fascicule édité par les Ets Lambert, exploitant carrier  à Cormeilles-en-Parisis, que les fameux cornets en question étaient des trous d’exploitation créés par les artisans de cette région pour extraire le plâtre. Il s’agit donc d’un terme de carrier !

 Et l’auteur précise : … Pour l’ouverture de puits d’extraction, les carriers commençaient à pratiquer dans le sol un entonnoir large, c’est-à-dire un tronc de cône renversé, en un mot un « cornet », exactement semblable à un cornet en papier. Ils foraient ensuite le puits vertical ; le cornet permettait de déblayer les couches de terre superficielle, avant d’arriver aux bancs de pierre, que l’on perçait comme un puits à eau, afin de parvenir aux couches du matériau à exploiter en galeries horizontales…

 Ainsi, l’énigme de la rue du « Moulin des Trois Cornets » se trouve résolue. Les auteurs de polar peuvent imaginer la suite. R.R

-Documentation extraite du N°29 de la Revue de la S .H .A . du 14e.

28 novembre 2010

Plaisance secret, visite organisée par «Secrets de Paris»

Dimanche 28 novembre 15h : Plaisance secret

gauguin.jpgVisite du quartier Plaisance habité notamment par Gauguin, Cézanne et le Douanier Rousseau ... et évocation de l'histoire du château du Maine
Rendez-vous à la sortie du M° Gaité (côté des numéros pairs de l'avenue du Maine), devant le centre commercial Gaité (75014), à 15h.
Tarif : 10 euros.

Réservation par  courriel :  parisecrets@free.fr

Accessible aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite.

le 105, une île en sursis ?

105avGLeclerc.JPGOui, l’avenue du général Leclerc possède une île ! Peut-être la seule de l’arrondissement : une île bien particulière puisqu’il s’agit d’une maison de ville, genre hôtel particulier  accompagné de deux marronniers en pleine forme. Ce petit bijou d’architecture, d’un autre âge, est coincé entre deux immeubles qui le toisent, le menacent en le soumettant à une pression toujours plus forte, tant la distance entre ces monstres semble se raccourcir au fur et à mesure que le temps passe. L’île est devenue ainsi prisonnière de deux mâchoires prêtes à serrer leur proie et l’offrir à une bouche invisible et sournoise.

Le pittoresque et anachronique visage de cette île, qui nous apparaît comme celui d’un hôtel d’un autre siècle, celui du XIXe  en vérité, communique au flâneur étourdi,– il y en a encore au milieu de cette autoroute qu’est devenue l’avenue -  une sorte de lointaine nostalgie, celle que l’on ressent  devant les antiques dentelles que portaient nos grand-mères, à l’aube du XXe siècle!

Je ne saurais recommander au touriste pressé de ralentir le pas devant cette petite merveille oubliée, à l’insu de l’avide promoteur, toujours à l’affût. Merveille d’un petit trésor d’architecture, aujourd’hui condamné sans doute à se faire tailler en pièce sous la lame indifférente d’un bulldozer, qui exprimerait à travers ses muscles de boxeur, sa force brutale, criant haut et fort : «  vive le béton, le béton a toujours raison ».

Le 105, une île en sursis ? Sans doute encore pour quelque temps, une île mystérieuse. Jules Verne en a fait un roman. Vous qui longez ces rivages, peut-être découvrirez-vous sous les marronniers  du site, un Robinson qui dans ses rêves, prolonge le songe d’un homme libre face à l’océan de la mégalopole , déterminé à l’engloutir.

Fiction ? Un jour viendra où la « maison » du 105 soufflera son ultime bougie, et nous ne serons peut-être plus là pour recueillir son dernier soupir…
RR

10 novembre 2010

Secrets de Paris : Visites guidées des quartiers de Paris

Samedi 13 novembre à partir de 15h: Quartier Montsouris. Evocation des principaux peintres et sculpteurs ayant œuvré dans le quartier.

Montsouris.jpgNous nous promènerons tout en découvrant l'histoire des moulins de Moquesouris, du lieu-dit de la Tombissoire, les ateliers de Georges Braque, Salvador Dali, André Derain, Paul Gauguin, Amedeo Modigliani, Chana Orloff, Nicolas de Staël, etc...

 Thomas Dufresne, depuis plus de 25 ans, donne des conférences, écrit des articles et des livres sur l'histoire de Paris et sur l'histoire de l'art. Il est membre de la Société historique et archéologique du 14e arrondissement.Rendez-vous à l'angle des rues Sarrette, Alésia et Tombe-Issoire (75014, M° Alésia) devant la fontaine Wallace, à 15h.
Tarif : 10 euros.
Réservation par courriel parisecrets@free.fr

04 novembre 2010

Quand Landru était notre voisin !

 

Oui... Landru a habité de 1912 à 1915 le 14e, ou plutôt sur sa frontière, à la porte de Châtillon. Mais avant, il était passé par le Boulevard Saint-Germain au N° 58, puis au 6, de la place de Rennes, devant la gare Montparnasse. A partir de 1912, on le rencontre, tenant un garage, situé à 250m de la porte de Châtillon ? C'est ce qui nous intéresse ici.

Ainsi, Henri-Désiré Landru a longtemps déambulé dans le 14e ; il « fréquente » une dame habitant l'actuelle place Victor Basch. En 18 -19, il a une « fiancée » au 330, rue du faubourg Saint Jacques, juste de l'autre côté du boulevard du Port-Royal. Enfin, il sera incarcéré à la prison de la Santé avant d'être transféré à Versailles.

Mais revenons au garage de la porte de Châtillon. Les grands travaux nécessaires à la construction du boulevard périphérique et la destruction systématique des derniers vestiges de la « zone » en 1943, ont fait disparaître les lieux d'origine.

C'est Jules Romains, habitant avenue du parc Montsouris qui nous décrit ce « gentleman-garagiste », avec qui il eut quelques contacts à propos de réparations automobiles, comme étant «  un « monsieur », dont la voix montrait une bonne éducation et qui avait des habitudes de  courtoisie élégante, il ressemblait plutôt à un pharmacien, à un docteur, à un homme de loi !!.. On croit rêver !

Mais quid du garage ? Il était situé à l'extrême limite du Paris d'alors, au 12, de la route de Châtillon sur le territoire de Malakoff. Ces lieux ont subi de profondes transformations. Aujourd'hui, un petit bâtiment technique de la Ville de Paris est situé au N° 32. Immédiatement après, nous rencontrons la bretelle d'entrée qui mène au périphérique en direction de l'ouest parisien. A partir de 1929, le numérotage de l'avenue ayant été modifié, le N°12 devenant le 38, on peut estimé que le garage « Landru » se trouvait sur l'axe actuel du périphérique, là où circulent aujourd'hui des milliers de voiture.

Le « périph » a effacé dans ses  fumées, le souvenir d'un homme qui aimait tant les femmes, qu'il ne pût les rendre à la vie éternelle, qu'en les transformant avec une attention toute particulière, en "fumée" !

R.R - N.D.L.R Documentation extraite du numéro 33 de la S.H.A du 14e.

 

03 novembre 2010

La rue de la Santé (IV)

enceinte Thiers_8243561_n.jpgNous sommes en 1860. Napoléon III a rétabli l'Empire. Sous son impulsion, et avec l'aide du baron Haussmann, il modernise Paris, qui jusqu'alors avait gardé son aspect de ville du Moyen Age. La suppression du mur des Fermiers Généraux libère l'extension de la capitale jusqu'aux limites de l'enceinte de Thiers , enceinte militaire construite en 1841 sous Louis-Philippe. Ainsi, la rue de la Santé qui faisait partie du XIIe arrondissement, ancienne formule établie en 1800, se retrouve à la nouvelle limite des XIIIe et XIVe et de quatre quartiers : Croulebarbe, Maison-Blanche, Montparnasse et Santé. L'annexion de ces nouveaux quartiers ne se fait pas sans réticence, car les Parisiens d'alors  devront payer pour l'aménagement de ces espaces quasi ruraux, dépourvus de voiries, de réseau d'adduction d'eau et d'assainissement.

La démolition du mur des Fermiers généraux exécutée en 1861 ouvre la voie à l'édification d'une nouvelle prison. Cette décision est prise afin d'accroître le nombre de places disponibles, car Paris, dont la population était de 500 000 en 1800, dépassera les 2 500 000 à la fin du siècle. La situation sanitaire des anciennes prisons « intra muros » est intolérable au point de vue de l'hygiène et de la salubrité. D'anciens couvents tenaient lieu jusqu'alors de prisons : Saint Lazare, Sainte Pélagie, Saint Denis, les Madelonettes.

prison_de_la_sante.jpgAinsi, le choix du terrain se porta sur l'enclos de la Charbonnerie. La superficie correspond à la surface recherchée : 25 000 mètres carrés. Le prix est peu élevé et son accès est facile par rapport à la proximité de la Préfecture de Police et du palais de Justice, grâce au nouveau boulevard Saint Michel.

Passant outre aux protestations des habitants du quartier, l'administration fait appel en 1862 à un architecte « rationaliste », Emile Vaudremer qui a travaillé déjà avec Baltard. Il sera en outre l'auteur de l'église Saint-Pierre de Montrouge, des lycées Buffon et Molière, ainsi que de l'église Notre-Dame d'Auteuil.

La future prison sera construite selon la nouvelle philosophie de la pensée hygiéniste et de l'idéologie carcérale en vigueur à l'époque. En avance sur le siècle, elle comportera le tout à l'égout, ainsi que les techniques d'éclairage, de chauffage et de sanitaire résolument nouvelles. Elle sera conçue pour recevoir 500 prévenus et 500 condamnés. Deux chapelles seront construites. En commun, on trouve les réfectoires, chauffoirs, parloirs et ateliers. En 1867, après 6 ans de travaux, les premiers détenus  entrent dans l'établissement. Après 1870, le nombre de détenus dépassera déjà le nombre de places disponibles... Maison d'arrêt, elle ne devait comporter en principe que des prévenus en instance de jugement et des personnes condamnées à des peines légères. Avant la suppression de la peine de mort, les condamnés à mort étaient décapités sous ses murs, la guillotine étant élevée à l'angle du boulevard Arago ! Entre août 1941 et avril 1944, dix-huit patriotes furent exécutés en ces lieux. En 1960, il fut question de détruire cette prison, mais l'administration ne pouvant mener à bien ce projet se contenta de lui donner un « lifting » sommaire.

Ici s'arrête notre promenade, après l'évocation de ce monde clos qu'est l'univers carcéral, lié par les hasards de l'histoire, au monde d'un hôpital devenu célèbre : l'hôpital Saint Anne.

N.D.L.R. - Documentation extraite du numéro 39 de la S.H..A  du 14e

 

21 octobre 2010

La rue de la Santé (III)

Nous continuons notre « balade » rue de la Santé. Nous insisterons aujourd'hui plus particulièrement sur ses abords immédiats et sur le mur des Fermiers Généraux  qui devenait au XVIIIe siècle la nouvelle « frontière » de Paris. Ce mur fut édifié entre 1784 et 1787. Il était haut de trois mètres et faisait vingt-trois kilomètres de pourtour. Son but était de permettre aux Fermiers Généraux de percevoir l'octroi (exemple, la Barrière de Clichy)barrière de Clichy.jpg. Claude-Nicolas Ledoux, est pressenti pour en diriger sa réalisation.. Il crée un boulevard de soixante mètres de large. Aucune construction à moins de cent mètres du mur ne peut être installée. Des pavillons d'octroi sont construits. Ceux de la place Denfert-Rochereau en sont les derniers témoins. Voilà pour l'essentiel.

A partir de la rue de Gentilly, on se heurte à la Barrière de la Fosse-aux Lions, et plus haut sur la rue Saint Jacques, à la  barrière  d'Arcueil. La Fosse-aux-Lions se trouvait entre l'actuel Hôtel "Mariott "et le Foyer international Jean-Monnet de la rue Cabanis, et la rue Dareau. C'était une ancienne carrière. Ici, 500 à 600 chiffonniers avaient établi leur demeure. Ils partaient chaque nuit prospecter les ordures du Paris d'alors... . Par ailleurs, l'arasement partiel du hameau du Petit-Gentilly, du à la construction en 1840, des fortifications de Thiers, enferme la population et l'isole un peu plus dans la misère. Car l'industrie se développe tout le long du cours de la Bièvre. bievre porte d italie.jpg Eugène Sue dans les Mystères de Paris, et V. Hugo dans les Misérables, narreront les dérives de la violence, la déchéance, le crime, la maladie que supporte une population démunie  et déracinée, qui pour l'essentiel venait des campagnes. La nouvelle ceinture de Paris, devient un espace de pauvreté et de vie dégradée. Hospices, prisons, cimetières, industries  polluantes se retrouvent en dehors du Paris intra muros. Ainsi, c'est le lot du faubourg Saint-Jacques, des rives de la Bièvre  (photo de E.Atget, près de la Porte d'Italie) et du faubourg Saint-Marcel.

Cependant a contrario, en 1836, la rue de la Santé voit l'établissement des Augustines du Saint-Cœur-de-Marie.augustines.jpg Les Dames Augustines anticipent d'environ deux décennies le remaniement haussmannien  Depuis Marguerite de Provence, la réputation de salubrité de l'air allant du Val-de-Grâce au boulevard du Midi explique la densification progressive d'hôpitaux et de maisons religieuses. Leur jardin s'étend tout le long de ce qui sera le boulevard Arago et descend jusqu'à l'actuelle rue de la Glacière. Espace, bon air, font de ce couvent un lieu de paix et de sérénité, contrastant avec l'au-delà du mur des Fermiers...

N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A. du 14e

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15 octobre 2010

la Rue de la Santé (II)

Dans un article précédent, nous avons vu les prémices et les avatars  relatifs à l'ouverture envisagée d'un hôpital par Anne d'Autriche. Mais continuons notre promenade dans le secteur de « la Santé ».

Louis XIV se rend compte que les murailles encerclant Paris ne sont plus d'actualité. Les progrès dans les techniques de guerre abolissent la nécessité d'encercler les villes, de murailles. Paris, jusque-là possédait celle de Philippe-Auguste. Aussi, le souverain organises de nouveaux espaces hors le glacis de la cité, dont celui de Port-Royal. En 1704, il charge l'architecte Pierre Bullet (eglise Saint Thomas d'Acquin, arc de la Porte saint Martin) de construire une large voie à quatre rangées d'arbres, à la limite nord du hameau du Petit-Gentilly. Il s'agit des boulevards Auguste-Blanqui et Saint-Jacques actuels. La réalisation de ce nouvel axe se fait avec lenteur, de 1705 à 1787... A cette époque, les limites de Paris s'arrêtent au coin de la rue de Lourcine et des Bourguignons, à la hauteur de l'actuel boulevard de Port-Royal. La rue de Gentilly, future rue de la Santé s'achève au carrefour de la rue jean-Dolent et Léon-Maurice-Nordmann  d'aujourd'hui.

IncendieHotelDieu.jpg

Gabriel de Saint Aubin (1772)

En 1772, l'incendie de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, situé sur l'île de la Cité, fait ressortir le projet d'un hôpital des cartons,  Les travaux débutent mais s'arrêtent assez vite, car un vigoureux débat médical sur l'aliénation mentale se développe en France à la veille de la Révolution. Seule une ferme qui employait des aliénés y possède 140 vaches. En 1833, cette ferme déménage sur la route de Choisy-le-Roi, à la barrière  de Fontainebleau.

On sait que le 1er janvier 1860, Paris absorbe une partie des territoires des communes avoisinantes : Gentilly, Montrouge, Vanves, territoires compris entre le tracé de l'ancien Mur des fermiers Généraux et l'enceinte construite par Thiers en 1840. Il faut préciser que ce fameux « mur murant Paris, rend Paris murmurant »... fut progressivement démoli et définitivement arasé en 1861. En 1860, une commission est créée pour réformer le service des aliénés. Elle propose de créer dix asiles dans un rayon de vingt kilomètres autour de Paris. Un seul sera retenu dans les murs de la ville. C'est l'architecte Charles-Auguste Questel qui présida à sa conception. Des terrains supplémentaires sont acquis. De nouvelles voies, Cabanis et Broussais, sont ouvertes. La rue de la Santé se désaxe pour isoler la propriété. La rue Ferrus actuelle, et son prolongement, la voie Paul Verlaine dans l'hôpital jusqu'à la rue d'Alésia restent les témoins de l'ancien tracé.

Dans un prochain article, nous parlerons de la prison de la Santé, qui marque le quartier de son incontournable présence et notoriété...

N.D.L.R. Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A. du 14e.

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11 octobre 2010

La rue de la Santé (I)

Jadis, ce fut un chemin de campagne qui menait de la porte Sainte-Geneviève, située sur l'enceinte de Philippe Auguste, vers Gentilly et Arcueil. Il doublait l'antique voie Saint Jacques - le « cardo maximus »- la route de Saint Jacques en direction d'Orléans.

C'est la route marchande des charbonniers. Dans le secteur, on exploite  des gisements de lignite. Les porteurs d'eau, les mégissiers, les tisserands, les tanneurs attirés par la Bièvre toute proche, parcourent cette voie. Cheminant vers le sud, celle-ci s'appuie sur le coteau de Montsouris, puis se prolonge vers Montrouge et Arcueil.

Marguerite_de_Provence.JPGC'est Marguerite de Provence (statue dans le Jardin du Luxembourg), la veuve de Louis IX (Saint Louis) qui donnera son nom à ce quartier. Sur le clos des Charbonniers, endroit où se situe aujourd'hui la Prison de la Santé, elle élève un premier hôpital. Elle possède plusieurs terres dans les environs et souhaite finir ses jours en cet endroit. A cette époque celui-ci, en pleine campagne bénéficiait d'un air pur, comparé aux miasmes du  Paris d'alors.

En 1566, les habitants du quartier Saint-Jacques revendiquent l'autonomie paroissiale, mais il leur faudra attendre le XVIIe siècle pour obtenir gain de cause. Au XVIe siècle, le quartier du Val-de-Grâce est sordide. Toujours plus nombreux sont les habitants et les artisans qui s'installent dans les alentours, près de la Bièvre devenue de plus en plus industrieuse.

Au XVIIe siècle, Paris croît rapidement. Les faubourgs grossissent dans un désordre urbain non maîtrisé. C'est alors que la mère de Louis XIV, Anne d'Autriche fait son entrée. Elle a l'habitude de venir visiter les Bénédictines à qui elle a offert sa propriété du Val-de-Grâce . Cette propriété jouxte le Sanitat de Saint-Marcel qui retient les pestiférés, les lépreux, les syphilitiques. En fait, il s'agirait du premier hôpital construit par Marguerite de Provence sur le clos des Charbonniers. Anne d'Autriche décide alors son fils de repousser plus loin, aux confins du faubourg Saint Jacques,

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Le Faubourg Saint Jacques au 19e, par Johan Barthold Jongkind

ce premier hôpital sur un terrain appartenant à la Commanderie de Saint-Jean de Latran, terrain dit de la Longue Avoine. Acquis en 1646, le terrain restera nu de toute construction en dépit des efforts d'Anne d'Autriche qui prévoyait d'y faire déplacer les malades du Val-de-Grâce et de l'Hôtel-Dieu et de les mettre sous la protection de Sainte Anne ...

Nous poursuivrons notre promenade  ultérieurement, lors d'une prochaine étape de découverte.

N.D.L.R. Documentation extraite du N° 39 de la Revue d'Histoire et  d'Archéologie du 14e.

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06 octobre 2010

La rue Messier

Cette rue est dédiée à la mémoire d'un astronome, Charles Messier ( 1730 - 1817), grand chasseur de comètes et auteur du « Catalogue des nébuleuses ». Cette rue est une des plus courtes du 14e, avec ses 71 mètres. Elle joint le boulevard Arago à la rue Jean-Dolent et offrait, jusqu'à ces dernières années, la particularité de n'avoir aucune ouverture sur sa voie. Car elle est bordée par la partie arrière de la propriété de la Faculté de Théologie Protestante et par la base de la prison de la Santé.

DSCF5431.JPG

Depuis, un immeuble moderne est venu faire l'angle de cette rue avec la rue Jean-Dolent. Mais surtout la prison a percé son mur sur la rue en y pratiquant une large porte. Ainsi, est devenue théoriquement possible une évasion par ce point  faible de la clôture, qu'imaginèrent jadis les romanciers Pierre Souvestre et Marcel Allain pour leur immortel Fantômas. Notons enfin que la rue ne possède toujours aucun numéro...

-NDLR -  Documentation extraite du numéro 39 de la S.H.A du 14e

29 septembre 2010

La Villa Mallebay

DSCF5466.JPGLa Villa Mallebay offre la pente douce

D'une plage, au sentier fugitif du regard.

Des pavés ébréchés, tels des galets rugueux

Flottent à la lisière d'un trottoir disloqué.


DSCF5465.JPGQuel étranger, ou quel architecte étourdi

A posé ici des maisonnettes bancales ,

Rochers imaginaires à l'assiette furtive

Face au strident ressac de vagues trop barbares ?


DSCF5464.JPGOn se plait à imaginer de lourds vaisseaux

Aux membrures rehaussées d'un très vieil ivoire

Echoués là, chargés d'épices de l'Orient,

D'exotiques bijoux, et d'étranges trésors.


DSCF5469.JPGMais non .Au fond de cette impasse, aucun galion

N'est entré en ce port asséché, où survit

Seulement une maigre toison d'herbes folles

Que secoue le balai échevelé du vent.


DSCF5471.JPGVilla Mallebay, un océan improbable

A  brisé le sautoir d'un rêve évanoui

Il aura replié ses draps imaginaires

Sur le sarcophage blafard des illusions.

R.R

27 septembre 2010

La rue Marguerin

Cette rue fait partie du lacis de petites voies ouvertes à la Belle Epoque dans le triangle de terrains vagues délimité par l'avenue d'Orléans (du Général Leclerc) et les rues d'Alésia et Sarrette et bâties de beaux immeubles de pierre de taille qu'un siècle entier a épargnés. Elle a reçu, à la veille de l'Exposition universelle de 1900, le nom d'un universitaire aujourd'hui bien oublié : Emile Marguerin ( 1820 - 1884 ), professeur de Littérature et d'Histoire à la Sorbonne.

DSCF5429.JPG

Courte comme toutes ses voisines ( moins de cent mètres), cette rue a néanmoins été habitée par deux personnalités marquantes qui par chance, ont chacune une plaque commémorative :

-         au N°3, Louis Pergaud ( 1882 -1915), écrivain de la génération fauchée par la Grande Guerre    (devant Verdun), prix Goncourt 1910 pour « de Goupil à Margot », auteur d'autres oeuvres consacrées à la vie animale, et aussi de « La Guerre des Boutons » , un des rares grands romans humoristiques français, qui fut porté à l'écran après la dernière guerre.

-         Au N° 9, Géo André, l'un de nos plus célèbres champions olympiques d'athlétisme en 1908 et 1924 et un exemple des plus hautes qualités morales. Né en 1889, il mourut lui aussi pour la France, mais au cours de la Seconde Guerre mondiale ( après avoir fait le Première), à la tête de sa compagnie devant Tunis en 1943.

NDLR. - Documentation extraite  du numéro 39 de la S.H.A.

24 septembre 2010

Fête des jardins les 25 et 26 septembre 2010

Les lavandes nous accueillent photo M Belin.JPGCette année, une vingtaine de communes et collectivités seront de la Fête et proposeront aux promeneurs d'élargir leur parcours pour découvrir des jardins de la métropole : Aubervilliers, Clichy-La-Garenne, Colombes, Conseil Général des Hauts-de-Seine, Grand Paris Seine Ouest, Levallois-Perret, Maisons-Alfort, Nogent-sur-Marne, Plaine Commune, Puteaux, Saint-Mandé et Sceaux.

Pendant tout le week-end, le programme sera riche et varié : visites et promenades guidées, conférences, présentation de l'abeille comme auxiliaire des jardiniers pour veiller à la biodiversité, démonstrations de bouturage et de greffe, art floral, dégustations, expositions, ateliers pour les enfants, spectacles, concerts, jeux...

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16 septembre 2010

Le Moulin de la Vierge

Le Moulin de la Vierge

Fut-il heureux le temps ancien où sur la plaine de Montrouge, sur le plateau de Vanves et jusqu'aux limes d'Issy-les-Moulineaux, tournaient les ailes des moulins ? Aux portes de Paris, qui s'arrêtait alors au mur des Fermiers Généraux, ces moulins furent très nombreux, une soixantaine,  peut-être plus dit-on.

Largement ouvert aux vents prometteurs et musclés venant de l'ouest, tout l'espace, compris entre la barrière du Maine ( niveau de la rue de la Gaîté aujourd'hui ), et les territoires de Vanves et de Montrouge, accueillait ces moulins dont on peut encore voir un spécimen dans l'enceinte du cimetière du Montparnasse. Malheureusement ce rescapé est orphelin de ses ailes ! Il reste le seul témoin d'une époque où le quartier de Plaisance était encore une garenne, une campagne...

Seul, le nom d'une rue  de ce quartier peut intriguer le passant attaché à faire revivre par l'imaginaire, les images jaunies et désuètes du passé. Il s'agit de « la rue du Moulin de la Vierge ». Quelle est l'histoire du lieu ? Nul ne le sait. Sans doute, placé sur une motte de terre, ce moulin avait la fierté du bon travailleur qui remplit sa tâche, en offrant aux Parisiens d'alors, la belle farine qui ferait le bon pain. Mais une question se pose quant à l'origine de son patronyme : pourquoi le moulin de la Vierge ? Perpétuait-il un souvenir ? Celui d'une jeune fille habitant ce terroir ancien ? A moins que ce ne fut l'évocation de la Vierge Marie, la mère de Jésus ? Nul ne le sait. Les témoins ont disparu. Seules quelques pierres enfouies sous les fondations et les caves des habitations alentour, pourraient nous dévoiler le secret. Une histoire que se racontaient les meuniers, à propos d'une belle meunière, ou simplement d'une jeune fille d'honnête vertu que chacun admirait pour sa tenue, son charme, sa gentillesse, sa beauté simple, sa fraîcheur encore toute enfantine.

Pur hazard ? Fantasme ? Chacun décidera selon son imagination. Mais quel est le magicien qui saura faire parler les vieilles pierres enfouies à jamais sous les pieds du passant ?

R.R

22 août 2010

la rue Campagne Première et son poète

Cette rue est remarquable par le souvenir qui s'attache au passage furtif d'un poète : Arthur Rimbaud.

Au coin de cette rue et du boulevard Raspail, existait une vieille maison de faubourg qui fut démolie en 1936, et remplacée par un vaste hangar, puis ensuite par un lycée professionnel et aujourd'hui par un lycée hôtelier. Cette vielle maison abritait encore en 1925, un bistrot où se tenait un petit cercle littéraire : le Caméléon, que la comtesse de Noailles fréquenta quelque temps.

A  l'adresse du  14 de la rue Campagne première, le jeune Rimbaud y vécut trois mois, de janvier à mars 1871. Derrièe ce lieu existait en outre une vaste remise pour fiacres et omnibus, seuls moyens de transport à cette époque. Et non loin de là, rue Delambre, était un grand marché aux fourrages, pour l'alimentation des très nombreux chevaux de trait. Max Jacob,  un autre poète, raconte qu'ici, les cochers faisaient la course avec leurs fiacres, à la manière des chars romains... Ce devait être assez spectaculaire !

Mais revenons à la présence ici, d'Arthur Rimbaud. Après avoir rencontré Verlaine le 10 septembre 1871, et après avoir changé plusieurs fois de logement, cela en dépit de l'assistance offerte par Charles Cros, Verlaine, Théodore de Banville, puis de la visite rendue à Victor Hugo ainsi qu'au photographe Etienne Carjat, Rimbaud emménagea en janvier 1872, au 14 de la rue Campagne Première, dans une misérable chambre partagée avec le dessinateur Forain. C'était une chambre sordide aux murs crasseux, avec une seule fenêtre « à tabatière ». C'est l'hiver, et Rimbaud se réfugie souvent au bistrot du rez-de-chaussée, fréquenté par les cochers dont nous avons déjà parlé...

On connaît la suite. Rimbaud, en fin d'année, retrouve Verlaine en mai 1873. C'est successivement Londres, puis Bruxelles en juillet 73. Avec Verlaine,  c'est le drame, le coup de revolver donné  à son « ami », la rupture définitive, et in fine, avec la poésie. Le 9 novembre 1891 il décédera à Marseille, à l'âge de 37 ans, après avoir été  pendant des années ,   le vagabond illuminé que l'on sait, parcourant l' Indonésie, Chypre, l'Arabie et l'Abyssinie, « homme aux semelles de vent, voyant inspiré ».

Souvenons-nous. La rue Campagne Première est un lieu où Rimbaud s'est posé un court instant, instant essentiel dans la vie orageuse d'un grand poète ayant flirté avec l'enfer !

R.R - Documentation extraite du N° 52/53 de la revue de la S.H.A du 14e.